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Le soutien aux acteurs de l'aide alimentaire et la lutte contre la précarité alimentaire

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 277 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 21/02/2024
    • de SAHLI Mourad
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La lutte contre la précarité est un enjeu majeur de cette législature, marquée par des crises successives, auxquelles il a fallu faire face. Ainsi, une série d'actions et de subventions de soutien, sous l’impulsion de Madame la Ministre notamment, sont venues renforcer l'aide alimentaire urgente. Ce 2 février, la Fédération belge des banques alimentaires présentait les chiffres de l'année écoulée.

    En termes de volume, il semble que les banques alimentaires aient réussi à stabiliser la quantité de denrées distribuées par bénéficiaire, soit 110 kg par personne en 2022 et 2023. Toutefois, la Fédération exprime son inquiétude, puisque la demande, quant à elle, ne cesse de croître. En effet, l'an dernier, près de 214 000 bénéficiaires ont fait appel à l'une des 673 organisations affiliées aux banques alimentaires. Ces chiffres représentent 2 % de plus par rapport à l'année 2022, soit 4 000 personnes, et 27 % supplémentaires à 2019. En termes de public, il semble que 21 % des bénéficiaires soient des mamans isolées. Les étudiants et les retraités font également partie de la majorité des bénéficiaires. En outre, on constate qu'un bénéficiaire sur quatre a moins de 14 ans.

    Depuis 2019, on sait Madame la Ministre très engagée dans cette problématique.

    Ainsi, de nouvelles mesures ou actions pour accompagner et soutenir les banques alimentaires et/ou les publics majoritairement concernés sont-elles envisageables, voire envisagées, en 2024 ?

    Si oui, sous quelle forme ?
  • Réponse du 13/03/2024
    • de MORREALE Christie
    En réponse à la demande d’aide alimentaire croissante et permanente depuis 2019, le Gouvernement wallon a, à mon initiative, dégagé plus de 17 millions d’euros en guise de soutien aux acteurs de ce secteur sous forme d’appels à projets.

    La Fédération des services sociaux, agréée et subventionnée en qualité d’Organisme wallon de concertation de l’aide alimentaire, est en concertation permanente avec les différents acteurs de terrain wallons et bruxellois pour développer des projets dont l’objectif premier est de renforcer l’accès aux droits des personnes qui vivent en situation de précarité.

    Cet organisme a dernièrement mis sur pied un groupe de travail rassemblant des plateformes issues des différentes régions du pays. À la suite de la baisse des collectes d’invendus et de la réduction du fonds FSE+, des pistes de solution et de soutien à l’approvisionnement sont en permanence au cœur des débats : améliorer et trouver des sources alternatives tout en maintenant la qualité et la quantité des produits, échanger sur les bonnes pratiques, trouver des moyens logistiques supplémentaires pour des récoltes complémentaires...

    Les plateformes d’approvisionnement pour le secteur de l’aide alimentaire sont des acteurs logistiques qui s’organisent pour fournir aux organisations d’aide alimentaire de première ligne des denrées alimentaires (et non alimentaires de première nécessité) qui sont redistribuées aux personnes vivant dans la précarité.

    Certaines sont plus anciennes, comme les banques alimentaires, membres de la Fédération belge des banques alimentaires, ou comme la Fédération des restos du Cœur ; d’autres se sont mises en place plus récemment et se focalisent, notamment, sur la collecte des invendus des entreprises de l’agroalimentaire (production/distribution/HORECA).

    Le développement de ces dernières a permis une professionnalisation de la collecte et de la gestion des invendus alimentaires, denrées fragiles qui doivent être redistribuées dans des délais très courts (notamment en termes d’équipement, de respect des réglementations et des normes de sécurité alimentaire). Elles fournissent aux organisations de première ligne des produits frais qui améliorent les qualités nutritionnelles des colis et repas offerts au titre d’aide alimentaire. Ce faisant, elles libèrent ces organisations de première ligne de tâches logistiques très énergivores, leur permettant ainsi de consacrer davantage de temps à leurs missions de distribution, d’accueil et d’accompagnement des bénéficiaires.

    Dernièrement, j’ai pris connaissance du mémorandum rédigé par ces acteurs. Des pistes de réflexion sont en cours, afin d’envisager une reconnaissance, ainsi qu’un soutien plus structurel et adéquat en fonction des besoins des différentes organisations qui doivent encore être établis et qui relèvent de compétences diverses.