Le bilan socio-économique du "data center" de Google
- Session : 2023-2024
- Année : 2024
- N° : 337 (2023-2024) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 22/02/2024
- de DESQUESNES François
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Monsieur le Ministre peut-il communiquer le bilan du « data center » de Saint-Ghislain :
- en termes d'investissements privés ?
- en termes de création d'emplois directs ?
- en termes d'emplois indirects ?
- en termes de superficie utilisée ?
- en puissance de raccordement au réseau de distribution ou de transport d'énergie ?
- en termes de consommation nette d'énergie sur base annuelle ?
Réponse du 18/03/2024
- de BORSUS Willy
La première phase a été annoncée en 2007 pour 250 millions d’euros et a été suivie en 2013 par une deuxième phase de 300 millions.
La troisième phase, de 250 millions d’euros, a été annoncée en 2018 et la quatrième, pour un montant de 600 millions, en 2019.
Finalement, la cinquième et dernière annonce, d’un total de 500 millions d’euros, remonte à 2021.
Nous obtenons 1,9 milliard d’euros pour la réalisation de ces 5 projets précis. La presse évoquait un montant de 3 milliards, confirmé par l’entreprise.
Sans connaître à ce jour le détail de l’écart entre 1,9 milliard et 3 milliards, ce chiffre comprend en toute vraisemblance une série de dépenses non reprises dans les annonces. Parmi ces dépenses supplémentaires, on peut retrouver des suppléments pour la réalisation de certaines phases, une centrale solaire, des mises à niveau et du remplacement de matériel. Il n’est pas exclu que les 3 milliards reprennent également certaines dépenses opérationnelles (OPEX) comme la sous-traitance, des salaires ou des dépenses énergétiques.
En termes d’emplois, sur la base d’une étude de Copenhagen Economics, il est estimé en 2020 que 1 000 personnes étaient employées directement sur site. Compte tenu de la réalisation de deux phases supplémentaires et de plus grande ampleur, l’emploi direct dépassera en toute vraisemblance les 1 500 emplois à la réalisation de la cinquième phase.
Toujours selon cette étude, les investissements dans la construction et l'exploitation des centres de données entre 2007 et 2020 ont permis de créer en moyenne 2 800 emplois locaux par an, et ont contribué à hauteur de 2,7 milliards d'euros au PIB belge. S’il est difficile de recenser les emplois indirects et les emplois induits, et il est raisonnable d’estimer qu’ils ont augmenté dans une proportion similaire.
La superficie du terrain acheté à IDEA est de 84 hectares, auxquels viennent s’ajouter des parcelles de moindre dimension acquises auprès des entreprises voisines.
En ce qui concerne la puissance électrique, Google est relié directement au réseau haute tension ELIA à 380 kV. L’entreprise dispose d’une sous-station électrique primaire sur site et de deux sous-stations secondaires.
Finalement, les chiffres de consommation électrique sont indisponibles. Google ne communique pas sur ces consommations et avance que la divulgation de ce secret industriel pourrait donner des informations sensibles aux concurrents.
Afin de donner un ordre de grandeur, nous pouvons avancer deux informations :
1. Le Vif a publié une estimation le 15 décembre 2023 selon laquelle la consommation électrique totale des centres de données belges s’élevait à 344 mégawatts, dont 93 mégawatts pour le seul « hyperscaler » belge, Google ;
2. Google a conclu en 2019 avec Engie un contrat d’approvisionnement en énergie verte de 92 mégawatts.