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Les perspectives pour le secteur de la pisciculture wallonne concernant la contamination aux PCB

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 351 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 28/02/2024
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    À la suite de la contamination considérable aux PCB de milliers de litres d'huile dans la Semois, la Rulles, et la Mellier en février 2024, Monsieur le Ministre a émis un arrêté interdisant la pêche jusqu'au 1er juin 2024.

    Bien qu'elle était légitime et nécessaire dans un souci de santé publique, cette décision a des répercussions significatives sur les pisciculteurs locaux, entraînant des pertes financières considérables pour de nombreuses entreprises en Wallonie.

    La situation actuelle soulève des inquiétudes quant aux conséquences financières à court et à long termes pour les pisciculteurs, ce qui nécessite une série d'actions afin d'atténuer les pertes et la mise en place de stratégies effectives de prévention efficaces pour garantir la sécurité des ressources aquatiques dans le futur.

    Le Gouvernement wallon compte-t-il mettre en place l'une ou l'autre mesure afin de soutenir les pisciculteurs touchés par l'interdiction de pêche, en particulier ceux qui subissent des pertes financières importantes ?

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre ?

    Peut-il fournir des informations concernant la situation économique des pisciculteurs ?

    Quelles garanties peuvent être offertes aux professionnels quant à la levée future de l'interdiction ?

    Quel est l'état actuel des rivières wallonnes concernées ?

    Face à cette catastrophe environnementale, quelles initiatives le Gouvernement wallon prévoit-il pour renforcer les mesures de prévention des pollutions similaires à l'avenir et assurer la sécurité des cours d'eau en Wallonie ?

    Quelles sont les aires de collaboration avec la Ministre Tellier en la matière ?

    Quelles dispositions seront prises pour évaluer les impacts à long terme de cette contamination aux PCB sur la pisciculture locale ?
  • Réponse du 19/03/2024
    • de BORSUS Willy
    La saison de la pêche à la truite a débuté ce 2 mars 2024. Il semble prématuré de mettre en place des mesures d'aides alors qu'il n'y a pas encore de pertes financières, importantes ou non, qui soient avérées.

    Des empoissonnements en truites ont couramment lieu de février à août, les pisciculteurs auront donc encore la possibilité d'écouler leur production tout au long de l’année.

    Pour l'heure, seules trois demandes d'autorisation d'empoissonnements n'ont pas été octroyées sur le secteur interdit à la pêche. Pour parfaire l’information de l’honorable membre, il y a approximativement 300 demandes d'autorisations par an, dont une large majorité en truites.

    Le fonds budgétaire pour la gestion piscicole et halieutique finance chaque année un marché pour la fourniture de poissons d'empoissonnement. Seuls deux lots sur les 53 lots de truites étaient prévus en tout ou en partie sur le secteur interdit à la pêche. En concertation avec la fédération, ces lots pourront être soit postposés dans l'année civile (si l'interdiction est levée), soit être redistribués sur d'autres secteurs. Il n'y aura donc pas de perte financière pour les pisciculteurs wallons sur ce marché de fournitures.

    Dès que les analyses d'eau et de biotes seront réalisées, suivant les résultats, les interdictions en matière de pêche seront réévaluées et, si la situation le permet, elles seront levées totalement ou en partie (délimitation d'un secteur d'interdiction plus restreint, possibilité de limiter l'interdiction au prélèvement plutôt qu'à la pêche, et cetera).

    Pour ce qui est des impacts sur les piscicultures, sur la base de la carte de localisation des exploitations aquacoles diffusées par le Collège des Producteurs, il n'y aurait pas d'exploitation qui subirait un dommage direct (perte de poissons en raison d'une contamination aux PCB).

    L'impact à long terme sera plutôt suivi au niveau de l'ichtyofaune de la Semois via le réseau biotes. Les analyses seront effectuées sur des poissons habituellement consommés (truites) et des poissons tels que les loches ou les chabots qui, étant en contact avec le substrat, sont davantage susceptibles d'accumuler les PCB présents dans les sédiments du lit du cours d'eau.

    En ce qui concerne la prévention de pollution des cours d’eau, des mesures existent depuis déjà plusieurs dizaines d’années. Je citerai notamment les permis d’environnement et les conditions d’exploitation qui visent à protéger l’environnement, y compris les eaux de surface, des effets négatifs que les activités de l’exploitant peuvent générer. Pour le surplus de détails, je renvoie l’honorable membre vers ma collègue, Madame la Ministre Céline Tellier, compétente en la matière.

    Je reste néanmoins attentif et suis de très près le dossier. Il est d’ailleurs convenu que je sois tenu informé des avancées afin de pouvoir réévaluer le cas échéant les dispositions que j’ai prises.