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La mobilité durable en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 465 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 06/03/2024
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La récente évaluation du Bureau fédéral du Plan sur le développement durable en Belgique soulève des préoccupations majeures, notamment en ce qui concerne les déplacements des personnes en voiture et la mobilité durable.

    Les résultats indiquent que sur 51 indicateurs analysés, la Belgique est en voie d'atteindre moins d'un tiers des objectifs fixés pour 2030. Bien que cette étude ait été menée à l'échelle fédérale, elle concerne indubitablement la Wallonie.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance du rapport ? Quelle est son analyse ?

    Quelle est la situation concernant spécifiquement la Wallonie ?

    Peut-il fournir des chiffres afin de présenter la situation globale concernant la Wallonie ?

    Comment le Gouvernement compte-t-il réduire le pourcentage du trafic en termes de passagers et kilomètres effectués en voiture à moteur thermique, en particulier après la reprise de la hausse du transport de marchandises par route ?

    Quels sont les résultats de cette législature ?

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre en la matière et quelles sont les leçons à retenir pour la prochaine législature ?

    Qu'en est-il des plans spécifiques pour développer des infrastructures adaptées aux divers modes de déplacement durables ?

    Comment le Gouvernement envisage-t-il d'améliorer la mobilité des personnes en risque de pauvreté ou d'exclusion sociale ? Quels sont les progrès en la matière ?

    Concernant la construction et la mise en place de projets et d'infrastructures propres à la mobilité durable, comment cette dernière est-elle perçue au sein des communautés concernées ?

    Quels sont les points de résistance ou de désapprobation sur lesquels la Wallonie doit améliorer sa communication et son sens du dialogue constructif ?
  • Réponse du 22/03/2024
    • de HENRY Philippe
    Les indicateurs du bureau fédéral du Plan sur le développement durable en Belgique sont effectivement un état des lieux intéressant par secteur. Toute stratégie efficace de changement s’appuie sur une bonne connaissance des phénomènes à l’œuvre aujourd’hui et des tendances qui vont dessiner l’avenir.

    À cet égard, j’ai souhaité mettre en place un tableau de bord de la mobilité qui donnera un éclairage nouveau et complémentaire aux analyses statistiques existantes. Des premières enquêtes sont prévues d’ici mai.

    Je me suis efforcé sous cette législature à mettre en œuvre la Stratégie régionale de mobilité en entendant promouvoir la mobilité durable pour tous, avec comme objectif de maitriser la demande de transport et développer les alternatives à la voiture individuelle dans les déplacements afin de diminuer sa part modale d’un tiers d’ici 2030. De manière non exhaustive, et parmi les mesures les plus significatives, on notera les importants investissements dans l’infrastructure vélo (PIWaCy, PIMACI, PIMPT), dans le développement du réseau structurant de transport en commun (tram, BHNS), le développement de l’offre TEC, l’arrivée d’un plan piéton, ou encore la mise en place de mobipôles, de parking covoiturage et de P+R. L’effet de ces changements ne pourra être constaté qu’au fur et à mesure. La même stratégie a été mise en place pour le transport des marchandises, où nous avons concentré nos efforts sur l’amélioration du réseau fluvial que ce soit au niveau des infrastructures (projet Seine Escaut, développement de plateformes multimodales, rehaussement des ponts, rénovation d’écluses, et cetera) qu’au niveau de l’exploitation (télégestion progressive, extension des horaires de navigation, et cetera). Toutes ces actions sous cette législature permettent de créer le cadre nécessaire pour envisager désormais les mesures de rupture qui permettront d’atteindre les grands objectifs fixés dans la vision FAST tout en stimulant indirectement le secteur économique de la logistique qui représente une part importante de l’économie wallonne.

    Concernant la mobilité des personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, j’ai mis en place la quasi-gratuité de l’offre TEC pour les 18-24 ans, les 65+ et les BIM.

    L’enjeu est maintenant de structurer le réseau de transport à la demande permettant l’accès au réseau structurant de transport en commun.

    Depuis 2021, un ERP wallon (Enterprise Ressource Planning) du Transport de Personnes à la Demande (TAD) est mis en place pour permettre l’émergence d’un dispositif intégré de gestion et de planification de cette mobilité. Cet outil informatique est mis à la disposition des opérateurs de mobilité publics (administrations communales, CPAS) et privés pour permettre une optimisation de la gestion de trajets. À terme, l’utilisation de ce logiciel, par l’ensemble des opérateurs du TAD wallon (+/- 600 opérateurs), permettra :
    - l’harmonisation des pratiques (services, tarifs, publics…) ;
    - la professionnalisation (pratiques, outils, structures, RH, digitalisation) ;
    - la mutualisation des ressources (base de données unique) ;
    - la rationalisation des coûts (coût maîtrisé développement, implémentation, maintenance, hébergement) ;
    - la vision globale et détaillée du dispositif TAD wallon ;
    - l’objectivation des données, des pratiques du TAD wallon.

    Enfin sur la question de la communication, l’enjeu principal est de se focaliser sur les infrastructures et services qui ont atteint un niveau suffisant pour devenir une alternative crédible à la voiture individuelle à travers également des acteurs relais. Les modes alternatifs à la route et surtout leur utilisation de manière combinée peuvent offrir autant voire plus de liberté à l’usager tout en s’inscrivant dans une mobilité durable.