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Le covoiturage

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 489 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 06/03/2024
    • de MATAGNE Julien
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Je souhaite faire le point sur les mesures prises en matière de covoiturage.

    Concernant les bandes de covoiturage vers le Grand-Duché du Luxembourg et vers Bruxelles, en l'absence d'accord avec les autorités luxembourgeoises et flamandes sur les modalités de la bande de covoiturage sur leur territoire, faut-il considérer ces projets comme définitivement stoppés en ce qu'il était question de mettre en œuvre une bande de covoiturage reliant la Wallonie directement à Bruxelles et au Luxembourg ?

    Concernant les parkings de covoiturage, Monsieur le Ministre indiquait le 15 septembre 2022, en réponse à ma question intitulée « Le projet n° 80 intitulé "Encourager le covoiturage, les parkings relais, et l'utilisation de bus" du Plan de relance de la Wallonie », que : « mon cabinet a récemment reçu le travail du bureau d'études Espaces Mobilité mandaté pour identifier les parkings régionaux potentiels. Cette liste comprend 46 sites […] L'arbitrage est en cours afin de connaitre les projets qui pourront être financés par l'enveloppe PRW dans le délai imparti (2024 au plus tard) ».

    Lesquels de ces 46 sites sont finalement financés par l'enveloppe du Plan de relance de la Wallonie (PRW) ?

    Monsieur le Ministre peut-il indiquer le calendrier d'exécution et le budget nécessaire pour chacun des sites concernés ?

    Le Gouvernement a décidé en 2023 de construire 11 parkings de covoiturage (point A12 du Gouvernement du 13 juillet 2023).

    Où seront localisés ces parkings (commune, rue ou zone envisagée) ?

    Quand seront-ils ouverts au public ?

    Seront-ils ouverts aux seuls covoitureurs ou seront-ils également ouverts aux autosolistes sous certaines conditions ?
    Le cas échéant, lesquelles ?
  • Réponse du 27/03/2024 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    Je remercie l’honorable membre pour sa question et son souhait de faire le point sur la thématique du covoiturage. Nombre d’items abordés dans sa demande ont déjà pu être traités lors de récents travaux parlementaires entre 2022 et cette année.

    Concernant les bandes de covoiturage sur l’autoroute E-411 vers Bruxelles et le Grand-Duché de Luxembourg, je rappelle que les conditions d’utilisation de ces infrastructures décidées par mon prédécesseur ont été assouplies l’été dernier, vu le peu de succès rencontré par ce projet mené en bande d’arrêt d’urgence. Nous sommes donc aujourd’hui dans une période d’adaptation des comportements des usagers, et il y aura lieu d’évaluer après un exercice complet si les ajustements réalisés apportent satisfaction ou s’il faut envisager d’autres solutions à l’avenir (covoiturage à gauche ou dynamique par exemple). À ce stade, ces projets ne sont donc pas abandonnés sensu stricto, mais doivent faire l’objet d’une réévaluation, et il faut par ailleurs confirmer que les régions voisines n’ont manifesté aucune intention de leur donner suite sur leur propre territoire, du moins en l’état, ce qui limite de facto leur potentiel.

    En ce qui concerne la création de nouvelles aires de covoiturage, le Gouvernement a décidé en novembre 2022, sur ma proposition, de construire 6 nouveaux parkings spécifiques afin d’encourager la pratique. En juillet 2023, cette liste a été confirmée et étendue au financement de 11 parkings de covoiturage, que le Gouvernement financera grâce au projet 80 du Plan de relance de la Wallonie. À cette liste s’ajoutent encore 6 autres projets financés dans le cadre du FEDER ou du PIMPT, le Plan Intermodalité et Mobilité pour Tous 2021-2027.

    Concernant la manière dont les investissements ont été priorisés pour ces nouvelles aires de covoiturage, je rappelle que l’analyse menée par l’Administration et le bureau d’études a été réalisée en fonction de critères bien établis :
    - la proximité du réseau routier structurant, en particulier le réseau autoroutier, et l’intensité du trafic ;
    - l’accessibilité routière du site envisagé, afin que son utilisation soit sécurisée et la plus efficace possible ;
    - la préexistence de stationnement spontané à des fins de covoiturage, a fortiori si celui-ci engendre des problèmes de sécurité routière ;
    - la maîtrise foncière ou la possibilité de développer un partenariat public ou privé, permettant une mise en œuvre plus rapide ;
    - la visibilité et la taille du site envisagé, pour garantir un meilleur contrôle social et la possibilité d’une extension future si elle devait se justifier ;
    - l’accessibilité du site en transports en commun et à vélo, pour offrir une alternative à la voiture aux passagers potentiels, en ce compris en cas d’imprévus ;
    - les contraintes locales et la complémentarité avec les autres infrastructures environnantes et projets en cours.

    Les détails des 11 projets financés dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie (projet 80), approuvés par le Gouvernement wallon le 13 juillet 2023, figurent dans le tableau ci-annexé.

    Les projets complémentaires, financés dans le cadre du PIMPT ou du Fonds FEDER sont :
    - Corroy-le-Grand (E411-sortie 9, au carrefour N4-N25-N25a), Hélécine (E40-sortie 26) et Nivelles (jonction N25-N93-R24) en Brabant-Wallon, financés dans le cadre du PIMPT ;
    - Ciney-Biron (proximité échangeur N4-N97), Walcourt-Somzée (proximité échangeur E420 N5-N978) et Couvin (proximité échangeur E420-N5 au nord de Couvin) en province de Namur (financement FEDER).

    Ces 17 parkings seront ouverts au public au fur et à mesure de la finalisation des chantiers. Actuellement, la coordination de la programmation suit son cours, avec les avancées suivantes :
    - les chantiers ont démarré sur les sites de Corroy-le-Grand et Habay, même si ceux-ci concernent des projets bien plus vastes que les seuls parkings de covoiturage (projet complet de réaménagement des échangeurs et carrefours) ;
    - le projet d’Arlon a obtenu son permis et le SPW-MI prépare l’adjudication du chantier ;
    - les demandes de permis sont en cours pour les projets de Soumagne et Villers-le-Bouillet ;
    - l’étude est en cours pour le projet de Courcelles et des contacts préliminaires ont été établis pour préparer les études des 6 projets namurois (PRW et Feder) et d’Eupen.

    En résumé, avec ces engagements et comparativement au début de la législature, les nouveaux projets décidés correspondent à une augmentation de plus de 30 % du nombre de places réservées aux covoitureurs sur le territoire régional. Par ailleurs, d’autres projets sont encore à l’analyse, preuve que le développement du réseau se poursuit avec l’ambition de couvrir à terme toutes les priorités identifiées.

    Enfin, quant à savoir à qui ces infrastructures sont destinées, bien que les parkings de covoiturage ne fassent pas l’objet d’une surveillance stricte en termes d’utilisation, il va de soi que leur localisation périphérique et les équipements qui y sont développés visent en premier lieu des covoitureurs afin que ces derniers puissent y constituer leur équipage pour la suite de leur trajet. Il s’agit donc la plupart du temps d’automobilistes qui s’y garent, car ils décident de mutualiser une partie de leurs déplacements : la grande majorité de ces covoitureurs sont donc bien des autosolistes avant de parvenir au parking, même si nous ne devons pas oublier les cyclistes, piétons et utilisateurs des transports en commun dans les équipements que nous proposons. Je confirme donc à l’honorable membre que les autosolistes qui décident d’aller vers une mobilité alternative sont de ce fait la cible prioritaire pour laquelle nous construisons ces infrastructures de covoiturage. Toutefois, si un autosoliste décide de s’y garer et de ne pas covoiturer, c’est tout de même une bonne nouvelle, car cela signifie qu’il deviendra piéton ou utilisateur des transports publics pour la suite de son trajet, ce qui également positif dans l’optique d’une transition vers une mobilité décarbonée…

    Il s’agit donc toujours de parkings de départ pour les trajets communs en covoiturage, et non de parkings réservés à destination, lesquels pouvant être mis à disposition par les entreprises ou les communes où se rendent les covoitureurs, mais ce n’est pas ici la vocation des infrastructures financées.