La découverte de nouvelles espèces d’escargots en Wallonie
Session : 2023-2024
Année : 2024
N° : 326 (2023-2024) 1
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Question écrite du 07/03/2024
de LENZINI Mauro
à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Des volontaires de Natagora et de la Société Royale de Malacologie viennent de découvrir huit nouvelles espèces d'escargots non indigènes, en Wallonie, sur des sites en lien avec un importateur de pierres ou chez des particuliers qui venaient de refaire leur terrasse avec des pavés importés.
Même si on est encore loin de parler d'espèces invasives, deux de ces espèces représentent un potentiel danger pour l'agriculture si elles devaient proliférer.
En effet, la Caragouille rosée (Theba pisana) est connue comme un ravageur de céréales et une espèce du genre Acusta est connue en Asie pour être un ravageur de cultures de cotons et des vignes. Ces espèces constituent donc un danger potentiel, si elles devaient se développer chez nous.
On est évidemment loin d'une situation problématique en Wallonie, mais puisque seulement cas de « Caragouille » ont été trouvés et détruits. Mais cette découverte démontre que, à cause du réchauffement climatique, cette espèce peut s'y développer.
Face à ce genre de situation, seule la détection précoce de ces espèces permet de prendre des mesures préventives efficaces. Or, les volontaires de Natagora ne sont qu'une poignée de personnes à pouvoir les identifier. De plus, ils réalisent ces recherches en bénévole, sur leurs temps libres.
Madame la Ministre peut-elle faire le point sur la situation ?
Quelles sont les mesures envisagées pour renforcer les moyens en termes de détection précoce de ces espèces potentiellement problématiques ?
Un renforcement de la formation des naturalistes pour ce type de recherches est-il envisagé ou envisageable ?
Réponse du 03/06/2024
de TELLIER Céline
Mon administration a pris contact avec les personnes qui ont co-signé l’article dans le Belgian Journal of Zoology auquel l’honorable membre fait référence, relatant la découverte de sept nouvelles espèces d’escargots pour la Belgique.
Il s’avère que leur découverte se rapporte à quatre espèces européennes et à trois espèces asiatiques. Les experts consultés se sont montrés rassurants dans la mesure où les quatre espèces européennes détectées ne sont pas susceptibles de causer d’importants dommages socio-économiques. En particulier, la caragouille rosée (Theba pisana) est principalement une espèce littorale qui vit dans les milieux secs et sableux et n’est susceptible de proliférer que dans les milieux extrêmement xériques. Elle ne constitue donc pas une menace imminente pour l’agriculture wallonne. Quant aux espèces asiatiques, seules leurs coquilles ont été retrouvées dans un lot de pierres de taille importé d’Asie, probablement à la suite d’actions de fumigations destinées à éviter toute importation d’espèces exotiques vivantes.
Jusqu’ici, le renforcement des capacités des naturalistes et des agents des contrats de rivière s’est axé sur la reconnaissance d’autres espèces exotiques envahissantes. En particulier, des formations ont été données et sont encore prévues à leur attention pour améliorer la détection précoce de toute une série de plantes exotiques envahissantes. Parmi celles-ci figurent de nombreuses plantes aquatiques et rivulaires menaçant nos milieux humides. L’ambroisie à feuilles d’armoise est également spécifiquement visée parce qu’elle est susceptible de devenir une mauvaise herbe très problématique dans les cultures de tournesol et de maïs et qu’elle est aussi tristement célèbre du fait des allergies respiratoires sévères qu’elle provoque à la fin de l’été. C’est pourquoi j’ai financé la mise en place d’un observatoire wallon des ambroisies au travers du Plan Environnement-Santé. Cet observatoire assure la détection précoce et l’éradication rapide des premiers foyers de cette plante trouvés sur le territoire wallon. Une solution structurelle doit toutefois encore être trouvée avec mon collègue Willy Borsus pour assurer le financement des opérations futures de destruction de la plante en milieu agricole.