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L’étude de l’Institut Vias relative aux accidents unilatéraux

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 144 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 07/03/2024
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Une étude de l'Institut Vias sur les accidents unilatéraux survenus en Wallonie vient de paraître. L'étude en question met en évidence une septantaine de communes qui présentent des taux élevés d'accidents unilatéraux.

    Ces accidents, impliquant un seul usager de la route, sont particulièrement meurtriers, représentant 37 % des décès sur les routes wallonnes. Les accidents unilatéraux sont plus fréquents là où la densité de trafic est faible. Ils surviennent souvent la nuit, avec des conséquences graves pour les usagers, notamment les automobilistes. Le phénomène est attribué en partie à des facteurs humains et à l'infrastructure routière.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de cette récente étude de l'Institut Vias ? Quelle en est sa lecture ? Qu'en est-il de sa considération ?

    Quelles mesures concrètes le Gouvernement wallon prévoit-il de prendre pour réduire le nombre d'accidents unilatéraux dans les septante communes wallonnes où ces incidents sont particulièrement fréquents ? Une réunion ou une sorte de groupe de travail devraient-elles être mises en place pour mieux se concerter avec les autorités communales concernées ?

    Peut-elle fournir des détails sur les initiatives prévues pour renforcer la sécurité routière dans les zones à faible densité de trafic, où les accidents unilatéraux sont plus fréquents, notamment dans le sud de la Wallonie ?

    Quelles sont les mesures envisagées pour améliorer l'infrastructure routière dans les zones où les accidents unilatéraux sont fréquents, afin de réduire la gravité des conséquences pour les usagers de la route ?

    Face à la prédominance des accidents unilatéraux la nuit, entend-elle réfléchir à de possibles initiatives spécifiques que le Gouvernement pourrait mettre en place pour renforcer la sécurité routière pendant ces heures ?

    Peut-elle expliquer comment le Gouvernement compte collaborer avec les autorités locales des communes les plus touchées par les accidents unilatéraux pour mettre en œuvre des solutions adaptées à leurs besoins spécifiques ?

    Comment le Gouvernement prévoit-il de coordonner ses efforts avec les autres régions du pays pour aborder de manière cohérente et efficace la question des accidents unilatéraux et de la sécurité routière en général ?

    Quelles sont les ressources financières allouées à la mise en œuvre des mesures visant à réduire les accidents unilatéraux, et comment le Gouvernement assure-t-il le suivi de leur efficacité ?

    Face à la concentration des accidents unilatéraux sur certaines routes et à certaines heures spécifiques, quelles initiatives seront prises pour renforcer la présence policière et la surveillance des infrastructures routières dans ces zones à risque élevé ?
  • Réponse du 08/04/2024
    • de DE BUE Valérie
    Précisons tout d’abord qu’il s’agit d’une analyse des statistiques d’accidents et non d’une étude.

    Selon cette analyse de l’institut Vias, le fait que les communes plus rurales enregistrent plus d’accidents impliquant un seul véhicule est principalement lié à la densité de population et de trafic. La probabilité de croiser et donc d’entrer en collision avec un autre usager sur la route est effectivement moindre sur les routes moins fréquentées. Il est donc logique que les accidents de véhicule seul y soient, proportionnellement, plus nombreux. L’institut Vias précise d’ailleurs que le constat est le même lorsque l’on regarde la proportion d’accidents de véhicule seul survenus en agglomération et hors agglomération. Ainsi, le pourcentage d’accidents de véhicule seul enregistrés ces 10 dernières années en Belgique est de 9 % en agglomération et de 23 % hors agglomération.

    Le fait qu’il y ait plus d’accidents de ce type dans les communes rurales ne permet donc pas de conclure à un problème d’infrastructure.

    Ce type d’accident, véhicule seul impliqué, a également plus souvent lieu la nuit, ce qui peut aussi s’expliquer partiellement par le moindre trafic observé à ce moment-là.

    Ces accidents de véhicule seul sont principalement liés aux comportements des conducteurs : vitesse, fatigue, conduite sous influence, distraction … Selon l’institut Vias, les facteurs ayant pu jouer un rôle dans les accidents de véhicule seul peuvent être regroupés en trois grandes catégories : les facteurs humains (70 % à 80 % des cas), les facteurs liés à l’environnement (20 % et 30 % des cas) et les facteurs liés au véhicule (moins de 5 % des cas).

    L’alcool est un facteur humain important. Ainsi, les cyclistes et les motards impliqués dans un accident de véhicule seul sont environ 3 fois plus souvent sous l’emprise de l’alcool que dans l’ensemble des accidents ; les automobilistes, 3,5 fois plus et les chauffeurs de camion 5 fois plus.

    Afin de lutter contre ce type d’accidents, le levier principal est donc d’agir sur les comportements à risque. La répression de ces comportements et la sensibilisation aux risques sont à ce titre essentielles. Les actions et campagnes de sensibilisation menées chaque année par l’AWSR se concentrent principalement sur ces comportements à risque : vitesse excessive ou inadaptée, conduite sous influence et distraction.

    L’infrastructure routière peut également jouer un rôle dans la lutte contre ces accidents en tentant de réduire la gravité des accidents.

    Sur ce point, notons que le SPW travaille depuis longtemps sur le principe de « route qui pardonne » et le traitement des obstacles latéraux.

    En présence d’obstacles, il convient de s’interroger sur base des mesures suivantes :
    S - Supprimer l’obstacle (ou éviter d’en placer un nouveau) ;
    D - Déplacer l’obstacle (l’écarter latéralement ou longitudinalement) ;
    F - Fragiliser l’obstacle ou le rendre non agressif (le but étant d’éviter une brusque décélération du véhicule en cas de choc) ;
    I - Isoler (et non protéger) l’obstacle par un dispositif de retenue.

    Je renvoie à cet égard l’honorable membre à la sécurothèque : https://securotheque.wallonie.be/dossiers-thematiques/dossier-thematique-traiter-les-obstacles