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L’évitement du ring de Liège par le charroi lourd sur les voiries communales

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 539 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 12/03/2024
    • de de LAMOTTE Michel
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Récemment, la presse s'est fait l'écho d'un ras-le-bol de bourgmestres dont les communes sont situées entre le E25 et la E42.

    À l'occasion de travaux momentanés sur des voiries régionales (travaux concomitants à ceux en cours dans les districts de Liège et de Verviers), ils expriment à nouveau la lassitude de leurs concitoyens de voir leurs communes sans cesse traversées par un charroi lourd, dans le but d'éviter le contournement autoroutier de Liège, ses autoroutes et autres sections payantes.

    Afin de ne plus voir leurs villages être défigurés (a fortiori lorsqu'il s'agit d'un des plus beaux villages de Wallonie) certaines de ces communes prennent, les unes après les autres, des interdictions de passage pour ce charroi lourd (de plus 7,5 tonnes), réduisant ainsi les possibilités d'évitement des voiries payantes, et le concentrant sur quelques routes nationales, ou au contraire le dispersant au travers de voiries communales très peu adaptées.

    Ces bourgmestres ne savent plus à quel saint se vouer : outre les répercutions et problèmes ponctuels qu'ils connaissent avec les travaux entrepris sur les voiries régionales, ils veulent entrevoir une solution définitive par rapport à ce charroi lourd en région liégeoise.

    Le Plan urbain de mobilité (PUM) et le Schéma de développement du territoire (SDT), validés à l'époque, proposent plusieurs pistes de solution, jamais mises en œuvre à ce jour, par manque de consensus politique.

    Le député que je suis sait que le calendrier ne plaide pas en la faveur d'une solution à court terme.

    Comment Monsieur le Ministre gère-t-il les multiples et successives interdictions de passage des véhicules de 7,5 tonnes de la part des communes concernées, menant potentiellement à un blocage complet du trafic lourd de transit ?

    En attendant une solution pérenne à ce problème vieux de plus de 40 ans et que le Gouvernement n'aura pas pu solutionner lors de cette législature, Monsieur le Ministre aurait-il des pistes de solutions, rapides et concrètes, afin d'éviter que ce charroi ne percole par les voiries des communes et villages situés entre la E25 et la E42 ?

    Plus globalement, pourrait-il faire part de sa vision personnelle, et de celle du Gouvernement, à propos de la mobilité du charroi lourd en région liégeoise ?

    Quelle est la proposition de son cabinet par rapport à cette situation vécue difficilement par les riverains et les autorités communales ?

    Ce n'est malheureusement pas une première dans les chantiers routiers et cela se pose crument cette fois-ci dans les communes du plateau de Fléron et Olne. Se pose aussi la question du planning et de la coordination des travaux qui se réalisent en même temps et entraînent des problèmes de circulation dans les voiries des villages qui ne sont pas conçus pour recevoir de tel charroi.

    Monsieur le Ministre peut-il m'expliquer comment un cumul de travaux sur des voiries proches se déroule en même temps et pourquoi la coordination et l'étalement des travaux n'est-il pas ordonné par un planning mieux étudié ?
  • Réponse du 16/04/2024
    • de HENRY Philippe
    La gestion de la mobilité du charroi lourd est un défi complexe. Une approche intégrée qui combine les infrastructures routières, la réglementation, la promotion de modes de transport alternatifs, la technologie, le partenariat entre les secteurs public et privé… est essentielle pour une gestion efficace de cette problématique.

    Du point de vue de la règlementation, les interdictions de transit de poids lourds relèvent de la compétence de ma collègue, la Ministre de la Sécurité routière, tant sur les voiries communales que régionales.

    Je partage vos préoccupations concernant la mobilité autour de l’aéroport de Liège. Mon cabinet a activement participé à l’étude globale de mobilité liée aux développements de l’aéroport. Cette étude a identifié une série de mesures pouvant apporter une réponse à court terme à la problématique de transit dans la zone nord : jalonnement des itinéraires des poids lourds depuis les zones d’activités économiques, lutte contre le transit des poids lourds par le biais d’interdictions, automatisation du contrôle grâce à des caméra ANPR, amélioration des itinéraires suggérés par les applications GPS ou encore création de parkings d’attente pour les poids lourds. Mon administration est actuellement saisie de ces dossiers en vue d’améliorer la situation dans le secteur de l’aéroport.

    Cependant, cette étude devrait être remise à jour compte tenu du nouveau permis de l’aéroport de Liège.

    Dans la région liégeoise, qui est un centre industriel majeur en Belgique, la densité de la circulation, les infrastructures routières saturées et les besoins logistiques des industries locales sont des défis importants à prendre en compte.

    Encourager l’utilisation de modes de transport alternatifs, tels que le transport ferroviaire ou fluvial pour le fret, peut contribuer à décongestionner les routes et à réduire l’impact environnemental. De plus, la mise en place de réglementations efficaces est importante pour gérer la circulation des poids lourds, en garantissant le respect des règles de sécurité et de qualité de l’air tout en assurant un flux fluide des marchandises.

    En ce qui concerne les chantiers en cours sur les communes du plateau de Fléron et Olne, il est important de noter que certains travaux ont été retardés en raison des inondations de 2021. Le pont de Prayon ayant été impacté, il était impossible de fermer un deuxième axe de circulation dans cette zone. À présent, la nécessité d’intervenir en urgence notamment sur un talus menaçant de s’effondrer sur la N673 est claire. Les risques pour la sécurité des usagers de la route sont trop importants pour être ignorés.

    Il est essentiel de souligner que toutes les parties prenantes, y compris les bourgmestres des communes concernées, ainsi que la police, ont été pleinement concertées et impliquées dans l’organisation de tous ces travaux, étudiés depuis un certain temps. Tous les responsables de la sécurité et les gestionnaires des voiries impliquées ont été consultés et ont validé les itinéraires de déviation. Ils ont pris en compte l’état de santé des voiries et leur capacité à supporter le trafic de déviation.

    Mon administration reste bien entendu ouverte au dialogue avec les autorités communales dans un but constructif d’amélioration permanente, concertée et objectivée de la sécurisation de nos voiries.