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Les mesures préventives contre l’encéphalite à tiques

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 319 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 12/03/2024
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Les tiques sont le premier vecteur de maladies pour l'animal et le deuxième pour l'Homme (derrière le moustique).

    Parmi ces maladies, celle communément « maladie de Lyme » reste la plus connue du grand public. Mais d'autres existent comme : les encéphalites à tiques ou la fièvre de Crimée-Congo.

    L'encéphalite à tiques, maladie caractérisée par une inflammation d'une partie du cerveau et des méninges, présente dans plusieurs pays en Europe de l'Est, en Europe centrale et en Europe du Nord, semble gagner du terrain en Europe puisque, notamment, plusieurs zones de France et d'Allemagne sont dorénavant considérées comme des zones importantes de circulation du virus.

    La maladie peut aussi provoquer prostration, agitation, somnolence, délire, troubles du tonus des muscles, pertes d'équilibre, paralysie. Mais aussi le décès dans de très rares cas.

    En Belgique, et donc en Wallonie, elle n'a pas encore été observée chez l'Homme. Il n'existe aucun médicament antiviral spécifique contre cette maladie. Le traitement vise uniquement à soulager les symptômes. Il est à noter que la convalescence de la maladie est longue avec parfois des séquelles neurologiques ou psychiatriques qui peuvent persister. En outre, un traitement préventif vaccinal existe.

    Les conséquences du changement climatique sur les maladies infectieuses commencent à être perceptibles. Les maladies portées par les tiques s'étendent en Europe. C'est un constat qui peut être observé par plusieurs scientifiques.

    En Belgique, il existe le projet TiquesNet qui permet de suivre l'exposition de la population belge aux morsures de tiques dans le temps et dans l'espace, dans le but d'apporter un soutien à la prévention des morsures de tiques et des maladies transmises par les tiques. Pour ce faire, les citoyens sont invités à enregistrer des morsures de tiques dont elle a été victime via le site internet TiquesNet ou l'application TiquesNet pour GSM.

    Il est à noter que même si l'encéphalite à tiques est une maladie à déclaration obligatoire en France, tous les cas ne soient pas identifiés.

    Par conséquent, faut-il s'inquiéter de la propagation de cette maladie portée par les tiques chez nous ?
    Qu'en est-il de la collecte des données via TiquesNet ?

    Comment s'assurer que notre population contribue à la collecte de ces données ?

    Quelle est la politique de prévention mise en place en la matière ?

    La situation appelle-t-elle à un renforcement de cette dernière ?

    Quels conseils peuvent être donnés aux concitoyens ?

    Y a-t-il des campagnes de préventions prévues ?
    Si oui, sous quelle forme ?
  • Réponse du 09/04/2024
    • de MORREALE Christie
    Selon le dernier rapport de Sciensano sur l’encéphalite à tiques, accessible en ligne, deux cas d’encéphalite à tiques ont été diagnostiqués en Belgique en 2022. Les deux personnes ont été infectées à l’étranger, l’une en Suède et l’autre en Slovénie. En 2022, il n’y a pas eu de signalement d’une infection contractée sur le territoire Belge. L’incidence pour cette maladie reste extrêmement basse en Belgique et les cas y rapportés sont acquis à l’étranger.

    De plus, en 2019, une récolte de tiques retirées sur des humains a été réalisée grâce au réseau de surveillance citoyenne. L’analyse des pathogènes présents n’a pas permis de détecter le virus de l’encéphalite à tique (Lernout et al, Prevalence of pathogens in ticks collected from humans through citizen science in Belgium, 2019). Les récoltes de tiques sont réalisées à intervalle régulier, mais, à ce stade, rien ne permet d’objectiver que des tiques porteuses du virus de l’encéphalite à tique soient présentes sur notre territoire belge.

    Bien que l’inquiétude soit faible quant au risque de propagation, nous maintenons une vigilance proportionnée à la problématique : la surveillance des morsures des tiques, en raison des divers pathogènes qu’elles peuvent véhiculer, continue à travers le projet TiquesNet.

    Outre l’aspect récolte de données, ce projet permet également de sensibiliser les citoyens en leur donnant accès à des informations pratiques et concrètes : des conseils de prévention, les gestes à appliquer en cas de morsure et la connaissance du risque de morsure sur leur commune grâce à une carte recensant le nombre de morsures de tiques rapportées.

    De plus, les résultats sont publiés sous forme de rapport. Il faut noter qu’un autre projet est en cours de lancement par Sciensano, et pour lequel l’AViQ est impliquée. Il vise la surveillance des formes sévères de l’encéphalite à tiques par le biais d’un réseau de neurologues.

    Comme d’habitude, chaque année, l’AViQ (https://www.aviq.be/fr/actualites/affiche-tiques-queqlues-conseils-pour-prevenir-et-reagir) réalise une campagne de sensibilisation pour informer les voyageurs pour les risques conséquents aux morsures de tiques. Plusieurs outils d’information ont été réalisés par l’Agence et seront adressés vers différents publics : communes, ASBL, médecins généralistes et, évidemment, voyageurs. Les mesures y reprises sont applicables en tout contexte d’activité ou voyage en zone à risque.

    Il n’y a toutefois pas lieu de promouvoir la vaccination contre cette maladie : l’ECDC ne conseille la vaccination que pour les voyageurs en zone endémique. Et encore, uniquement dans le cas où ils pourraient effectuer des activités qui pourraient les conduire à être mordus par une tique : camping, randonnées…
    Par ailleurs, l’Institut de Médecine tropicale d’Anvers publie des recommandations identiques.
    La campagne de prévention, en conclusion, repose donc sur une correcte information pour sensibiliser aux risques et pour transmettre les mesures existantes afin de réduire au minimum les morsures de ces arthropodes.