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Les moyens affectés aux services et réseaux d'aide et de soins spécialisés en assuétudes

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 320 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 12/03/2024
    • de MENGONI Sophie
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    J'ai été interpellée par une travailleuse d'une unité pour personnes ayant ou ayant eu un problème d'assuétude située dans la région du Centre. Cette unité propose 3 services : un lieu d'accueil et d'accompagnement, un service de soin à domicile et un centre résidentiel de postcure. La travailleuse s'inquiète du manque de moyens affectés aux services et réseaux d'aide et de soins spécialisés en assuétudes.

    Le soutien de ces services octroyés dans le cadre du Plan wallon de relance « Get up Wallonia » sera-t-il pérennisé ?

    Qu'en est-il du soutien des services ambulatoires spécialisés en assuétudes ?

    Je sais que la réforme du financement de ces services est l'une de vos priorités pour 2024. Où en est-on en ce qui concerne cette réforme?

    Enfin, cette travailleuse souligne le manque de réponse spécifique destinée aux femmes toxicomanes enceintes. La grossesse chez une personne toxicomane est toujours considérée comme une grossesse à haut risque.
    Cela signifie qu'il existe un risque accru de problèmes chez la mère et chez l'enfant, pendant la grossesse, pendant et après l'accouchement.

    Existe-t-il des projets soutenant ce public cible particulier?
  • Réponse du 02/04/2024
    • de MORREALE Christie
    Je partage les préoccupations de l’honorable membre en ce qui concerne le sous-financement des services spécialisés dans les assuétudes.

    Comme déjà abordé, le secteur avait été renforcé de 26 équivalents temps plein pour faire face à la crise Covid. Ces emplois supplémentaires sont encore garantis pour 2024 et il s’agira de trouver une solution pour les financer dans les années à venir ; c’est un des enjeux de la législature prochaine.

    En outre, un avant-projet de décret a été approuvé en troisième lecture par le Gouvernement. L’objectif de ce texte est d’assurer un financement de base à tous les services concernés et d’inclure des subventions facultatives dans un fonctionnement pérenne. Le texte permettra aussi d’harmoniser les financements pour les services agréés. En effet, actuellement, pour les mêmes missions, tous les services assuétudes ne reçoivent pas le même montant de subvention. Le texte propose de financer à hauteur de minimum 250 000 euros chacun des services.

    Grâce à ce décret, le secteur des services assuétude passera de 2.6 millions d’euros agréés précédemment à un montant de 6.9 millions d’euros.

    Une réunion de concertation avec le secteur s’est encore tenue ce 19 mars et la concertation se poursuivra tout au long du processus.

    D’autre part, le Gouvernement a validé la prolongation de la salle de consommation à moindre risque de Liège, sur la base de l’évaluation menée par l’AViQ, à ma demande. La convention pluriannuelle a été prolongée de 2022 à 2024, pour un montant annuel d’un million d’euros. En outre, le Gouvernement a également octroyé une subvention facultative d’un million d’euros à charge du plan de relance pour un dispositif mobile à Charleroi dès 2023. Le même budget est prévu pour 2024. Ensuite, il est attendu que le dispositif soit évalué par l’AVIQ après un an de fonctionnement.

    En ce qui concerne le public particulièrement sensible des femmes enceintes, il existe plusieurs initiatives en Wallonie menées par les services agréés en tant que services d’aide et de soins spécialisés en assuétudes. L’ASBL Namur Entraide SIDA notamment organise un service à destination des femmes en âge de procréer, enceintes et/ou avec des enfants qui consomment des substances psychoactives.

    L’objectif premier est de mettre en place un suivi adapté et renforcé des patientes. Le deuxième objectif est la communication et l'articulation des réseaux personnel et professionnel afin d'assurer la cohérence et la continuité dans le suivi sous ses divers aspects : grossesse, parentalité, consommation de produits, aspects sociaux, santé mentale... La finalité du projet est de maximiser les chances, pour les bénéficiaires, de prendre soin d'elles-mêmes et de leur enfant.

    Le public est constitué de femmes consommatrices de substances psychoactives qui ont déjà, pour certaines, une famille ou qui envisagent d’en construire une.

    Du côté de Sambreville, le Centre Zéphyr organise régulièrement des séances de sensibilisation et de formation pour un public de professionnels, sur des sujets en lien avec le soutien à la parentalité.

    L’ASBL Trempoline organise le programme Kangourou. Il s’agit d’un programme résidentiel destiné à des parents toxicomanes accompagnés de leur(s) enfant(s) de 0 à 6 ans qui ont pour but de progresser dans un projet de rétablissement tout en préservant le lien parental.

    De plus, il faut noter que l’ONE subventionne des services d’accompagnement périnatal chargés d’aider les femmes enceintes qui se trouvent en difficultés sociales, médicales ou psychologiques ainsi que leur famille. Composés de sages-femmes, de psychologues, de psychomotriciens… ces services sont accessibles durant toute la grossesse, le séjour à la maternité, jusqu’à ce que l’enfant ait un mois, et peuvent être prolongés jusqu’à ses trois ans. Ils sont généralement gratuits.

    Enfin, dans le cadre de Plan interfédéral de l’aide et des soins intégrés, en collaboration avec l’ONE, l’AViQ participe à un groupe de travail, mené par l’INAMI, ayant comme préoccupation l’opérationnalisation du trajet de soins « 1 000 premiers jours ». L'objectif de ce programme interfédéral est d'assurer un accès effectif des femmes enceintes vulnérables aux soins et les soins fournis sont intégrés, continus et adaptés aux besoins de la femme enceinte, de l'enfant et de la famille, ce qui nécessite une forte interaction et la collaboration entre les professionnels de la santé et de l'aide sociale impliqués, d'une part, et avec la famille, d'autre part. Les femmes enceintes ayant des problèmes d’assuétudes font donc partie intégrante du public cible de ce trajet de soins.