Le déploiement des panneaux photovoltaïques en Wallonie
- Session : 2023-2024
- Année : 2024
- N° : 542 (2023-2024) 1
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Question écrite du 13/03/2024
- de FONTAINE Eddy
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
Cette association rappelle qu'une forte disparité existe entre la Flandre qui accueille 75 % du parc photovoltaïque belge contre 22 % pour la Wallonie et 3 % pour Bruxelles.
Le succès rencontré cette année est dû à plusieurs éléments conjoncturels, dont la fin du compteur qui tourne à l'envers. Pour poursuivre le développement des panneaux solaires, il faut envisager des mesures concrètes. Il faut également soutenir les installations de plus grande taille.
La Flandre devrait être en mesure de dépasser ses objectifs même si les chiffres records de 2023 s'expliquent aussi par des facteurs conjoncturels.
Comment Monsieur le Ministre explique-t-il une telle disparité entre la Flandre et la Wallonie même si nous sommes bien d'accord que la Flandre compte plus d'habitants que la Wallonie ?
Dispose-t-il d'un inventaire ainsi que de données relativement au potentiel en Wallonie ? Considérant que les habitations en Wallonie sont de plus grande taille et que donc il y a plus de superficies sur les toits.
Comment compte-t-il inciter les ménages ainsi que les entreprises, de manière structurelle, à installer des panneaux photovoltaïques afin que la Wallonie puisse atteindre ses objectifs exprimés ?
Réponse du 13/03/2024
- de HENRY Philippe
Cette croissance a certainement été accélérée par l’annonce de la fin de la compensation annuelle, mais elle prend ses racines dans un effort soutenu de sensibilisation de l’Administration et des Guichets Énergie à l’endroit des citoyens wallons, dans un contexte marqué par la persistance de la crise des prix énergétiques.
Malgré ces résultats, nous pouvons noter une disparité avec la Flandre en termes de puissance installée, pouvant s’expliquer à la fois par une différence de politiques et de poids démographique entre les deux régions.
En effet, d’une part, jusque fin 2023, la Flandre accordait une prime à l’investissement pour les installations résidentielles et un soutien aux grandes installations commerciales et industrielles.
En Wallonie, il n’existe plus de mécanisme de soutien aux petites installations de moins de 10kVA, car les prix du marché et la performance de ces panneaux ne justifient plus un soutien public à ce type de dispositif.
Dans le cadre du dispositif AMUREBA, les entreprises bénéficient déjà d’un soutien pour réaliser une série d’études destinées à améliorer leur efficacité énergétique et à réduire leur empreinte carbone, notamment des audits énergétiques, des études de faisabilité, ou encore des études de performance.
D’autre part, il ne faut pas occulter le poids démographique dans l’analyse de cette disparité, d’autant plus que le résidentiel représente environ 70 % de la puissance installée en Flandre.
De plus, si l’on considère le ratio entre puissance installée et population, l’écart se réduit entre les deux régions, passant de 75 % contre 22 % du parc photovoltaïque belge à un ratio de 1,18 contre 0,59.
Par ailleurs, selon une étude commandée par le SPW Énergie en 2020, la Wallonie a un potentiel photovoltaïque plausible de 6 000 GWh en 2030, réparti entre les bâtiments, les infrastructures autoroutières et ferroviaires, les friches industrielles, le PV flottant, l’AgriPV et le PV intégré aux véhicules.
Dans un scénario à politique engagée, ce potentiel nous permettrait d’atteindre nos objectifs du PACE en 2030, à savoir une production de 5 100 GWh d’électricité photovoltaïque, dépassant largement notre contribution PV de 3 300 GWh aux objectifs du PNEC.
Dans le cadre du PRW, un projet de cartographie solaire est également en cours de finalisation, ce qui permettra d’accéder aux données les plus récentes sur le potentiel d’installation photovoltaïque en Wallonie.