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La recrudescence de la gale en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 321 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 14/03/2024
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Mi-février 2024, la presse relatait la recrudescence des cas de gale dans notre pays. En effet, selon l'Union professionnelle des dermatologues, certains dermatologues ont observé 30 à 50 % de cas supplémentaires depuis l'été dernier même si, globalement, le retour de la gale dure depuis quelques années, tempère l'association.

    C'est notamment le cas au Centre Hospitalier de Wallonie picarde (CHwapi) à Tournai, où dermatologues et pédiatres expliquent recenser plusieurs cas par semaine, même chez les très jeunes enfants, quasiment nouveau-nés. Il y a quelques années, c'était plutôt de l'ordre d'un cas par mois.

    Pour rappel, la gale est une infection de la peau causée par un minuscule parasite appartenant à la famille des acariens et qui provoque de vives démangeaisons. Elle se transmet par contact prolongé de la peau et, contrairement aux idées reçues, n'est pas liée à l'hygiène.

    Madame la Ministre dispose-t-elle d'informations à ce sujet ?
    Dans l'affirmative, confirme-t-elle une recrudescence en Wallonie ?

    Qu'en est-il au sein des maisons de repos ?

    Existe-t-il des campagnes de prévention contre la gale en Wallonie ?

    L'Agence wallonne pour une vie de qualité (AViQ) fournit-elle des informations précises sur cette maladie parfois incomprise et inconnue ?

    Comment la Wallonie et/ou l'AViQ interviennent-elles en cas de contamination importante ?

    Existe-t-il un budget pour cela ?

    Enfin, quelles sont les actions menées à cet effet afin de pallier cette recrudescence ?
  • Réponse du 09/04/2024
    • de MORREALE Christie
    La recrudescence de la gale est, en effet, une réalité. Pas seulement en Wallonie, mais en Belgique et en Europe. Cette augmentation se fait ressentir depuis quelques années, mais plus particulièrement depuis 2022.

    En raison de la nécessité d’objectiver la situation, la Direction Surveillance de Maladies infectieuses (DSMI) de l’AViQ a demandé que la gale en collectivité devienne à déclaration obligatoire. C’est le cas depuis le 7 novembre 2023.

    Depuis, les chiffres sont élevés, ce dont nous nous doutions puisque nous savions que la situation était sous-évaluée. Donner des chiffres précis serait toutefois inopportun puisqu’ils ne permettent aucune comparaison. L’important sont les actions, nombreuses, qui ont été mises en place pour aider les collectivités impliquées à faire face à la situation.

    En effet, des foyers de gale sont observés dans tous les types de collectivités, en particulier celles où la promiscuité est potentiellement élevée : petite enfance, écoles, maisons de repos et autres lieux de soins.

    Désormais, grâce à la déclaration d’un foyer de contagion en collectivité, la DSMI contacte rapidement les gestionnaires afin de leur transmettre les recommandations et les bonnes pratiques qui permettront de limiter la propagation. Car cette infection est une maladie tropicale parfois méconnue de la population et de certains médecins.

    Des recommandations conjointes ont été rédigées avec les autorités de tutelle de certaines collectivités. Ceci afin que chacun puisse agir de manière efficace.

    La DSMI a travaillé à actualiser des supports comme le cahier de l’AViQ. Elle a travaillé avec Sciensano pour la mise à jour de la fiche MATRA Gale.pdf (sciensano.be). Cet outil à l’attention des médecins leur permettra de réagir de manière plus adéquate et constitue une ressource importante dans la lutte contre ce petit parasite.

    Des outils spécifiques à l’attention des gestionnaires de collectivité seront disponibles sur le site de l’AViQ. Ce sont des références sur le traitement de l’environnement, étape indispensable à la réussite de l’éradication du sarcopte.

    D’autres actions sont en cours avec les associations professionnelles afin de travailler ensemble à perfectionner leurs outils.

    L’AViQ a récemment, tout comme la Flandre, envoyé une interpellation à l’INAMI afin que certains traitements permettant d’éradiquer ces acariens soient désormais mieux remboursés. Ces traitements par voie orale ont, en effet, été ajoutés aux recommandations de gestion en collectivité, par toutes les autorités sanitaires.
    Il n’y a, à ce stade, pas encore de budget dédié au soutien de la gestion d’épisodes. En effet, pour permettre une budgétisation efficace, un minimum de vision sur la situation est nécessaire.

    L’ensemble des actions énumérées ci-avant permettent de limiter la recrudescence au sein des collectivités. L’amélioration de la connaissance des professionnels du terrain permettra de diminuer des facteurs comme le retard de diagnostic ou l’échec thérapeutique lié au manque de connaissance. Cela ne permettra toutefois pas de lutter contre les résistances thérapeutiques et le réchauffement climatique qui sont probablement tout autant en lien avec cette recrudescence. Nous faisons en sorte de limiter cette perturbation.