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La pénurie d’infrastructures sportives

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 111 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 14/03/2024
    • de de LAMOTTE Michel
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Le manque de structures locales pose un problème de plus en plus aigu pour de nombreux clubs sportifs tant au nord qu'au sud du pays. En Flandre, une étude de la VUB vient de paraître et on peut y lire que par manque d'infrastructures, environ sept clubs sur dix ne peuvent plus accepter de nouveaux membres. En outre, moins de trois clubs sur dix peuvent organiser leurs activités sur une seule infrastructure sportive et plus de cinq clubs sur dix sont confrontés à un problème de qualité de l'infrastructure.

    Si nous ne disposons pas d'une étude équivalente pour l'espace francophone et plus particulièrement pour la Wallonie, il semble, selon les témoignages de responsables de fédérations sportives parus dans la presse, que ce phénomène touche également nos clubs sportifs.

    Des clubs doivent s'exiler afin de trouver des lieux adaptés, la presse se faisait récemment l'écho d'un club de hockey sur rollers qui avait dû se déplacer du Brabant wallon jusque Alost pour trouver une salle.

    En concertation avec son collègue en charge des Sports au sein du Gouvernement de la Communauté française, Monsieur le Ministre va-t-il diligenter une étude équivalente à celle réalisée par la VUB sur l'espace francophone, voire uniquement wallon ?

    Va-t-il inviter les représentants des fédérations sportives afin de débattre de cette pénurie ?

    Les clubs plaident pour un meilleur partage des infrastructures scolaires, en dehors des heures de cours.
    Comment entend-il renforcer ces collaborations ?

    A-t-il pris contact avec sa collègue en charge des bâtiments scolaires de la Communauté française afin de favoriser ce partage des infrastructures sportives ?

    Quelles actions entend-il mener afin de lutter contre cette pénurie ?
  • Réponse du 23/04/2024
    • de DOLIMONT Adrien
    La situation des infrastructures sportives sur le sol wallon est un sujet qui retient toute mon attention.

    Je commencerai par rappeler tout d’abord que la Wallonie agit en tant que pouvoir subsidiant et qu’elle consacre en ce sens un budget annuel d’environ 30 millions d’euros aux nouveaux projets de construction/rénovation/acquisition et extension des infrastructures sportives.

    On notera par ailleurs que mon département aura bénéficié d’une enveloppe de plus de 260 millions d’euros sur la législature 2019-2024 afin de compléter ce budget annuel classique par le biais de divers appels à projets.

    Le sport et les infrastructures sportives nécessaires à sa pratique étant pour moi deux priorités absolues.

    Je suis évidemment bien conscient que pour un certain nombre de jeunes sportifs et de clubs, bénéficier d’une infrastructure adéquate pour la pratique de leur sport n’est pas toujours assuré.

    À ce propos, le protocole de collaboration conclu en 2019 entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région wallonne dans le cadre de leurs compétences en matière de sport dispose qu’Infrasports, en collaboration avec l’ADEPS, consulte les fédérations sportives francophones sur les besoins en infrastructures sportives sur le territoire wallon.

    Les fédérations, au contact direct des clubs, sont les mieux placées pour relayer les attentes sur cette thématique primordiale pour le développement du sport en général et de la discipline de l’honorable membre en particulier.

    Disposer des besoins des fédérations et de leurs clubs en matière d’infrastructures sportives est indispensable afin de prioriser les subventions de la Wallonie et de faire en sorte que celles-ci répondent au mieux aux attentes du secteur.

    C’est pourquoi j’ai relancé, en janvier de cette année, une nouvelle enquête auprès de l’ensemble des fédérations sportives reconnues par la Fédération Wallonie-Bruxelles, afin de pouvoir disposer des besoins en matière d’infrastructures sportives de celles-ci et de leurs cercles.

    Je partage tout à fait l’observation des clubs quant à l’ouverture des infrastructures sportives scolaires en dehors des heures de cours. La déclaration de politique régionale 2019-2024 acte entre autres cette ambition.

    C’est dans cet esprit que dans le cadre de la réforme du décret régissant l’octroi de subvention à certains investissements en matière d’infrastructures sportives, les écoles sont devenues éligibles aux subventions du département pour autant :
    * Qu’elles permettent l’utilisation publique de son ou de ses infrastructures sportives, en dehors des heures scolaires ;
    * Que l’objet de la demande de subside soit complémentaire aux infrastructures sportives publiques existantes ;
    * Qu’elles mettent en place un conseil des utilisateurs ayant pour mission de remettre des avis consultatifs au pouvoir organisateur bénéficiaire de la subvention. Le Gouvernement arrête les modalités de fonctionnement dudit conseil.

    Dans ce cadre, plusieurs dossiers concernant des écoles ont été déposés auprès de mon administration.

    Aussi, en octobre 2021, un appel à projets spécifique « Infrastructures sportives partagées » a été lancé. Son objectif était de compléter utilement le décret encadrant le subventionnement des infrastructures sportives wallonnes grâce à une subvention exceptionnelle permettant d’inciter la collaboration entre les pouvoirs locaux, l’ensemble des établissements scolaires situés sur leur territoire et les clubs sportifs locaux. 12 projets ont été sélectionnés en juillet 2022 par le Gouvernement wallon dans ce cadre. Elles bénéficieront d’un financement de la Wallonie de plus de 27 millions d’euros.