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Les risques liés aux écrans tactiles intégrés dans les véhicules

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 170 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 21/03/2024
    • de MAROY Olivier
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Auparavant, changer de station radio, augmenter son chauffage ou mettre la climatisation pouvait se faire uniquement via des boutons physiques qui ne nécessitaient pas de quitter la route des yeux. Désormais, dans certains véhicules, tout se fait par écran tactile, ce qui nécessite de regarder l'écran et non plus la route.

    Une nouvelle étude anglaise vient de démontrer que le temps de réaction au moment d'aborder un obstacle était augmenté de 57 % lorsque l'écran du tableau de bord est manipulé, ce qui accroît évidemment le risque d'accident.

    L'institut Vias a d'ailleurs déjà alerté sur cette problématique.

    Madame la Ministre a-t-elle bien pris connaissance et conscience de cette problématique ?

    Que met-elle en place, dans le cadre de ses compétences, pour diminuer les risques liés à l'utilisation d'écrans tactiles dans les véhicules ?

    Des campagnes de sensibilisation sont-elles prévues ?
  • Réponse du 15/04/2024
    • de DE BUE Valérie
    Mes équipes et moi avons connaissance et sommes conscients des risques d’accident encourus liés à la distraction numérique par les conducteurs d’un véhicule.

    Les systèmes embarqués d’infodivertissement (comme Android Auto ou Apple CarPlay) ont généralement des effets négatifs modérés à graves sur le comportement des conducteurs. Ils se remarquent notamment sur le maintien de la position du véhicule sur la bande et le respect d’une distance régulière par rapport au véhicule précédent. Cependant, des études en situation réelle ont également montré que les conducteurs mettent en place des mécanismes de compensation, comme ne pas utiliser le système lors d’une situation complexe de conduite.

    Les autres tâches oculo-manuelles (régler la radio, encoder une destination dans un GPS…) peuvent aussi entraîner des conséquences néfastes sur le contrôle de la trajectoire. Les systèmes à commande vocale sont plus avantageux que les commandes manuelles, mais les conducteurs continuent à quitter la route du regard pour vérifier que les instructions vocales sont bien prises en compte.

    L’organisme indépendant Euro NCAP qui teste la sécurité des voitures vendues en Europe envisage de favoriser, dans ses critères d’évaluation, les commandes physiques par rapport aux écrans pour certaines fonctions.

    Lors d’une enquête en 2020, 4 automobilistes wallons sur 10 (39 %) avouaient qu’ils s’étaient au moins fait peur une fois au volant dans les 3 mois précédents, à cause d’un moment de distraction.

    Deux automobilistes wallons sur 3 (65 %) admettent manipuler au moins occasionnellement leur système de navigation (GPS, Coyote, Waze, Google Maps, HERE WeGo,…) tout en conduisant.

    L’AWSR mène chaque année des campagnes de sensibilisation sur la distraction sur la route. Celles-ci visent l’ensemble des usagers. Elles portent principalement sur les risques liés à l’usage du téléphone au volant, mais les autres types de distractions sont également évoqués.

    Lors de ces campagnes, l’AWSR insiste notamment sur la nécessité d’éviter toute tâche qui détourne l’attention de la route lorsqu’on se déplace dans la circulation et ce, peu importe le moyen de déplacement utilisé. La nécessité de régler la radio et de paramétrer le GPS avant le départ est notamment abordée.

    La dernière campagne en date a été menée pendant ce mois de mars. Des affiches le long des routes étaient présentes et des messages ont été diffusés sur les réseaux sociaux durant tout le mois.

    Citons quelques autres actions :
    - Partager les expériences d’(in)sécurité routière via les capsules « Vis ma vie » et question/réponse de l’émission Contact, disponible en télévision et relayée aussi sur le site Web de l’AWSR ;
    - Alimenter la presse en info pertinente pour des relais utiles et des conseils aux citoyens ;
    - Proposer des infos utiles sur son site WEB (ex : mode « ne pas déranger ») ;
    - Assurer des modules de formation spécifiques sur la distraction en entreprises, à tous les usagers, aux jeunes.

    Ces formations sont interactives, les participants sont notamment invités à réaliser des exercices pratiques pour expérimenter l’impact de la distraction sur l’attention et la difficulté de faire deux choses en même temps. Des solutions sont ensuite proposées pour ne pas se laisser distraire au volant.