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Le manque d'entretien des panneaux de signalisation sur le réseau autoroutier wallon

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 565 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 26/03/2024
    • de JANSSEN Nicolas
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Je suis préoccupé par l’inaction flagrante de Monsieur le Ministre face au manque d'entretien et de suivi des panneaux de signalisation sur nos autoroutes. Malgré nos précédentes discussions sur la fatigue potentielle des potences et la nécessité de prévoir des remplacements plus fréquents, aucune mesure concrète n'a été mise en place pour garantir la sécurité des usagers de la route.

    Ne faut-il pas au plus vite demander aux chefs de districts de réaliser des contrôles visuels pour dresser une liste des potences dangereuses ?

    L'administration semble ignorer délibérément les risques encourus par les conducteurs et je ne peux mentionner que les seuls contrôles qui peuvent exister tiennent du fait que lors du nettoyage, il est recommandé aux entreprises de demeurer attentives à l'état des panneaux. Cette négligence est d'autant plus inexcusable après ce récent accident qui aurait pu avoir des conséquences tragiques.

    Il est clair que ce manque d'entretien et de suivi a directement conduit à cet accident. Il est étonnant de constater qu'en Flandre ce type de structure fait l'objet d'inspections et de remplacements beaucoup plus réguliers.

    Monsieur le Ministre reconnaît-il le risque que représente le manque d'inspection des potences pour la sécurité des usagers de la route ?

    Si oui, quelles mesures concrètes ont été prises pour établir un répertoire et un suivi des potences dangereuses sur le réseau autoroutier et quels sont les délais prévus pour la réalisation de ces inspections et la mise en place de mesures correctives ?

    Pourquoi n'y a-t-il pas eu de réaction immédiate face à cette menace pour la sécurité routière et comment explique-t-il le manque de mesures préventives prises pour inspecter régulièrement les potences suspendues, sachant qu'aucune inspection n'a été effectuée jusqu'à présent ?
  • Réponse du 27/03/2024
    • de HENRY Philippe
    Je rappelle que le SPW MI et la SOFICO gèrent conjointement quatre réseaux régionaux d’infrastructures : le réseau routier, le réseau des voies hydrauliques, le réseau de mobilité active et le réseau de télécommunication. Le réseau routier régional s’étend sur un total de 8 360 km de voiries, dont 1 239 km correspondent au domaine autoroutier.

    Le système de gestion des équipements du SPW MI repose sur une connaissance approfondie du réseau. Les garde-routes jouent un rôle essentiel dans cette démarche. Ils inspectent le réseau, y compris ses équipements et abords, et collectent les informations nécessaires à la gestion du domaine public et du patrimoine. Lors de leurs tournées, ils examinent divers éléments tels que la chaussée, les accotements, la végétation et l'écoulement des eaux, consignant les dégradations observées pour leur prise en charge.

    Parallèlement, ils maintiennent à jour les données d'inventaire et veillent au respect des règles administratives régissant l'occupation du domaine public, en assurant le contact avec différents acteurs locaux.

    Chaque District routier ou autoroutier dispose également d'un ou plusieurs gestionnaires de patrimoine. Le patrimoine « référentiel » (filaire, bornes, réseaux, et cetera) est enregistré et mis à jour dans la Base de données routières (BDR), tandis que le patrimoine « non référentiel » (aménagements cyclables, signalisation verticale, avaloirs, et cetera) est géré dans un nouvel outil de GMAO (GAP). Les gestionnaires de patrimoine disposent de plusieurs outils pour relever ces actifs, notamment l'application AMIE (smartphone et WEB) et la technique du Mobile Mapping Mapping (inventaire d’actifs sur base de vidéos du réseau routier).

    Comme j’ai déjà pu le dire, l'entretien des panneaux lumineux sur les portiques est réalisé de manière curative, avec une intervention périodique tous les 6 mois pour réparer les éléments défaillants. Le prestataire intervient donc sur les panneaux en panne et inspecte par la même occasion le support. Le nettoyage extérieur des panneaux est quant à lui préventif et organisé périodiquement tous les 12 mois. Le prestataire est tenu de signaler immédiatement toute défectuosité rencontrée, devant ensuite procéder à sa réparation après accord du pouvoir adjudicateur.

    Il existe aussi des interventions périodiques qui sont mises en place pour détecter d'éventuelles défaillances mécaniques de l’ensemble de la structure.

    Cependant, il faut constater que l’examen visuel externe lors de l’entretien n’a pas pu détecter la corrosion du pied de la potence qui a causé l’accident survenu sur la E411 à Corroy-le-Grand.

    Afin de garantir l'absence d'autres situations problématiques sur le réseau routier, une méthodologie d'inspection des potences complémentaire vient d’être développée et communiquée aux directions territoriales en vue d’une inspection généralisée sur et par le terrain. Ces inspections seront effectuées avec le soutien des directions d'expertise pour tout cas suspicieux.

    Pour illustrer ces mesures déjà en cours, ce 13 mars, trois contrôleurs de la Direction territoriale des Routes de Luxembourg ont été chargés de procéder à une inspection visuelle systématique des potences, comprenant :
    - un examen visuel par l'intérieur via la trappe ;
    - un examen visuel de l'extérieur, en accordant une attention particulière au pied de la potence après avoir dégagé la terre pour accéder à la zone en contact avec le sol ;
    - un sondage au marteau du pied de la potence.

    Une participation proactive de l'entreprise chargée de l’entretien de ces signalisations lumineuses à ces signalements a également été sollicitée.

    Toutes potences critiques identifiées selon cette méthodologie seront démontées ou réparées prochainement.