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Les infrastructures de rechargement pour véhicules électriques aux points modaux clés

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 595 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 09/04/2024
    • de JANSSEN Nicolas
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    En vu de l'augmentation prévisible du taux de possession de véhicules électriques en Wallonie et dans les régions avoisinantes, je souhaiterais attirer l'attention de Monsieur le Ministre sur le manque actuel d'infrastructures de rechargement dans notre région. Dans le cadre du Plan national de relance et de résilience, la Wallonie s'est engagée à atteindre un objectif ambitieux de 4 700 points de recharge d'ici juin 2026, conformément aux exigences européennes. Cependant, à ce jour, il semble que cet objectif soit loin d'être atteint.

    L'installation de bornes de rechargement pour véhicules électriques revêt une importance cruciale non seulement pour les citoyens wallons qui possèdent ou envisagent d'acquérir un véhicule électrique, mais également pour les zones stratégiques aux portes de Bruxelles et le long d'axes majeurs tels que la E411 par exemple.

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous fournir un état des lieux précis sur le nombre de points de recharge déjà installés et sur ceux qui sont prévus pour répondre à la première cible imposée par le règlement AFIR, fixée au 31 décembre 2025 tout en nous informant sur la publication du cahier des charges attendu au niveau des Agences de Développement territorial, ainsi que sur le délai estimé pour l'installation effective des bornes ?

    Dans le cadre du déploiement prévu par la Région, envisage-t-il d'offrir des aides financières aux acteurs publics tels que les Agences de Développement territorial et la SOFICO, ainsi qu'aux développeurs privés ?

    Enfin, pourrait-il clarifier quelles entités ou organismes sont responsables du déploiement de ces infrastructures, notamment en ce qui concerne l'obligation de présenter un plan d'action au niveau national, et comment ces efforts sont coordonnés avec l'État fédéral pour garantir la conformité aux obligations européennes ?
  • Réponse du 18/04/2024
    • de HENRY Philippe
    L’objectif de 4700 points équivalents de recharges additionnels à partir de février 2020 (date d’adoption du PNRR), d’ici juin 2026, sera rempli de la manière suivante :
    - sur le réseau structurant, la SOFICO déploie progressivement, avec ses concessionnaires, des bornes pour atteindre au minimum 1000 points équivalents. Ceci ne représente qu’une cinquantaine de bornes physiques, faut-il le rappeler ;
    - au niveau des communes, les Agences de Développement Territoriales, qui sont soutenues financièrement par le Gouvernement pour le faire, assistent les pouvoirs locaux dans le déploiement de bornes sur 1659 emplacements, pour un total de 2871 points équivalent de recharges ;
    - le cahier des charges qui organise cela a fait l’objet d’une réunion de finalisation ce 25 mars, intégrant une série d’améliorations suggérées par les acteurs du secteur, dont les GRDs. Ce cahier des charges, dans l’intérêt des opérateurs, permet jusqu’à 20% de bornes rapides, en lieu de bornes normales ;
    - il est donc probable que de l’ordre de 3000 points équivalents seront déployés. Ce cahier des charges prévoit aussi un mécanisme de subvention. Le Gouvernement sera amené à se prononcer fin avril sur l’ensemble. L’appel d’offre devrait être lancé à l’été par les ADTs, pour un déploiement effectif commençant fin 2024, et qui devra être terminé pour juin 2026. Les ADTs assisteront les communes dans ce bon déploiement, par le secteur privé ;
    - en dehors des demandes communales dont je viens de parler, et pour ce qui concerne les Fast Charge, les développeurs privés ne sont pas demandeurs de soutien financier. Leur logique commerciale repose sur la stratégie « bornes suit la voiture » ; du moment qu’une demande apparait, ils sont prêts à y répondre ;
    - ce qu’ils veulent, c’est avoir accès à des terrains bien localisés, et être fournis en électricité. Ces sujets sont en discussion dans un des groupes de travail de la Cellule de coordination à la transition des réseaux. Etant donné que c’est une dynamique de marché, il n’est pas évident de pouvoir y intervenir de manière utile ;
    - en ce qui concerne les bornes qui ne sont pas des fast charge, plusieurs acteurs privés sont très actifs et déploient leurs opérations, actuellement. Il n’existe cependant pas de base de données fiables sur ce déploiement. Seule des applications commerciales telles que Charge Maps rassemblent des informations pour permettre aux utilisateurs d’identifier des bornes près de là où ils se trouvent, sans que cette information soit très fiable. Capter les données de marché en émergence fait l’objet également de discussions dans un des groupes de travail ;
    - suite aux derniers échanges avec la commission européenne, il ressort que les bornes installées par des entreprises via l'incitant fiscal fédéral pourront être comptabilisées dans le décompte wallon.

    C'est d'ailleurs plus de 2000 entreprises présentes sur le territoire wallon qui ont bénéficié de cet incitant fiscal jusqu'ici. 

    Mon administration est actuellement en train de récolter des informations complémentaires afin de savoir à combien de bornes ce chiffre correspond. En effet, un seul bénéficiaire peut installer plusieurs bornes en ne profitant qu'une seule fois de l'incitant ; je résume : 1000 de la part de la SOFICO + 3000 pour les communes + celles qui sont ajoutées par le secteur privé nous permettent d’atteindre les 4700, dans les temps.

    Plus largement, AFIR exprime les exigences notamment en puissance de recharge disponible par rapport au nombre de véhicules en circulation. Cette dernière donnée fait l’objet de grandes incertitudes, et c’est l’objet également d’un sujet dans le groupe de travail. Sur base des informations disponibles actuellement, j’ai confiance que l’atteinte d’AFIR en 2026 devrait pouvoir être réalisée, en ce qui concerne les véhicules des particuliers.

    Par contre, des incertitudes subsistent sur la manière d’atteindre les objectifs en manière de recharge de véhicules lourds. Ceci fait également partie des travaux du groupe de travail, avec la SOFICO.

    En ce qui concerne l’obligation de présenter un plan d’action AFIR au niveau national, le SPW MI a été récemment renforcé pour prendre en main ce sujet.
    Ensemble, avec la SOFICO, ils pourront alimenter les efforts coordonnés avec l’État fédéral pour garantir la conformité aux obligations européennes.