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Le développement éolien dans les arrondissements de Mons et du Centre et en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 434 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 10/04/2024
    • de GALANT Jacqueline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le développement éolien dans les arrondissements de Mons-Borinage et du Centre continue de faire parler de lui.

    En juin dernier, la commune des Honnelles a organisé une consultation populaire afin de guider les autorités communales dans les avis qu'elles doivent formuler concernant les projets d'implantation d'éoliennes. Les riverains s'y opposaient de manière assez claire.

    Récemment, ce sont les projets sur le territoire de la commune de Quévy et du parc naturel des Hauts-Pays qui posent question. Une pétition réunissant 4 500 personnes a vu le jour.

    Les communes rurales ont le sentiment qu'elles seront prochainement inondées par les mâts.

    Tous ces éléments amènent à nous interroger sur la filière éolienne à l'échelle de la Région wallonne.

    Y a-t-il déjà eu une réflexion sur la densité d'éoliennes par bassin de vie ?

    Un projet de zones d'accélération pour les énergies renouvelables est discuté. Les communes rurales devront-elles assumer seules ce développement ?

    Je sais Monsieur le Ministre attentif aux préoccupations des citoyens et des citoyennes. Comment les appréhender au mieux ?

    Quelle est la trajectoire wallonne en ce qui concerne l'implantation de nouveaux mâts éoliens ?
  • Réponse du 18/04/2024
    • de BORSUS Willy
    Le développement éolien atteint dans certaines régions rurales des limites en matière d’acceptabilité, ainsi en témoignent notamment les initiatives des citoyens d’Honnelles et de Quévy.

    Il est évident que si nous nous inscrivons dans le cadre de l’ambition européenne en matière de production d’énergies renouvelables, il ne s’agit pas de déployer de l’éolien partout, à tout prix, n’importe où et n’importe comment en Wallonie. Je suis particulièrement sensible au rééquipement des parcs existants par des éoliennes plus puissantes, moins bruyantes et dont l’impact sur l’environnement est réduit.

    Je veille à appliquer une vision équilibrée tenant compte, bien entendu, de la proximité ou non avec des habitations, de l’impact sur l’environnement, des principes de bon aménagement du territoire, des conséquences sur les paysages, etc.

    Jusqu’à présent l’encadrement du développement était réalisé projet par projet en fonction des circonstances urbanistiques et environnementales locales. Ce rythme suffisait alors pour répondre aux objectifs qui nous étaient fixés en la matière. Il faut reconnaitre que cette méthode commence à atteindre sa limite au vu du rehaussement des objectifs renouvelables.

    Aujourd’hui l’ambition européenne en matière d’énergie renouvelable toujours plus importante, ont conduit la Wallonie à devoir adopter un objectif de 6200 GWh/an produits par cette filière éolienne. Cela impliquerait de construire entre 300 et 900 éoliennes supplémentaires en fonction de la puissance de ces dernières.

    L'invasion de l'Ukraine par la Russie a eu de graves répercussions sur l'économie européenne. En mars 2022, les dirigeants de l'UE ont convenu de se défaire progressivement de la dépendance de l'UE à l'égard des importations de gaz, de pétrole et de charbon russes. Dans ce contexte, l’UE a finalisé l’adoption de sa « Renewable Energy Directive », dite « RED 3 », qui fait partie du paquet de mesures « Fit for 55 ». L’objectif est d’augmenter la part d’énergie renouvelable consommée au sein de l’Union de 42,5 % d’ici 2030. Ainsi, l’UE a notamment demandé aux états membres d’instaurer des zones d’accélération pour les énergies renouvelables. La carte de ces zones d’accélération ne verrait le jour qu’en février 2026 conformément aux exigences de l’Union.
    Selon mes informations, il ne s’agirait pas d’une carte pour toute la Wallonie mais d’une multitude de cartes à la taille d’un projet éolien qui devront préalablement faire l’objet d’un rapport sur les incidences environnementales, d’une enquête publique et d’une approbation par le prochain Gouvernement.

    J’y vois une opportunité pour entamer cette réflexion sur le développement éolien par bassin au regard notamment des enjeux de saturation visuelle et paysagère pour les riverains et les citoyens du bassin.

    Il pourrait également être envisagé pour obtenir une meilleure répartition de l’effort renouvelable entre communes rurales et citadines de faire glisser une partie de l’objectif de productible éolien vers un productible issu du photovoltaïque équipant les surfaces artificialisées.

    Il faut clairement être ambitieux en ce qui concerne la transition, la réponse au défi climatique et le déploiement du renouvelable (et nous le sommes, avec 41 mâts supplémentaires en 2023, pour une puissance totale de 137 MW) mais couvrir la Wallonie d’éoliennes sans tenir compte de l’opinion des citoyens, et des communes, ni des aspects paysagers, forestiers, touristiques et patrimoniaux serait une aberration.

    C’est la raison pour laquelle, je me permets de rappeler ma conviction à ce sujet : oui à l’éolien mais surtout pas n’importe où, pas n’importe comment et pas à n’importe quel prix !