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L'étude d'impact cumulé des deux centrales à gaz de Seraing et Flémalle

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 390 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 10/04/2024
    • de BERNARD Alice
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    À Seraing, ma commune, et à Flémalle, la commune voisine, sont en train d'être construites deux centrales à gaz. Ensemble, elles vont rejeter dans l'air des concentrations en oxyde et dioxyde d'azote qui pourraient être problématiques. Les conséquences pour la santé sont réelles, notamment des troubles respiratoires.

    Ces différents oxydes d'azote vont être rejetés dans la vallée et vont se rajouter aux rejets déjà existants. Avec un risque de dépasser très largement les normes de protection imposées par l'Europe qui sont de 40 microgrammes par m³ d'air. La norme de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est encore plus restrictive puisqu'elle limite ce rejet à 10 microgrammes par m³ d'air, en moyenne annuelle.

    Et en plus, le 21 février 2024, un accord politique au niveau de l'Union européenne a été trouvé pour changer les normes en matière d'émissions d'oxydes d'azote. Les normes seront plus restrictives et vont se rapprocher de celle de l'OMS.

    Des études d'incidence ont été faites pour la construction des deux nouvelles centrales, mais ces études ont été réalisées séparément. Bien que les deux centrales soient distantes d'à peine quelques kilomètres, et qu'elles se trouvent dans la même vallée encaissée située en zone urbanisée, on a estimé qu'il n'était pas nécessaire de réaliser une étude commune.

    Or la configuration de la vallée fait qu'il existe un phénomène météorologique d'inversion thermique qui crée une coupole qui empêche les polluants de s'échapper. Cela engendre une concentration encore plus importante des polluants dans l'air.

    Ces études réalisées séparément ont montré que la norme sera respectée par chacune des centrales. Mais il ne faut pas être un grand expert pour se rendre compte que les émissions d'oxyde d'azote vont se cumuler dans l'air et à ce moment-là, que la norme ne soit plus respectée.

    Premièrement, nous demandons que cette étude sur l'impact cumulé soit faite. Qu'elle soit faite rapidement. Et qu'elle soit rendue publique.

    Deuxièmement, nous demandons qu'un engagement soit pris pour que ces centrales fonctionnent en respectant les normes légales (actuelles et futures). Nous demandons simplement et logiquement qu'il soit interdit de dépasser les normes et ainsi éviter un impact grave sur la santé et la biodiversité. Autrement dit, ces centrales ne pourront fonctionner qu'en respectant les normes.

    Ce lundi 18 mars, au conseil communal, suite à une interpellation du PTB, la Bourgmestre de Seraing s'est aussi montrée en faveur d'une étude d'impact cumulé des deux centrales.

    Moi-même, j’ai interrogé Madame la Ministre par écrit en décembre dernier. Dans sa réponse, elle ne mentionne pas de calcul sur les moyennes journalières des émissions d'oxydes d'azote et qu'il n'y avait que pour la centrale de Seraing qu'un calcul des moyennes annuelles des émissions qui avait été réalisé.

    Comme d'habitude, lorsque l'on parle de santé publique, il faut appliquer le principe de précaution.

    Pourquoi une étude d'impact cumulé des deux centrales n'a-t-elle toujours pas été réalisée ? Quand sera-t-elle réalisée afin de protéger la santé des habitants de la vallée dans laquelle ces deux centrales vont fonctionner ?