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Association des patients âgés dans le cadre de la prise de médicaments en maisons de repos et en maisons de repos et de soins.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 63 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 28/02/2007
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La consommation chronique de psychotropes dans les maisons de repos serait particulièrement élevée, alors que l'usage de médicaments contre les affections cardiovasculaires serait quant à lui faible. C'est ce qui ressort d'une étude regroupée du centre fédéral d'expertise des soins de santé, de l'INAMl et d'un consortium de recherche sous la direction du Heymansinstituut de Gand.

    Selon cette étude, il n'y aurait cependant pas réellement de fautes commises par les maisons de repos et maisons de repos et de soins. Au contraire, celles-ci auraient parfaitement reçu le message lancé depuis plusieurs années par l'INAMI et visant à une utilisation rationnelle des médicaments.

    Cette étude pointe néanmoins tout le problème des psychotropes. Selon les experts ayant réalisé cette étude, il faudrait en effet éviter de trop facilement infantiliser les personnes âgées et les associer au maximum dans le cadre de la prise des médicaments.

    Madame la Ministre a-t-elle pu prendre connaissance de cette étude ? Estime-t-elle qu'il y a effectivement une surconsommation de psychotropes dans les maisons de repos et maisons de repos et de soins de la Région wallonne ?

    Madame la Ministre entend-t-elle effectuer certains ajustements en vue de permettre l'amélioration de la qualité des soins prodigués aux pensionnaires, notamment en les associant à la prise de leurs médicaments ?
  • Réponse du 24/04/2007
    • de VIENNE Christiane

    Comme l’honorable Membre le sait, le rapport auquel vous faites référence a été sollicité par mon Collègue, le Ministre fédéral Rudy Demotte. Dès 2005, celui-ci a indiqué à l'Association des pharmaciens belges, sa volonté d'imposer un contrôle des médicaments par les officines hospitalières.

    Dans ce même état d'esprit, il avait fait part de sa volonté d'élaborer une nouvelle réglementation sur les médicaments fournis en maisons de repos. L'objectif était d'aboutir à ce que les mêmes règles de contrôle puissent être appliquées par l'ensemble des pharmaciens (d'officine ou d'hôpital) qui délivrent des médicaments dans les maisons de repos.

    Ce rapport décline quatre recommandations importantes:

    - depuis 2004, il existe une obligation légale pour les maisons de repos et de soins d'utiliser un formulaire qui contribue à l'utilisation rationnelle des médicaments. Des mesures devraient ainsi être prises dans le but d'augmenter l'implémentation et l'impact de ce formulaire au sein des établissements. En outre, le centre fédéral d'expertise des soins de santé recommande d'attribuer un rôle plus important au médecin coordinateur de la MR5 sachant que l'étude démontre que la présence d'un médecin coordinateur influe positivement sur la qualité de la prescription ;
    - des accords locaux relatifs au recours aux médicaments génériques entre institutions, médecins prescripteurs et pharmaciens peuvent stimuler leur usage. Cependant, actuellement, la faisabilité pratique d'un recours aux génériques peut être limitée par la disponibilité des différentes molécules et par les délais de livraison. Aussi, le rapport recommande l'organisation d'une étude portant sur la possibilité de fournir des doses uniques conditionnées en référence aux besoins individuels des résidents;
    - il est nécessaire d'adapter la formation traditionnelle des infirmiers et des pharmaciens en termes de gestion de la médication dans les institutions de soins et en collaboration avec le médecin coordinateur; en effet, une meilleure formation de l'ensemble des intervenants dans ce domaine est susceptible d'améliorer la qualité de la médication;
    - actuellement, les médicaments dispensés à partir des pharmacies de quartier sont remboursés par un financement lié au bénéficiaire. Afin de combiner les incitants en faveur d'une amélioration de la qualité et d'une maîtrise des coûts, d'autres systèmes de financement devraient être explorés.

    L'étude met donc en évidence le fait que la consommation des médicaments dans les maisons de repos et les maisons de repos et de soins est trop élevée et non optimale.

    Cela ayant été objectivé, il appartient désormais aux autorités publiques, dans le respect de leurs compétences, de prendre les mesures requises.

    Dans ce cadre, le Ministre Demotte réunira, dans le courant du mois de mai prochain, l'ensemble des entités fédérées concernées par cette question pour une présentation du rapport par le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) et un premier échange visant à coordonner les actions de chacun en fonction de sa sphère de compétence sera ainsi organisé.