à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
La punaise diabolique ou punaise marbrée a été observée pour la première fois sur le territoire européen dans le courant des années 2000 et sa présence est avérée en Belgique depuis 2017.
Cette espèce, d'origine asiatique, suscite de nombreuses craintes auprès des fruiticulteurs en raison de l'absence de produits permettant de la combattre et des importants dégâts qu'elle a déjà provoqués dans d'autres pays. Ainsi, en Italie, elle est devenue un ravageur de cultures majeur en à peine quatre ans et a occasionné 350 millions d'euros de dégâts en 2018.
Quelles mesures sont-elles envisagées afin d'éviter, autant que faire se peut, l'implantation durable de la punaise asiatique sur le sol wallon ?
Quel degré de priorité Monsieur le Ministre donne-t-il à cette menace pour nos agriculteurs ?
A-t-il déjà dessiné les grandes lignes d'un plan d'action pour lutter contre ce nuisible ?
Le recensement parait être la première étape quand on veut s'attaquer au problème. Y a-t-il des campagnes prévues en ce sens par les pouvoirs publics ?
Peut-il faire le point sur l'état de la présence de la punaise marbrée en Wallonie ?
Réponse du 01/07/2024
de BORSUS Willy
La punaise diabolique (Halyomorpha halys) est en effet une nouvelle espèce exotique envahissante susceptible d’engendrer des coûts économiques importants à la fruiticulture. En quelques années, ses populations se sont étendues de manière fulgurante à travers toute l’Europe occidentale et son éradication paraît illusoire.
En Wallonie, la punaise diabolique est actuellement assez largement distribuée et bien établie dans toute la région limoneuse, au nord du sillon sambro-mosan. Elle est présente de manière plus éparse en région continentale. Ses densités restent très faibles localement et les attaques de punaises diaboliques sur les arbres fruitiers sont anecdotiques.
D’après les experts du CRA-W, l’abondance réduite de l’insecte est due au fait qu’il n’effectue qu’une seule génération par an en Wallonie. En comparaison, il effectue 2 à 3 générations par an en Italie et dans les autres pays du sud de l’Europe où il provoque d’importants dégâts. À terme, on s’attend toutefois à ce qu’il produise plusieurs générations et que sa présence se renforce en Wallonie à la suite du réchauffement climatique.
Des recensements de cet insecte ont été réalisés à l’échelle de la Belgique via un réseau de monitoring mis en place dans différents vergers par le Centre pilote flamand pour la fruiticulture et par le CRA-W, auxquels viennent s’ajouter les observations opportunistes réalisées par les naturalistes et encodées sur la plateforme « observations.be ».
Il n’existe pas d’insecticide permettant de cibler spécifiquement cet insecte et il ne peut être envisagé de lutter contre lui à l’aide du traitement récurrent de molécules à large spectre pour des raisons environnementales et d’efficacité du produit sur le long terme. Il est toutefois envisageable de développer des stratégies de lutte qui soient assez efficaces et plus respectueuses de l’environnement selon les experts du CRA-W, incluant la pose de filets d’exclusion sur les arbres fruitiers, l’utilisation de pièges à phéromones et encore le renforcement de populations de parasitoïdes.