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Endettement des jeunes - Danger des actions marketing agressives de certaines banques.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 71 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 15/03/2007
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Madame la Ministre accorde une grande importance à la problématique de la lutte contre les situations de surendettement. Diverses actions sont ainsi menées sur le terrain en vue d'aider les personnes en situation de surendettement à trouver une solution.

    La Région wallonne accorde également une grande importance en matière de prévention. Il est essentiel d'aider les populations précarisées à décrypter les offres qui leur sont proposées avant que celles-ci ne tombent dans le piège du crédit, de la surconsommation, de l'argent facile et inévitablement des dettes insurmontables.

    Ces dernières années, les banques ont fait du jeune public une cible privilégiée de leur campagne publicitaire. Il est important de pouvoir attirer les jeunes dès l'âge de 10 à 12 ans pour en faire ce que l'on appelle des clients captifs. Les banques leur font trop souvent miroiter des conditions de facilités de paiement et d'argent facile. S'il vient dans l'institution bancaire, le jeune pourra ainsi mieux dépenser son argent mais également plus vite.

    Heureusement des limites strictes ont été fixées au niveau Fédéral pour éviter l'endettement des jeunes. Leurs comptes ne peuvent aller en négatif.

    Je m'interroge néanmoins sur le message réel compris par le jeune public. N'y a-t-il pas un risque évident de voir naître de nouvelles générations de surendettés qui n'ont pas nécessairement conscience de la valeur de leur argent ?

    Des contacts ont-ils été pris par Madame la Ministre avec le Ministre fédéral en charge de la Politique de la consommation? Des contacts ont-ils également eu lieu avec les organismes bancaires ? Quelles sont les actions qui sont plus particulièrement menées à l'égard des jeunes en vue de les informer contre les situations de surendettement ?
  • Réponse du 04/04/2007
    • de VIENNE Christiane

    En réponse à la question de l'honorable Membre, j'ai l'honneur de vous communiquer ce qui suit.

    La question tente de cibler les actions préventives et d'aide aux jeunes afin de les soutenir dans leur processus de socialisation de futurs consommateurs.

    Sur la question de coordination nationale ou de rencontre entre les différents niveaux de pouvoir: si cette possibilité n'a pas été exploitée depuis mon entrée en fonction, je ne néglige pas la possibilité de suggérer l'organisation d'une éventuelle conférence interministérielle auprès du prochain Gouvernement fédéral si cela fait partie de ses priorités. Il serait en effet utile d'intéresser le législateur:

    - à l'amélioration et au respect du cadre de déontologie des banques qui développent des actions publicitaires à destination des jeunes;
    - sur l'éducation financière du jeune consommateur et sa protection.

    Je serai prochainement à Vienne pour un colloque européen et j'y serai attentive aux bonnes pratiques que développeraient les pays membres.

    Par ailleurs, il existe en Communauté française des services d'aide en milieu ouvert (AMO) qui proposent une aide préventive au bénéfice des jeunes dans leur milieu de vie et dans leurs rapports avec l'environnement social. Ces services interviennent uniquement à la demande du jeune, de sa famille ou des services en lien avec les jeunes et qui souhaitent développer des actions à leur égard comme les écoles, les services communaux, les CPAS, l'extra-scolaire, ...

    Certaines AMO ont donc développer des programmes pour les publics «jeunes» à différents âges et initient des campagnes d'informations, des jeux de simulation de la vie quotidienne, des activités de théâtre ou groupe de paroles.

    Ces AMO ont parfois obtenu de développer ces actions dans les écoles avec l'appui des communautés enseignantes.

    L'argent, son bon et mauvais usage, la publicité, l'attrait des marques, la consommation ... sont des thèmes qui sont abordés. Pour le surplus, je vous invite à questionner ma collègue Catherine Fonck, Ministre en charge de l'Aide à la Jeunesse et compétente pour les AMO.

    En ce qui concerne mes compétences au sein de la Région wallonne sur le sujet que l’honorable Membre évoque, je dois lui rappeler que mes lignes d'action en matière de prévention sont ciblées sur le surendettement et donc, je m'adresse en priorité à des adultes, des familles en difficulté face à l'endettement.

    Toutefois, les Centres de référence que je subsidie dans la lutte contre le surendettement, ont développé des jeux et programmes d'information et d'animation à destination des jeunes publics.

    Dernièrement, à l'occasion d'une réunion de travail avec ces centres, il a été suggéré qu'à travers leur mission générale de prévention soit examinée la possibilité:

    - d'organiser le programme de journées pédagogiques pour la formation ou la sensibilisation des enseignants;
    - de réaliser des fiches pédagogiques pouvant permettre à chaque enseignant d'aborder les comportements (les bons) du jeune consommateur, les pièges de la publicité, l'épargne, et ce, au travers de différentes matières enseignées.

    L’honorable Membre peut, à ce sujet, consulter (en annexe) l'annuaire des animations ciblant les jeunes et proposées par les centres de référence par ailleurs très sollicités sur le sujet.

    En effet, la demande étant à ce point importante, ces centres devront davantage former les éducateurs et enseignants à l'usage et la pratique des programmes de sensibilisation plutôt que d'animer eux mêmes auprès des jeunes.

    L'éducation financière est une composante importante des programmes développés en action sociale.
    L'importance de commencer tôt et dans le cursus scolaire permettrait de promouvoir les comportements adéquats pour éviter les pièges de l'endettement.