Le SAED pollué de Chimeuse.
- Session : 2006-2007
- Année : 2007
- N° : 144 (2006-2007) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 29/03/2007
- de KUBLA Serge
- à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme
Le site de Chimeuse à Sclessin est très problématique pour la santé des riverains et pour l'environnement.
A ce jour, où en est le dossier d'assainissement ?
Quel budget a-t-il été engagé pour effectuer les travaux nécessaires ? Selon quel financement ?
Réponse du 23/04/2007
- de LUTGEN Benoît
Il convient de rappeler que le « SAED pollué de Chimeuse », plus généralement identifié sous la dénomination « Chimeuse Ouest », fait partie d'un ensemble de trois sites contigus qui comprend également les sites dénommés «Chimeuse Est» d'une part, et « Horloz n03 » d'autre part.
Le site de «Chimeuse Ouest» figure parmi les sites pollués dont l'assainissement prioritaire a été retenu par le Gouvernement wallon le 9 février 2006 dans le cadre du Plan Marshall. Ce site est devenu propriété de la SPAQuE en décembre 2006.
Le site de « Chimeuse Est» appartient à la société Fluxys. Il a fait l'objet d'une étude de caractérisation en 2003, dont les résultats ont été transmis au propriétaire.
Le site « Horloz n°3 » appartient à une société privée qui l'a acheté récemment à la curatelle de la société faillie Hemibel. L'étude de caractérisation réalisée en 2003 a conclu à la présence d'une pollution a priori localisée exclusivement au droit du site. Cette étude fait état d'une situation stabilisée et recommande la mise en place d'un simple suivi environnemental.
Dès l'inscription du SAED de Chimeuse (« Chimeuse Ouest ») en tant que site prioritaire dans le Plan Marshall, la procédure d'assainissement a été immédiatement mise en œuvre par la SPAQuE.
C'est dans le cadre de la réalisation des indispensables études requises par cette procédure que la SPAQuE a récemment mis en évidence une pollution des jardins de riverains des deux sites voisins (« Chimeuse Est » et « Horloz n°3 »).
Dans le courant de l'année 2006, selon un principe de précaution systématiquement appliqué, la SPAQuE a en effet procédé à des prélèvements de sols et d'eau dans ces jardins, situés directement en bordure Nord et Est du site Horloz.
Les résultats des analyses réalisées par le service d'expertise toxicologique du CHU de Liège ont été communiqués à la SPAQuE par le Professeur Corinne Charlier à la fin du mois de février 2007. Ils mettent en évidence la présence de plusieurs substances chimiques à des concentrations préoccupantes: Plomb, arsenic, cadmium et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
Conformément à la procédure «Environnement-santé », la SPAQuE a directement informé les Ministres de l'Environnement et de la santé ainsi que les bourgmestres de la Ville de Liège et de la Commune de Saint-Nicolas. La SPAQuE a également informé les riverains directement concernés de façon individuelle. Un numéro vert a été mis à leur disposition. Dans l'immédiat, il leur a été recommandé de ne plus consommer l'eau des puits et les produits cultivés dans les jardins.
Le 8 mars dernier, une réunion publique d'information a été organisée par la SPAQuE à l'intention des riverains, en présence des représentants des différentes autorités concernées.
Sur proposition de la Ministre de la Santé, le Gouvernement wallon a décidé le 9 mars de mettre en œuvre les recommandations émises par le Professeur Charlier en matière de contrôle de l'état de santé des riverains exposés sur une base volontaire.
Dans l'état actuel des connaissances, la SPAQuE n'a pu déterminer une liaison formelle entre les pollutions identifiées sur les sites proprement dits et dans les jardins des riverains.
A ce stade et sous réserve de confirmation ultérieure, la présence de ces polluants pourrait s'expliquer par l'apport de remblais pollués utilisés à l'époque pour créer ces jardins, plutôt que par une migration des pollutions recensées sur les différents sites voisins vers lesdits jardins.
Par mesure de précaution, la SPAQuE a entrepris des analyses complémentaires pour mieux identifier la source, l'importance et, éventuellement l'impact sur la santé humaine des pollutions détectées dans ces jardins. Et c'est aussi par mesure de précaution que ces analyses, réalisées dans un premier temps dans les jardins bordant le site de « Horloz », ont été étendues à une zone plus large incluant les riverains des trois sites. Les résultats de ces analyses complémentaires ne sont pas encore connus.
Le programme d'assainissement prévu par la SPAQuE sur le site de Chimeuse Ouest dans le cadre du Plan Marshall se poursuit par ailleurs conformément au planning fixé.
L'étude dite « des faisabilités », destinée à déterminer les meilleures techniques d'assainissement en fonction non seulement de l'aspect environnemental, particulièrement complexe sur ce site, mais aussi du projet de réaffectation du site et du coût économique de ces techniques, est terminée depuis la fin du mois de février 2007. Un premier cahier des charges de travaux est en cours de réalisation et les travaux d'assainissement devraient pouvoir commencer au mois d'août prochain. Sauf imprévus, la fin de ces travaux devrait avoir lieu en septembre 2009.
Un montant prévisionnel de 12,4 millions d'euros a été considéré pour ce site dans le cadre du financement alternatif mis en place précisément pour la réalisation des assainissements prioritaires des sites pollués retenus dans le cadre du Plan Marshall.