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Le nouveau Gouvernement en Palestine.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 30 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 02/04/2007
    • de KUBLA Serge
    • à SIMONET Marie-Dominique, Ministre de la Recherche, des Technologies nouvelles et des Relations extérieures

    Après plusieurs semaines de grandes difficultés intérieures, les deux grands partis palestiniens que sont le Hamas et le Fatah se sont mis d’accord pour former un Gouvernement d’union.

    Le 17 mars dernier, l’Union européenne restait prudente suite à l’annonce de ce nouveau Gouvernement. Néanmoins, elle jugeait que cet accord allait dans la bonne direction.

    Quelle est la position du Gouvernement wallon suite à cet accord ?

    Par ailleurs, suite à la formation du Gouvernement homogène du Hamas, l’Europe avait suspendu les aides à la coopération. La formation d’un Gouvernement composé du Hamas et du Fatah va vers un assouplissement.

    Qu’en est-il du côté des aides wallonnes ?
  • Réponse du 02/05/2007
    • de SIMONET Marie-Dominique

    Le Quatuor, dont est membre l’Union européenne au même titre que les Nations-Unies, la Russie et les Etats-Unis, a effectivement salué le 21 mars dernier l’accord de « réconciliation » palestinien finalisé à La Mecque le 8 février 2007.

    Le Quatuor a exprimé son espoir que le nouveau gouvernement palestinien d’unité nationale mis en place le 17 mars dernier pourra contribuer à mettre un terme à la violence inter-palestinienne ainsi qu’à un retour au calme. Le Quatuor a cependant rappelé à cette occasion les trois principes sur lesquels le gouvernement palestinien devait s’engager : rejet de la violence, reconnaissance de l’Etat d’Israël, acceptation des accords et obligations antérieures, en ce y compris la « roadmap ». Conditions qui devraient être vérifiés tant dans les engagements que dans les actes posés par le nouveau gouvernement palestinien.

    Pour ce qui est de l’aide internationale, le Quatuor a rappelé le besoin de coordonner et de mobiliser l’aide internationale au peuple palestinien et a proposé le prolongement pour une période de 3 mois du « Mécanisme International Provisoire » (MIT).

    La position du Gouvernement wallon s’inscrit bien évidemment dans celle de l’Union européenne et dès lors dans les principes adoptés par le Quatuor le 21 mars dernier.

    Pour ce qui est de la coopération de la Région wallonne avec l’Autorité palestinienne, la signature d’un Accord de coopération avec la Palestine le 29 janvier 2001, à l’instar de ceux signés avec le Liban, les pays du Maghreb et Israël, s’inscrivait dans la volonté de la Communauté française et de la Région wallonne d’initier une coopération structurée avec les pays qui participent à la dynamique du dialogue euro-méditerranéen.

    Suite à la situation de crise qui prévalait dans la Région, la Commission mixte permanente chargée de l’élaboration d’un programme de travail conjoint n’a jamais pu se réunir.

    Toutefois, dans l’attente de conditions meilleures pour tenir cette dernière et dans un souci de contribuer, aux travers d’activités culturelles et sociales, non seulement à l’amélioration des conditions de vie d’une population de plus en plus isolée du monde extérieur mais aussi à la recherche de solutions pacifiques à la crise, Wallonie-Bruxelles a néanmoins mené un certain nombre d’actions significatives entre 2002 et 2005 dans les domaines de :

    - la contribution à la paix et à la réconciliation ;
    - la culture (théâtre, musique, cinéma, photographie) ;
    - l’enseignement et la formation.

    Suite à la victoire du Hamas aux élections législatives début 2006, la Région et la Communauté se sont évidemment alignées sur la décision européenne de suspendre les aides bilatérales directes au gouvernement palestinien.

    Je voudrais d’ailleurs rappeler que notre programme de coopération est tout à fait conforme aux décisions du Conseil Affaires Générales et Relations Extérieures de l’Union européennes des 10 et 11 avril 2006 suspendant une partie de l’aide à la Palestine. Pour rappel, seule l’aide directe au gouvernement palestinien a été suspendue dans l’attente de l’engagement de ce dernier à respecter les principes adoptés par le Quartet le 30 janvier 2006.

    La Communauté française et la Région wallonne ne développent pas d’aide directe. Seul un projet, dans le domaine de la pisciculture, a dû être réorienté – mais pas suspendu – vers un partenariat avec l’ONG palestinienne « PARC ».

    Pour ce qui est de l’aide directe à l’Autorité palestinienne – qui, comme je l’ai signalé à l’honorable Membre, ne concerne pas la coopération de la Région wallonne et de la Communauté française - la Commission européenne a mis en place dès le 15 juin 2006, à la demande du Conseil européenne et du Quartet, un « mécanisme international temporaire » (MIT) afin de faire parvenir cette aide de manière directe aux populations palestiniennes. Programme qui vient d’être prolongé comme indiqué plus haut.

    Néanmoins, afin de ne pas pénaliser la population palestinienne, Wallonie-Bruxelles a poursuivi son soutien à des projets concrets en faveur de la société civile. Cette coopération vise aussi à rompre l’enfermement des palestiniens en favorisant les contacts et les échanges de personnes.

    Ces projets soutenus actuellement par la Région wallonne et/ou la Communauté française sont les suivants:

    - Appui aux agriculteurs par la mise en place d’un projet pilote de pisciculture dans la Bande de Gaza: ce projet est actuellement mené par l’APEFE avec l’appui de la DRI, en partenariat avec l’ONG locale « PARC ». Il permet de développer la sécurité alimentaire de la population par la promotion de la pisciculture.

    - Mise en place d’une structure de formation aux métiers des médias audiovisuels (Institut des Médias modernes à l’Université Al Quds) : ce projet, exécuté par l’APEFE avec l’appui de la DRI vise à mettre en place la nouvelle section visant à offrir une formation de deux ans aux métiers des médias audiovisuels, en partenariat avec l’INRACI et l’IAD.

    - Programme d’aide humanitaire :
    Le budget de 50.000 euros inscrit au programme d’aide humanitaire à la DRI a été consacré, en 2006, à la Palestine. Les ONG Oxfam et Caritas, présentes sur place, mettent en œuvre chacune un projet d’un montant de 25.000 euros.

    - Programme de cofinancement de projets de coopération décentralisée :

    Ce programme a pour objet le cofinancement par la Région wallonne et la Communauté française de projets de coopération internationale au développement présentés par des pouvoirs subordonnés de la Région wallonne , des organisations wallonnes représentatives des travailleurs ou des agriculteurs ainsi que des hautes écoles organisées ou subventionnées par la Communauté française. La Palestine est éligible à ce programme.

    - Programme de cofinancement des ONG de Wallonie-Bruxelles :

    Ce programme de la DRI et du CGRI vise le soutien de projets de coopération internationale mis en œuvre dans les pays en développement et présentés par des ONG. La Palestine est éligible à ce programme.

    Les projets suivants ont été financés en 2006:

    - appui aux petits producteurs ruraux des villages de Jenine et Kufr Rai ;
    - travail social de proximité pour le renforcement des processus démocratiques et la promotion des droits humains dans divers pays dont la Palestine .


    - Coopération dans le domaine des « Sciences du langage » – orientation traductologie à l’Université de Birzeit : trois bourses de stages d’été à l’ULB sont octroyées chaque année par le CGRI à des étudiants de ce département ainsi qu’une bourse de spécialisation d’un an à l’UCL pour l’année 2006/2007.

    De plus, trois bourses d’été sont octroyées chaque année à des étudiants de l’Université de Gaza en vue d’un perfectionnement en français langue étrangère ou en linguistique. Actuellement, ces boursiers ne sont pas encore arrivés.

    - Lancement d’un programme culturel « une saison palestinienne » : sur le modèle des programmes avec l’Afrique (Yambi, Alafia, …), un programme de rencontres artistiques dans tous les domaines valorisant les liens entre créateurs contemporains sera mis en œuvre dans différents lieux de Bruxelles et de Wallonie à l’automne 2008.