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Exploitation de méthane dans le bassin houiller de la Région wallonne.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 101 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 09/05/2007
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi et du Commerce extérieur

    Il y a un peu plus d'un an, la S.A. Charbonnages du Borinage aurait été approchée par la Kimberley Oil. En effet, cette société australienne s'est spécialisée dans l'exploitation des poches de méthane, plus connu sous le nom de grisou, encore présentes dans les anciennes mines de charbon.

    Ce procédé d'exploitation peu commun a déjà fait ses preuves en Australie, en Italie, en France, en Angleterre, en Ecosse ou même en Allemagne. Ainsi, selon une étude commandée par la Kimberley Oil en collaboration avec la Faculté polytechnique de Mons, une exploitation de plusieurs anciens puits de captage dans la région de Charleroi et de Mons est parfaitement envisageable.

    Par ailleurs, l'AWEx soutiendrait ce projet. Néanmoins, il semble que ce projet, qui pourrait s'inscrire dans le cadre de la recherche de nouvelles énergies pour la Région wallonne, n'aurait jamais été pris en considération par le Gouvernement wallon.

    Monsieur le Ministre peut-il tout d'abord me confirmer qu'il a bien été contacté par la Kimberley Oil dans le cadre de la réalisation de ce projet ? Quelles sont les raisons pouvant justifier le manque de prise en considération de celui-ci ?

    Selon l'étude réalisée en collaboration avec la Faculté polytechnique de Mons, quelle serait la production annuelle de ces sites de captage ? Quels sont les sites qui pourraient être concernés et, enfin, quelles seront les retombées en matière d'emploi ?

    Monsieur le Ministre entend-t-il reprendre divers contacts afin que ce projet, qui pourrait être porteur à plusieurs niveaux, puisse être relancé ?
  • Réponse du 04/06/2007
    • de MARCOURT Jean-Claude

    En tant que Ministre de l'Economie, j'ai été saisi de projets relatifs à l'exploitation du sous-sol minier wallon,

    - via l'OFI, s'agissant de l'opérateur - investisseur étranger que l’honorable Membre mentionne;
    - directement, s'agissant d'opérateurs industriels situés sur le territoire hennuyer.

    En sa séance du 15 mars 2007 consacrée à la thématique «climat», le Gouvernement wallon a abordé la question de la séquestration physique du CO2 dans des veines carbonifères, couplée à la récupération de gaz méthane.

    La production directe de méthane pour le réseau peut se faire à partir de veines carbonifères qui ont déjà été exploitées, tandis que la capture carbone avec remontée du méthane se conçoit pour des sites dont la structure est connue, mais qui n'ont pas été exploités.

    Nous connaissons l'expérience de EGL - Kimberley en Lorraine française, ainsi que des exploitations de méthane dans des mines de l'Est des Etats-Unis. Les techniques sont probantes quand les sites sont valables et les coûts des puits diminuent bien entendu en fonction du nombre de forages réalisés. Chez nous, les profondeurs envisagées sont de plus de mille mètres.

    Le Gouvernement wallon entend s'engager dans un partenariat public-privé pour l'opération mixte CO2 - méthane et lancer un appel à propositions pour les sites de la zone de Mons-Borinage, qui semble favorable à l'opération combinée. Les Cabinets des Ministres de l'Environnement (pour les autorisations et pour la capture CO2), de l'Economie (pour la mise en œuvre) et de la Recherche (pour les contacts universitaires) sont chargés de l'avancement du dossier. D'ores et déjà, des entreprises concernées par la problématique CO2 et intéressées par des quantités importantes de méthane semblent vouloir faire des propositions.

    Par ailleurs, la société EGL - Kimberley poursuit ses investigations en vue d'une production de méthane à destination du grand réseau gazier. La Région wallonne n'est pas la seule interlocutrice pour ce dossier qui devient fédéral pour la grande production énergétique. La compagnie Kimberley Oil (Australie) a pris contact avec la Région wallonne via l'AWEx. Cette dernière a permis d'introduire l'investisseur auprès des détenteurs de concessions.

    A ma connaissance, il n'existe pas d'étude spécifique commandée à la Faculté polytechnique de Mons.

    Dans tous les cas de figure, il est nécessaire de faire la clarté sur les concessions du sous-sol minier. La S.A. Charbonnages du Hainaut a effectivement été approchée en vue d'une cession de ses droits. D'autres sociétés sont concernées également. Dans la zone Sud et Ouest de Mons, d'autres concessions sont faites (la zone de Thulin, par exemple, a été une base d'expérimentation de la gazéification du charbon; à un autre endroit, une récupération géothermique est en fonctionnement).

    Le groupe de travail inter-cabinets a d'ores et déjà entrepris de clarifier tout le régime des concessions. Il a aussi opté pour un regroupement des données universitaires de la Région, à coupler avec les connaissances de l'Administration concernée.

    Je suis en mesure de donner les éléments suivants, relatifs à l'exploitation de mines désaffectées de Lorraine, à Folschviller. L'investissement consenti se monte à ce jour à 45 millions d’euros, pour une exploitation escomptée de 100 milliards de m3 de méthane.

    L’honorable Membre peut être rassurée quant au fait que les contacts sont et resteront nourris avec les opérateurs concernés. Dans le contexte climatique et énergétique actuel, ce genre de nouvelle exploration minière ne peut être délaissé.