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Etat sanitaire des forêts wallonnes.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 180 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 16/05/2007
    • de BORSUS Willy
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    La presse relayait récemment les constats établis par l’administration de Monsieur le Ministre relativement à l’état sanitaire de notre forêt wallonne.

    Selon les informations publiées, il semblerait que, après avoir connu un déclin en termes de santé, de 2002 à 2006, les 550.000 hectares de la forêt wallonne connaissent depuis l’an dernier une évolution favorable.

    Les causes de cette amélioration semblent être principalement liées à aux conditions climatiques dont un hiver 2005-2006 rigoureux suivi d’une répartition de la pluviosité tout au long de 2006.

    Or, cet hiver-ci fut loin d’être rigoureux et les températures clémentes vont probablement favoriser le développement d’insectes propageant certaines maladies dangereuses pour les arbres.

    Dès lors, Monsieur le Ministre a-t-il déjà anticipé ces phénomènes ? Des mesures particulières ainsi que des budgets sont-ils d’ores et déjà prévus pour lutter très rapidement contre ces fameux scolytes, par exemple, qui ne sont qu’une des menaces pesant sur nos forêts et plus particulièrement, sur les hêtres et épicéas ?

    Par ailleurs, les changements climatiques vont induire une adaptation des systèmes forestiers au climat. Des ressources scientifiques internationales sont d’ores et déjà mobilisées pour définir les nouveaux équilibres de ces milieux ainsi que les nouvelles pratiques à promouvoir.

    En conséquence, puis-je demander à Monsieur le Ministre, quelle est son analyse de la situation? Eu égard aux différents facteurs de dépérissement, quelle politique compte-t-il mener en Région wallonne en termes de protection de la forêt wallonne ? Faut-il promouvoir la diversité des espèces feuillues et résineuses ? Quelles mesures préconise-t-il pour protéger ce capital économique important à l’heure où l’industrie du bois connaît un développement croissant ?
  • Réponse du 08/06/2007
    • de LUTGEN Benoît

    L'état sanitaire de la forêt est suivi annuellement via un réseau européen et un réseau régional de placettes. Les agents des forêts, spécialement formés à ces observations, établissent un diagnostic qui, en synthèse, montre une évolution globalement favorable pour les principales essences de nos forêts (chêne, hêtre, épicéa).

    Depuis plusieurs années, les agents des forêts veillent de près à l'évolution des populations des insectes ravageurs. J'ai par ailleurs chargé l'ULB d'étudier l'évolution de ces populations et de mettre au point un système d'évaluation du risque sanitaire pour les forêts, en fonction des événements climatiques et du niveau des populations d'insectes. Cet outil permettra de mieux anticiper les périodes de crise et d'organiser les moyens de lutte en conséquence.

    Les récents épisodes de chaleur et de sécheresse de 2003 et 2006 ont amené inévitablement des « stress hydriques » sur les arbres, feuillus et résineux.

    De plus, les tempêtes du 8 décembre 2006 et du 18 janvier 2007 ont provoqué des chablis, pour un volume de près de 500.000 m³ de résineux (= 20 % de la récolte annuelle).

    Des arbres en « stress hydrique » ou en chablis sont souvent le point de départ d’attaques massives d’insectes nuisibles, comme les scolytes. Et actuellement, force est de constater que nous avons un volume important de ce type d’arbres dans nos forêts. Le risque d’épidémie est donc important.

    Le meilleur moyen de lutte contre les scolytes reste l'hygiène forestière. C’est à dire le repérage et l’enlèvement immédiat des bois attaqués ou susceptibles de l’être, comme les bois chablis.

    A l’heure où je parle, les forestiers sont confrontés à une quantité importante de bois chablis de résineux, vendus mais non encore sortis de la forêt.

    Aussi, j'ai convoqué, ce lundi, les Fédérations des Marchands de bois et des scieurs de résineux ainsi que mes services, afin d'établir avec eux un plan de mobilisation des bois. L’objectif à atteindre est de « nettoyer » la forêt et de sortir tous les bois malades ou chablis avant le 30 juin 2007.

    En effet, ce type d’insectes connaît en général deux, voire trois cycles de reproduction. La fin du mois de juin correspond à l’émergence des insectes du premier cycle. Il faut donc éliminer les arbres malades avant que les insectes soient à maturité et essaiment vers d’autres arbres.

    Quant aux changements climatiques, plusieurs actions concrètes de recherche et de terrain sont d'application depuis de nombreux mois par les services de la DNF (maintien et renforcement de la biodiversité végétale, accord cadre de recherche et de vulgarisation forestière) ...

    J'ai chargé l’administration de réaliser un « plan forestier » afin de proposer un certain nombre de solutions concrètes pour préparer au mieux notre forêt wallonne à résister aux changements climatiques. Ce plan sera suivi et validé par un groupe d'experts, composé de scientifiques de renommée internationale.