/

La Région wallonne et les Castors.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 181 (2006-2007) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/05/2007
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme
    Entre 1998 et 2000, le président de l’ASBL « Rangers » a réintroduit des castors sur le territoire de la région wallonne. Par la suite, il a été condamné par le tribunal correctionnel de Dinant. Puis, la Cour d’appel le condamne et ce mois-ci, le 9 mai 2007, la Cour de Cassation casse le jugement de la Cour d’appel de Liège. Il faut savoir, qu’au moment des faits, aucune loi n’interdisait la réintroduction de castors sur le territoire belge, seul le transport était illégal.

    Ma question est de savoir si le castor est ou n’est pas le bienvenu en Région wallonne.
  • Réponse du 04/06/2007
    • de LUTGEN Benoît

    Le castor fait partie de notre faune indigène. Il bénéficie, comme la plupart des mammifères, d'un statut de protection. Ce statut est d’ailleurs antérieur à sa réimplantation.

    Dans l'exercice de leurs missions, les services de la Division de la Nature et des Forêts sont notamment chargés de faire respecter cette disposition tout en étant à l'écoute des citoyens.

    En tout état de cause, à partir du moment où sa présence est un fait, la question n'est pas de savoir si l'espèce est la bienvenue ou pas, mais comment gérer au mieux cette présence.

    Il faut en effet constater que la présence du castor peut être bénéfique sur le plan de la biodiversité : il recrée des zones inondables qui peuvent engendrer un enrichissement des habitats.

    Toutefois, vu la forte densité de population en Région wallonne et vu l'intensité des lâchers de castors, de nombreux problèmes de cohabitation se posent avec les activités humaines.

    A titre d'exemple, les castors provoquent des dégâts sur les digues d'étangs, leurs barrages augmentent les risques d'inondation, certaines productions sylvicoles peuvent être endommagées, …

    Vue sous un autre angle, la progression de cette espèce, peu exigeante en termes d'habitat, doit être mise en parallèle avec la régression de beaucoup d'espèces plus sensibles, établies depuis longtemps sur le territoire wallon et dont le maintien paraît de loin plus prioritaire et urgent. Le temps et les efforts consacrés aux problèmes provoqués par le castor sont autant de temps et d'efforts qui ne peuvent être consacrés à la solution de problèmes de conservation de la biodiversité plus fondamentaux et urgents.

    Le bilan de l'implantation assistée du castor en Région wallonne apparaît donc actuellement assez mitigé : la présence d'une espèce considérée comme sympathique par la population, et qui serait certainement bienvenue dans des milieux à faible densité de population humaine, ne peut masquer les problèmes importants de cohabitation que cette espèce provoque dans une région aussi peuplée que la Région wallonne.

    On peut pour le moins déplorer qu'une étude scientifique sérieuse, portant à la fois sur les aspects écologiques et sur les aspects socio-économiques, n'ait pas été menée préalablement à tout essai de réintroduction.