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Le réchauffement climatique.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 204 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 05/06/2007
    • de SENESAEL Daniel
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme


    Tout le monde en parle! Le réchauffement climatique et ses conséquences sont actuellement au centre de toutes les conversations mais aussi des préoccupations politiques et nous ne pouvons que nous en satisfaire.

    En février 2007, les experts du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) étaient formels et confirmaient, avec certitude, les diagnostics qu'ils émettaient depuis plusieurs années: le climat se réchauffe et l'homme en est le principal responsable.

    Les conséquences de ce réchauffement sont assez prévisibles: vagues de sécheresse. inondations, famines, fonte des glaciers...

    Si l'on veut que ces changements, dont nous mesurons encore mal la portée, aussi bien pour les hommes que pour le monde dans son ensemble, restent gérables, il est indispensable de faire des choix cruciaux.

    Actuellement, les responsables politiques prennent des mesures en vue de freiner la consommation d'énergie fossile, on remarquera d'ailleurs avec soulagement que notre Région n'est pas en reste et que le 15 mars dernier, lors d'une séance spéciale du Gouvernement, 80 mesures ont été prises afin de réduire la consommation et la production de gaz à effets de serre.

    Aux niveaux international et national, des mesures ont déjà été prises (Kyoto, sortie du nucléaire, ...), mais ces mesures seront, selon le Comité « Pic du Pétrole » des scientifiques de l'Université de Mons-Hainaut, insuffisantes face aux conséquences négatives du réchauffement climatique et, particulièrement, la fin de l'ère du pétrole « abondant et bon marchés ».

    Toujours selon ce Comité, dans notre pays, peu de personnes ont imaginé comment effectuer en douceur la transition vers un monde avec moins de pétrole. Selon eux, la commune serait le niveau de pouvoir le plus prompt à se mobiliser.

    Pour le Comité « Pic du Pétrole », il est communément admis que les réserves de pétrole sont équivalentes à un peu plus de 40 ans de consommation. En pratique, cette affirmation ne signifie pas grand chose pour deux raisons. D'une part, cela suppose une consommation constante de pétrole, or le développement rapide des pays émergents entraîne une explosion de la demande. D'autre part, cela suppose qu'il sera possible d'extraire le pétrole aussi rapidement qu'on le désire.

    C'est pourquoi ce Comité a pris l'initiative de rédiger une résolution reconnaissant le défi posé par les Pics du Pétrole et du Gaz et l'urgence pour la Belgique d'établir un plan de préparation et de réponse au déclin imminent de la disponibilité en pétrole et en gaz.

    Celle-ci prévoit notamment d'inciter chaque commune et le Gouvernement wallon à former un Comité Pic du Pé1role pour appréhender la nature d\l problème et étudier les solutions afin de pouvoir donner une réponse locale et régionale à la crise qui arrive; d'inciter chaque responsable politique à recevoir une information complète et impartiale concernant ce Pic.

    Dès lors, Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de ce texte? A-t-il déjà rencontré les scientifiques membres de ce Comité ? Sinon, une telle rencontre est-elle envisagée ?

    Monsieur le Ministre entend-il mettre en oeuvre au niveau régional cette résolution et inciter les communes wallonnes à faire de même ?

    Les difficultés de ce genre d'exercice sont telles qu'il ne faut ni multiplier les partenaires, ni disperser les moyens financiers.

    Nous sommes face à un défi majeur pour l'humanité et nous devons mobiliser les Etats et les citoyens du monde afin de préserver notre planète.
  • Réponse du 25/06/2007
    • de LUTGEN Benoît

    En cette matière, beaucoup de personnes, de comités, d'experts, d'universités et de sociétés développent des réflexions et théories sur, d'une part, l'impact des ressources fossiles sur le climat et, d'autre part, la diminution de ses ressources et les moyens de nous adapter à une ère post-pétrole:

    - il suffit d'aller sur le site du magazine « Etat de la planète » pour voir qu'en 2002, le débat était lancé;
    - l'association internationale ASPO (Association pour l'étude du pic de pétrole et de gaz) a rédigé un rapport intéressant sur la question en 2005 ;
    - un autre rapport concerne « le Pic du pétrole et le destin de l'humanité» - ce que nous pouvons faire au niveau local et municipal (Robert Beriault), j’en remets aussi une copie à l’honorable Membre s’il le souhaite.

    Beaucoup de choses se font sur le thème.

    Il y a une environ un mois, des collaborateurs du Cabinet du Ministre-Président et de mon Cabinet ont reçu des chercheurs de l'université de Mons pour étudier les potentialités du stockage de CO2 dans les concessions minières. Ceux-ci ne nous ont pas sensibilisés sur les travaux du Comité.

    Par contre, je viens de recevoir ce 24 mai, une résolution et un rapport de ce Comité « Pic de pétrole » qui reprend les idées défendues par l'association internationale en 2005 et que j'ai lu avec intérêt.
    Il souligne le fait que les signes d'une diminution de la disponibilité de la ressource en hydrocarbure deviennent évidents, qu'une majorité de multinationales du pétrole réduisent leur production de sorte que le pic de pétrole serait derrière nous et que nous serions déjà dans une phase de régression de la production.

    Or, pour s'adapter au tarissement de la ressource, toujours selon ce rapport, il aurait fallu développer une stratégie au moins 20 ans avant l'arrivée de ce pic.

    Selon les auteurs de cette étude, les biocarburants ne sauraient être la réponse dans la mesure où les matières produites pour le faire monopolisent trop de surface agricole, ce qui augmente le prix des autres denrées alimentaires.

    Les universités dont l'Université de Mons-Hainaut, les centres de recherche, ONG et le GIEC ne manquent pas de me solliciter, et c'est toujours avec intérêt que je les reçois.

    De la même manière, je serai donc très heureux de rencontrer le Comité « pic du pétrole» pour prendre en considération ses propositions pour autant qu'elles soient novatrices par rapport à l'état des connaissances et des réflexions actuelles.

    Si c'est le cas et si le Comité n'a pas pensé à formuler ses observations dans le cadre de la consultation publique du Plan air-climat, nous pourrons alors envisager d'en intégrer les mesures dans ce plan car, comme dit le rapport, les conséquences du pic du pétrole s'additionneront à celles du changement climatique.