/

Les moyens déployés par la Région pour la prise en charge des autistes.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 109 (2006-2007) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/06/2007
    • de SENESAEL Daniel
    • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La politique des personnes handicapées est sans conteste un sujet de débat permanent dans notre Commission des Affaires sociales. C’est important car les échanges, que je souhaite chaque fois les plus constructifs, doivent nous permettre, à nous parlementaires, d’appréhender au mieux, dans le concret de leur vie quotidienne, les difficultés que ces personnes rencontrent.

    Je souhaite porter mon intervention sur une catégorie de personnes handicapées dont le nom est souvent familier du grand public mais dont on connaît peu, dans les faits, les difficultés que elles et leurs proches rencontrent.

    Je veux parler ici des autistes.

    Assurément, il s’agit d’une catégorie de handicap lourd. Lourd à porter, le plus souvent, pour la famille et les proches qui en ont la charge.

    Des enfants, le plus souvent, qui une fois à l’âge adulte demandent encore davantage de soins et d’encadrement.

    Ces questions se posent lorsqu’il faut les scolariser, lorsque le manque de places en milieu résidentiel se fait ressentir, lorsque les parents doivent réorganiser leur vie en conséquence – à commencer par leur vie professionnelle – lorsqu’il leur faut trouver des spécialistes qui puissent faire évoluer les autistes vers davantage d’autonomie.

    Autant d’exemples pratiques de la vie de tous les jours qui m’amènent, Madame la Ministre, à vous demander à vous poser les questions suivantes.

    Où en sommes-nous, à l’heure actuelle, dans les structures de prise en charge capables d’accueillir les autistes dans de bonnes conditions ? Madame la Ministre peut-elle nous dire comment évolue, dans notre Région, le secteur de l’accueil et de l’hébergement pour cette catégorie ?

    Complémentairement, quelle position est aujourd’hui adoptée par rapport à la question du moratoire qui limite le nombre de places d’accueil disponibles pour cette catégorie de personnes handicapées ?

    Sur un plan plus financier, plus budgétaire, quels sont les moyens nouveaux dégagés et/ou à venir pour les autistes en Région wallonne ?

    Enfin, quelles sont les évolutions à venir pour cette catégorie de personnes ? Comment l’AWIPH, qui est le bras armé de la Région en la matière, compte-t-elle encore davantage tenir compte des besoins spécifiques des autistes et des charges qui pèsent sur leurs proches ?

    Autant de questions qui recouvrent une multitude de vies, de situations personnelles, souvent difficiles, parfois mêmes critiques. Dans le cas des autistes, l’adage qui veut que « quand on aime, on ne compte pas » se vérifie bien souvent pour les familles qui les prennent en charge.

    Pour toutes ces vies consacrées à l’autisme, je remercie par avance Madame la Ministre de la précision des réponses qu’elle nous apportera.


  • Réponse du 11/07/2007
    • de VIENNE Christiane


    Je suis, comme l’honorable Membre, particulièrement sensible à la problématique de l'autisme. En effet, l'autisme représente une immense souffrance, tant pour les personnes porteuses de ce « trouble » que pour leur entourage. Longtemps, les professionnels ont tâtonné dans la compréhension de l'autisme et au moins autant dans les orientations thérapeutiques que dans l'accompagnement qui, lorsqu'ils sont inappropriés, aggravent l'isolement et la souffrance de la personne.

    Je me réjouis donc qu'actuellement son approche soit beaucoup plus spécifique.

    En ce qui concerne la Région wallonne, diverses mesures ont été prises en faveur des personnes ayant un handicap de grande dépendance, en ce compris bien sûr les personnes atteintes d'autisme.

    Je ne reviendrai que brièvement, j'ai déjà eu l'occasion de l'exposer à quelques reprises, sur les différentes mesures qui contribuent à mieux rencontrer les besoins et attentes de ces personnes. Je pense, notamment, au processus de transformation obligatoire des services d'accueil de jour pour jeunes, organisé en deux phases entre 2002 et 2006 et qui a permis de créer un nombre appréciable de places pour adultes. Je pense également aux dispositifs des conventions nominatives et à la cellule chargée, au sein de l'Agence, du suivi des cas prioritaires.

    Afin de compléter et de renforcer ces mesures, le Gouvernement wallon a ainsi adopté le 28 septembre 2006, à mon initiative, un arrêté reconnaissant les catégories de handicap « autisme » et « lésion cérébrale congénitale ou acquise ».

    Début 2007, l'Agence a donc pu solliciter les services agréés et subventionnés dans la perspective d'une adaptation de leur agrément afin qu'ils puissent dorénavant prendre en charge ces catégories de personnes. 26 services ont ainsi demandé une modification de leur agrément: vingt sont dorénavant agréés pour la prise en charge de ces deux catégories de bénéficiaires et six services pour la prise en charge de bénéficiaires atteints d'autisme.

    Si, dans la pratique, la plupart des personnes avec autisme sont déjà prises en charge, eu égard aux déficiences associées dont elles sont généralement atteintes, il était toutefois indispensable de reconnaître « pleinement » l'autisme afin d'organiser et d'assurer, en raison de sa spécificité, un accompagnement éducatif, psychologique, social et thérapeutique optimal visant l'intégration scolaire, sociale, culturelle et professionnelle.

    Enfin, j'ai obtenu, dans le cadre de la dotation 2007 de l'Agence, des moyens complémentaires à hauteur de 2.600.000 euros pour initier des politiques nouvelles dans le secteur de l'accueil et de l'hébergement. Il s'agit en l'occurrence d'amorcer le subventionnement d'une vingtaine de services agréés et, jusqu'à présent, non subventionnés, de créer de nouvelles places d'accueil de jour pour adultes, de nouvelles places en service résidentiel de transition de manière à libérer des places en service résidentiel pour des personnes plus lourdement handicapées et de subventionner des dispositifs de type halte-répit.

    La concrétisation de ces différentes mesures est en cours. En effet, le Gouvernement wallon a adopté ce 21 juin 2007, en deuxième lecture, un projet d'arrêté qui permettra à l'Agence de conclure des conventions de subventionnement avec ces services. Par ailleurs, le Comité de gestion de l'Agence a décidé, lors de sa séance du 31 mai 2007 de lancer un appel d'offre aux services dans la perspective de la répartition des nouvelles places auxquelles j'ai fait référence. J'ajoute que le Comité de gestion procédera, et cela me paraît essentiel, à la répartition de ces places en fonction des besoins identifiés des bénéficiaires.

    Il s'agit là de premiers pas, en fonction des disponibilités budgétaires, je souhaite bien sûr qu'il y en ait d'autres.