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Aménagement de l'ancienne voie ferrée Landen-Ciney.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 245 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 18/07/2007
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Le Collègue de Monsieur le Ministre, Michel Daerden, souhaite voir aboutir le projet du RAVeL sur les lignes 126 et 127, soit entre Landen et Ciney, au printemps 2008.

    Je me permets d’interroger Monsieur le Ministre car il semblerait que la ligne 126 passe dans une zone Natura 2000.

    Monsieur le Ministre peut-il me confirmer l’information ? Si tel est le cas, une dérogation sera-t-elle accordée afin que les cyclistes et marcheurs puissent emprunter cette voie ? Un autre itinéraire devra-t-il être envisagé ? Des mesures particulières devront-elles être prises par les organisateurs du RAVeL si celui-ci emprunte une zone classée Natura 2000 ?
  • Réponse du 26/07/2007
    • de LUTGEN Benoît

    Du point de vue de la protection de l’environnement et de la nature en particulier, le réseau RAVeL doit être considéré comme une opportunité plutôt qu’une contrainte.

    Les différents parcours du RAVeL sont en effet devenus des itinéraires privilégiés pour faire découvrir le patrimoine naturel et paysager mais également architectural et culturel de la Wallonie, tout en utilisant des moyens de transport respectueux de l’environnement et favorables à la santé de la population.

    Par sa configuration et la végétation qui longe ces anciennes voies ferrées, le RAVel peut devenir un maillon essentiel du réseau écologique permettant d’assurer la connexion entre les milieux naturels et la mobilité des espèces.

    La création et l’entretien du réseau RAVeL doivent absolument intégrer la dimension de protection de la nature afin que ces voies lentes puissent interagir positivement avec les espèces et les habitats qui sont observés à proximité.

    Cette priorité est valable pour les sites Natura 2000 mais également dans les sites bénéficiant d’autres statuts de protection (réserve naturelle, zone humide d’intérêt biologique, …) et, plus globalement, sur l’intégralité des parcours. La biodiversité doit être prise en compte de manière transversale.

    Certains autres aspects réglementaires sont aussi en vigueur sur l’ensemble du territoire wallon. Par exemple, pour les arbres remarquables et les haies indigènes, un permis d’urbanisme préalable est requis avant leur destruction. Un autre exemple : certaines espèces appartenant à notre faune et à notre flore indigènes sont intégralement protégées sur tout le territoire, compte tenu de l’évolution préoccupante de leur statut.

    Les impacts aussi bien positifs que contraignants d’un RAVeL doivent donc être appréhendés sur l’ensemble du tronçon à aménager.

    En ce qui concerne plus particulièrement les lignes dont il est question ici, il est à noter que les travaux sont pratiquement terminés sur la ligne 127 (Landen-Statte). Les zones traversées par cette ligne sont relativement peu sensibles au niveau naturel. La Division de la Nature et des Forêts a toutefois été associée à l’évolution du chantier.

    En ce qui concerne la ligne 126 (Statte-Ciney), le patrimoine biologique concerné nécessite une attention plus grande. Un site Natura 2000 est effectivement traversé ; il s’agit du site de la « Vallée du Hoyoux et du Triffoy » (code BE33011).

    Dans le cadre d’un avis préalable sur ce projet d’aménagement, la Division de la Nature et des Forêts a insisté sur l’importance de réaliser une évaluation appropriée des incidences afin d’analyser les impacts sur le site Natura 2000 concerné ainsi que sur les espèces et les milieux naturels protégés. Cette étude vient de débuter.

    En ce qui concerne le site Natura 2000, si des impacts significatifs sont mis en évidence, les solutions alternatives seront étudiées et, le cas échéant, des mesures d’atténuation voire de compensation seront mises en œuvre.

    En ce qui concerne le reste du tracé, si des espèces ou des habitats protégés devraient être détruits, une demande de dérogation devrait être introduite ; celle-ci devra également comporter l’analyse des alternatives ainsi que les mesures d’atténuation et de compensation à prendre en compte. La demande de permis d’urbanisme relative à la ligne 126 intègrera les résultats de cette évaluation environnementale et sera soumise pour avis à la Division de la Nature et des Forêts qui pourra se prononcer de façon approfondie sur le bilan écologique de ce projet d’aménagement.

    Sans préjuger des conclusions de cette évaluation, je voudrais terminer en faisant référence à l’aménagement fructueux du RAVeL de la Molignée (ligne 150) qui a pu se concrétiser tout en prenant en considération le statut de site Natura 2000 accordé à une bonne partie de la vallée.

    RAVeL et conservation de la nature peuvent donc cohabiter de façon harmonieuse.