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Grave accident environnemental à l'étang Heide.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 272 (2006-2007) 1

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  • Question écrite. du 22/08/2007
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme
    Les responsables de l’ASBL Etang Heide m’ont contacté en demandant que toute la lumière soit faite concernant un accident environnemental au mois d’avril 2007 à la suite duquel l’ensemble de l’étang est à l’arrêt, malgré des rinçages opérés par l’ASBL. Les pompiers de La Calamine sont venus sur place et ont constaté qu’il y a eu un accident environnemental. Ils n’ont toutefois pas pu détecter la source de cet accident.

    A cette fin, les responsables de l’ASBL ont fait appel à la DPE de Liège. Celle-ci s’est rendu sur place et à procédé à plusieurs prélèvements – notamment à la sortie d’une entreprise en amont de l’étang. Les résultats n’ont pas encore été communiqués aux responsables de l’ASBL qui s’inquiètent du fait que toute tentative de faire revivre l’étang échoue. Ils se plaignent de la couleur anormale de l’eau du ruisseau, qui, en plus, mousse au niveau de l’entrée d’eau fraîche dans l’étang.

    Les autopsies de 2 brèmes, de 2 ides et d’un carassin ont révélé la présence de parasites attaquant la peau, le mucus et d’autres organes des animaux, causant une mortalité accrue. On soupçonne un effet combiné de la température élevée (favorable aux parasites) du mois d’avril, de pollutions (affaiblissant les poissons) et de parasites (attaquant plus facilement les poissons affaiblis). Le PH étant trop haut par la région (il est de 7-8), on estime qu’il contribue aux perturbations fragilisant les poissons aux attaques parasitaires. La question se pose s’il n’y a pas un polluant basique (produits de nettoyage ou de désinfection ?) à la base du problème.

    Il s’agit donc d’un problème épineux qui nécessite l’intervention urgente de vos services et de la commune car les poissons sont rentrés et vont rentrer dans la chaîne alimentaire humaine.

    Ce qui est étonnant, c’est qu’apparemment aucune trace (exception faite d’un article de presse) de cet accident environnemental ne se trouve dans les dossiers gérés par la commune (ni des pompiers, ni de la police, ni de la DPE, ni de la DNF) – alors que la commune doit adopter toutes les mesures urgentes et nécessaires que lui impose sa responsabilité en ce qui concerne la sécurité et l’hygiène.

    Au niveau de l’ASBL on se pose des questions. On me dit qu’en date du 27.04.2007, il y a eu quatre prélèvements alors que seul un prélèvement aurait fait l’objet d’analyses et qu’en date du 02.05.2007, d’autres prélèvements ont été faits, soit 3 jours après une fermeture temporaire de l’entreprise (WE du 1er mai). Des prélèvements faits le 25.04.2007, il n’y a pas de trace. Confirmez-vous les propos tenus par l’ASBL ?

    Dans le cas d’une confirmation de votre part, il s’agirait d’un accident environnemental étonnamment peu documenté de la part des autorités publiques responsables. De ce fait, je me permets de vous interroger quant aux résultats d’enquête concernant cet accident environnemental.

    1. Au moment, où la DPE s’est rendue sur place, combien de prélèvements ont été faits ? Est-ce que chacun des prélèvements a fait l’objet d’une analyse ? A quels endroits et à quels moments les prélèvements ont-ils été pris ?

    2. A-t-on pu constater la source de cet accident environnemental ? Est-ce l’entreprise située en amont de l’étang ? Ou s’agit-il d’autres sources de pollutions ? Dans l’affirmative, de quelle nature ? Que fait la DPE pour aller jusqu’au bout des efforts pour identifier l’origine de cette pollution ?

    3. Les responsables de l’ASBL, confrontés à l’éventuelle nécessité de dépolluer l’étang par l’enlèvement de la boue contaminée, demandent évidemment à connaître les résultats des analyses des boues par la DPE. Une analyse complète des boues que l’on soupçonne d’être toxiques va-t-elle être faite ? Est-ce que les résultats vont être communiqués à l’ASBL et à la commune ?

    4. Avez-vous des informations quant à d’éventuelles conséquences de la consommation de poissons venant de cet étang sur le plan de la santé humaine ? Quelle est votre analyse à cet égard ?
  • Réponse du 14/09/2007
    • de LUTGEN Benoît
    1) Au moment où la OPE s'est rendue sur place, combien de prélèvements ont été faits? Est-ce que chacun des prélèvements a fait l'objet d'une analyse? A quels endroits et à quels moments les prélèvements ont-ils été pris?

    Le mercredi 25 avril 2007, fin de soirée, le service SOS POLLUTION a été appelé pour une pollution d'un étang à Kelmis.

    Lors de l'enquête menée sur place dans la nuit du 25 au 26 avril, avec l'aide de la police et des pompiers, la OPE a constaté que la pollution (présence de mousse) provenait d'un petit ruisseau, affluent du Tuljebach et se jetant en amont de l'usine à laquelle vous faites allusion.

    Ce soir là, un prélèvement a été fait au niveau du rejet de cette usine par un membre du service de la pêche de la Division Nature et Forêts, également présent.

    Le 27 avril, la OPE s'est à nouveau rendue sur place, suite à une nouvelle plainte de l'ASBL Etang Heide, signalant une mortalité importante des poissons dans l'étang. La mortalité piscicole était, à ce moment, bien moindre que celle dénoncée par l'ASBL (quelques dizaines de poissons).

    Le 2 mai, six nouveaux prélèvements ont été effectués à différents endroits. Tous les prélèvements ont fait l'objet d'une analyse. Les résultats confirment un problème provenant du petit affluent du Tujlebach.

    2) A-t-on pu constater la source de cet accident environnemental? Est-ce l'entreprise située en amont de l'étang? Ou s'agit-il d'autres sources de pollutions? Dans l'affirmative, de quelle nature? Que fait la Police de l'Environnement pour aller jusqu'au bout des efforts pour identifier l'origine de cette pollution?

    Des différentes visites sur place et des analyses effectuées, on peut dire que l'origine de la pollution du 25 avril se situe en amont de l'entreprise, dans un petit ru, affluent du Tuljebach. De par la configuration des lieux, la pollution ne peut en principe pas provenir du rejet de la firme que vous mentionnez.

    L'enquête continue pour identifier la source de pollution.

    3) Les responsables de l'ASBL confrontés à l'éventuelle nécessité de dépolluer l'étang par l'enlèvement de boues contaminées, demandent évidemment à connaître les résultats des analyses des boues par la OPE. Une analyse complète des boues que l'on soupçonne d'être toxique va-t-elle être faite? Est-ce que les résultats vont être communiqués à l'ASBL et à la commune?

    Un prélèvement de boue dans l'étang a été réalisé le 10 août dernier, et les résultats d'analyses devraient être fournis à la DPE dans la semaine du 10 septembre.

    Les résultats de ces analyses seront communiqués à l'ASBL de manière à ce qu'elle puisse traiter ses boues correctement.

    4) Avez-vous des informations quant à d'éventuelles conséquences de la consommation de poissons venant de cet étang sur le plan de la santé humaine? Quelle est votre analyse à cet égard?

    En ce qui concerne les éventuelles conséquences pour la santé humaine de la consommation des poissons pêchés dans l'étang entre la pollution et la fermeture de celui-ci, la Police de l'Environnement transmettra les résultats d'analyses à l'autorité compétente pour la sécurité des personnes et des biens, à savoir la commune, qui, le cas échéant, devra prendre les mesures nécessaires. Je vous rappelle que c'est également l'AFSCA, organisme fédéral, qui est compétent en matière de sécurité alimentaire.