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Les aires d'autoroute.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 202 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 05/09/2007
    • de SENESAEL Daniel
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement
    Un des objectifs du Gouvernement wallon est de faire de ses aires d'autoroutes de véritables vitrines pour la Région wallonne.

    La presse fait état de votre volonté de labelliser la soixantaine d’aires autoroutières wallonnes. Des étoiles leur seraient attribuées en fonction de critères bien déterminés, à l’image de ce qui se fait dans le secteur hôtelier.

    Début septembre, première en Belgique, une aire d'autoroute sur l’E40 disposera même d'un hôtel.

    Et les moyens suivront étant donné qu'un budget de 20 millions d'euros sera dégagé chaque année pour la propreté des autoroutes et des aires autoroutières.

    Quelles ont été les réactions suite à votre projet de labelliser ces aires? Qui serait chargé de l’attribution des labels ?

    Comment entendez-vous répartir le budget ?

    En outre, début 2008, un projet-pilote d’installation du Wi-Fi sur une aire d'autoroute sera lancé par la Sofico.
    Si le projet s’avère positif, le Wi-Fi pourrait être installé sur toutes les aires wallonnes. Celles-ci pourraient permettre un accès gratuit à des informations de type touristique et de mobilité.

    Comment sera évaluée la mise en place de ce projet-pilote ? A quelle échéance envisagez-vous la généralisation ou du moins l'augmentation du nombre d'aires équipées de Wi-Fi ?
  • Réponse du 27/11/2007
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, j’informe l’honorable Membre que le réseau autoroutier wallon comporte 869 km d’autoroutes le long duquel cinquante-huit aires autoroutières sont installées. Elles ne sont pas toutes équipées de la même manière et répondent à des objectifs fonctionnels spécifiques.

    Ces aires, en fonction des équipements ouverts aux usagers, sont classées en quatre catégories dénommées aires de type, I, II, III et IV suivant l’arrêté du Gouvernement wallon du 1er septembre 1995.

    Les services disponibles sur ces aires se répartissent comme suit :

    - type I : neuf aires délivrent du carburant, disposent d’un restaurant et d’espaces de rencontre pour réunions, …;
    - type II : dix aires délivrent du carburant et disposent d’un restaurant;
    - type III : neuf aires sont équipées d’un point restauration;
    - type IV : 25 aires sont aménagées avec des bancs et poubelles, sans service particulier.

    Il y a cinq aires frontalières qui ont un statut particulier.

    Les services de distribution de carburant, de restauration, et de ventes de produits sont confiés, par voie de marché de concession, à des prestataires de services privés, essentiellement des firmes pétrolières.

    Le décret du 10 mars 1994 créant la SOFICO identifie la liste des biens immobiliers dont elle est chargée d’assurer la valorisation, parmi ces biens figurent les aires autoroutières de type I, II, III ainsi que les aires frontalières.

    Les dernières années ont connu un mouvement en trois étapes concernant l’équipement du réseau autoroutier en aires de repos concédées à ce jour :

    1° la première vague a visé à compléter le parc des aires autoroutières wallonnes existantes avec Wanlin (sur l’E411 – 1995), Froyennes et Hellebecq (concomitamment à l’achèvement de l’A8 en 1999), Orival sur l’E19 (à la hauteur de Nivelles) et Waremme en 2002 (concomitamment aux travaux du TGV) ;

    2° la deuxième vague correspond au début du renouvellement des concessions accordées dans les années septante, ainsi que les postes frontières et c’est dans ce contexte que la fin de l’année 2007 et le début 2008 vont connaître l’ouverture concomitante des aires de Lichtenbusch sur l’E40, Aisch en Refail (à la hauteur de Gembloux) sur l’E411, Spy et Thieu (sur l’E42) ;

    3° dans la foulée, ont été ou seront lancées par la SOFICO, les procédures de renouvellement des aires de Barchon (début des travaux en septembre), Hélécine (sur l’E40), Francorchamps, Verlaine, Saint Ghislain jumelé au poste frontière d’Hensies (sur l’E42/E419), Mouscron (E17), avec ouverture prévue en 2008 /mi 2009 au plus tard; seule l’aire de Bierges devra attendre 2015 (mais, dans l’entretemps, celle-ci a été reliftée).

    Tout ceci se fait dans la plus parfaite des concertations avec les concessionnaires, notamment au niveau du personnel dont les droits sont intégralement préservés grâce à une clause des cahiers des charges qui en organise la reprise par les nouveaux concessionnaires, avec préservation de l’ancienneté.

    Par ailleurs, la neutralité budgétaire des projets est assurée dans la mesure où les investissements sont intégralement réalisés sur fonds propres par les concessionnaires, la SOFICO n’intervenant que pour la mise à disposition des terrains (préalablement assainis par les anciens exploitants conformément à la réglementation en vigueur) et des parkings et pour la prise en charge, sur fonds propres, des aménagements réalisés sur les parcelles situées en dehors du périmètre de la concession de travaux.

    D’autre part, l’aménagement des zones non concédées, est prise en charge sur les fonds propres par la SOFICO, lorsque ces travaux ne sont pas compris.

    C’est dès lors dans des conditions optimales que les nouveaux concessionnaires débuteront leur activité, dans des modalités que je veux optimales sur le plan de la propreté.

    C’est la raison pour laquelle les cahiers des charges prévoient spécifiquement que les concessionnaires assumeront dorénavant la prise en charge de la propreté dont la pérennité sera notamment assurée dans le cadre d’un contrôle permanent organisé via l’octroi de labels de qualité.

    En effet, pour stimuler les concessionnaires, le Gouvernement wallon, à mon initiative, m’a chargé de mettre en place, en concertation avec le Ministre du Tourisme, un système de label de qualité pour les aires qui s’inscrira dans un réel effort en matière d’attractivité et de propreté sous forme de classement de qualité.

    Actuellement, le système de label à mettre en place, n’est pas défini ; j’ai demandé à mon administration de m’adresser une proposition basée sur un appel à concurrence pour désigner un prestataire privé chargé d’octroyer les labels.

    Enfin, les nouvelles conditions d’attractivité des aires seront renforcées par la recherche de diverses autres améliorations pour accroître le confort et la sécurité des usagers, ainsi que l’autonomie énergétique des installations.

    Dans ce cadre, j’ai tout d’abord décidé le développement de projets de parkings sécurisés établis en concertation avec le Ministre de l’Intérieur, Patrick Dewael, qui vient de créer à cet effet une plate-forme de réflexion en vue de tenter d’enrayer les vols de marchandises dans les camions à l’arrêt.

    Un projet pilote de parking sécurisé sera réalisé en 2008 à Wanlin et sera accompagné du développement de solutions Hot Spot ou WiFi (mise à disposition de connectivité réseau sans fil) visant au rapatriement des informations des caméras d’observation, mais également destinées à fournir des informations gratuites sur le plan du trafic et du tourisme. Celles-ci pourront être complétées de services commerciaux mis à disposition de tout usager et, en particulier, des conducteurs de poids lourds, notamment pour leur permettre un accès plus aisé à leurs familles et employeurs, voire pour améliorer leur confort personnel durant les temps de repos, par exemple, par le visionnement à distance de films. Ces services pourront être progressivement étendus aux aires non concédées.

    Au surplus, dans le cadre de la passation des nouvelles concessions, le projet exige déjà d’atteindre l’autonomie énergétique la plus complète possible, avec développement des aspects principaux que sont : la réduction de consommation au niveau de la conception et de l’exploitation des bâtiments, la production d’énergies renouvelables (éolien, panneaux solaires et photovoltaïques) et le stockage éventuel de tout surplus de production par des techniques innovantes.

    Il est bien certain que ces objectifs, aussi ambitieux qu’ils soient, sont toutefois à portée de main, mais nécessiteront les collaborations transversales indispensables que je me suis employé de concrétiser avec le Commissariat général au tourisme (CGT) sur le plan de l’information touristique, les intercommunales de développement économique tel que la SPI+ sur l’aire de Lichtenbusch pour des bâtiments relais, les pouvoirs communaux pour les accès aux sites proches, ainsi que tout partenariat public-privé pour des développements commerciaux en phase avec la modernité, tels que, par exemple, la construction d’hôtels de long des autoroutes, voire d’autres initiatives.

    Je pense dès lors que toutes les conditions sont réunies pour que la Région wallonne dispose d’ici la fin de cette législature d’installations annexes optimales aux abords des autoroutes qui, j’en suis persuadé, attireront le regard des pays et régions qui nous environnent.