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Les couches lavables.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 285 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 05/09/2007
    • de SENESAEL Daniel
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    La prise de conscience collective écologique gagne l'ensemble de notre société. D'ailleurs, nos performances en termes de recyclage peuvent être de bons indicateurs… Et l'on ne peut que s'en réjouir!

    Cependant, un aspect semble ne pas être suffisamment pris en compte : celui des couches jetables pour bébé qui ne sont quant à elles pas recyclables et représentent dès lors un problème écologique. Pendant la période de non propreté, un bébé en couches jetables génère environ 1,4 tonne de déchets non recyclables.

    Quand on sait que pour un bébé entre sa naissance et deux ans, ce seront environ 35 couches jetables qui seront nécessaires par semaine, et que cela représente 4,5 arbres pour fabriquer rien que la pulpe utilisée dans ces couches jetables, de l'eau rejetée après la production de la cellulose qui est fortement chargée en polluants chimiques, la valeur d'une tasse de pétrole brut pour fabriquer le plastique d'une seule couche jetable, que la fabrication des couches jetables demande à peu près 200 fois plus d'énergie que le lavage des couches lavables, il est important de favoriser et d'inciter à l'utilisation de celles-ci.

    Il est important de savoir que quand elles sont souillées, les couches jetables mettent entre 300 et 500 ans à se décomposer alors que les couches réutilisables se dégradent en 6 mois.

    De plus, la couche jetable peut contaminer le sol, par des bactéries et virus, ainsi que les nappes phréatiques, à cause des excréments et urine qu’elle contient.

    S'il est vrai que les couches lavables rappellent les vieux langes d'antan, il faut cependant préciser qu'une nouvelle gamme de couches lavables, qui n'a plus rien à voir avec les anciens langes et leurs désagréments, est arrivée sur le marché.

    Il semble cependant aujourd’hui encore difficile de faire accepter les couches lavables par les jeunes parents et par les crèches.

    Il y a lieu également de ne pas perdre de vue le budget important que représente les couches lavables ; on estime à environ 1500 euros le « budget couches » d’un bébé de la naissance à l’acquisition de la propreté : un coût non négligeable ! en effet, même si la gamme de tarifs des couches jetables est large, allant des marques spéciales « petits budgets » à celles plus haut de gamme, il faut compter environ 35 couches par semaine.

    Les couches lavables sont réutilisables et présentent donc un avantage certain : l’investissement de départ se situe entre 90 et 500 euros environ.

    Depuis le début de l'année, Saint-Marcel, désignée ville pilote en France par l'agglomération du Grand Chalon, pour la gestion des déchets teste dans sa Maison de l'Enfance, les couches lavables.

    D'après les puéricultrices, elles sont aussi efficaces et plus saines, car plus aérées et sans produits chimiques, que les couches jetables.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d'études concernant le nombre de jeunes parents utilisant des couches lavables plus respectueuses de l'environnement ?

    N'est-il pas important aujourd'hui d'inciter le maximum de parents à utiliser de telles couches afin de réduire fortement une pollution importante ?

    Des campagnes de sensibilisation et d'information sur ce sujet sont-elles envisagées ?

  • Réponse du 26/09/2007
    • de LUTGEN Benoît

    La problématique générale des langes mérite l’attention de la Région comme des communes car les langes jetables et le matériel d’incontinence représenteraient de 6 à 8 % de la masse des ordures ménagères brutes, ou encore, selon une étude hollandaise, près de 115.000 tonnes par an pour l’ensemble de la Belgique.

    Généralement évacués par le biais des ordures ménagères brutes, et, selon les cas, mis en CET ou incinérés, ils sont également susceptibles d’être compostés avec les déchets organiques, comme le démontre l’expérience menée par Idelux en province de Luxembourg, ou encore recyclés, si on se réfère à un procédé de traitement développé chez nos voisins hollandais et que mes services analysent pour l’instant.

    Je ne veux négliger aucune formule. La prévention et la réduction des déchets de langes doivent être mises en œuvre concomitamment, d’une part, par la promotion des langes réutilisables et, d’autre part, en travaillant sur le flux des langes jetables.

    Sur le premier aspect, et outre les actions de sensibilisation menées par le Réseau éco-consommation dans le cadre du soutien financier accordé par la Région, j’ai invité mon administration à intégrer le traitement des langes réutilisables dans le projet de plan de prévention qui est actuellement en cours d’élaboration. La Région ne dispose pas à l’heure actuelle de statistiques précises sur les parents ou les milieux d’accueil recourant à ce type de langes.

    Quant au deuxième aspect, j’ai également invité mon administration à considérer les langes jetables parmi les flux prioritaires des déchets dont la gestion doit être améliorée. Un groupe de travail associant différents acteurs a ainsi été mis sur pied et s’est réuni vers la mi-septembre sous la houlette de l’Office wallon des déchets.

    Dans les deux cas, l’organisation de projets pilotes s’impose au stade actuel, avant de tirer des conclusions généralisables à l’ensemble de la Région.