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Les PME face aux TIC.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 144 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 06/09/2007
    • de SENESAEL Daniel
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    L'informatique et Internet font maintenant partie intégrante de notre société. Ces technologies sont devenues de véritables besoins dont on ne peut plus ou quasiment plus se passer. Les entreprises ne sont pas épargnées par ce phénomène.

    L'Agence wallonne des télécommunications s’efforce de promouvoir l'utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC). Son constat en ce qui concerne les PME est assez sévère. Selon une récente enquête, le taux de pénétration de ces technologies n'atteindrait pas celui de la Flandre et cela ne s'arrangerait pas puisque les investissements en TIC en Wallonie seraient inférieurs à la moyenne nationale.

    Pour pratiquement toutes les entreprises aujourd'hui, dans presque tous les secteurs, investir d'abord un peu de temps et d'énergie dans les nouvelles technologies est rentable. Gain de temps, facilités administratives, accès à l'information en temps réel sont quelques-uns des avantages des TIC. En outre, Internet permet de réduire les coûts de fonctionnement, de conquérir de nouveaux clients, d'en fidéliser ... et rend l'entreprise plus réactive.

    L'économie wallonne repose davantage sur un tissu de petites entreprises que l'économie flamande, qui compte encore quelques grosses locomotives. Or, il y a un lien naturel entre la taille de l'entreprise et la pénétration des TIC.

    La proportion de PME naturellement poussées à utiliser les TIC est de 38% en Flandre et de 30% en Wallonie. Les 70% de PME restantes ne sont pas pour autant dépassées. Elles peuvent avoir des activités de pointe mais qui ne nécessitent pas obligatoirement d'utiliser les technologies de l'information et de la communication.

    Si la Wallonie accuse un peu de retard sur la Flandre en ce qui concerne l'utilisation des TIC, cela relève davantage de différences structurelles dans le tissu économique que d'un manque de sensibilisation.

    Il ne faut cependant pas cesser les efforts fournis envers les chefs d'entreprises afin de prendre conscience de ce que les TIC peuvent leur apporter.

    Mais il ne faut pas perdre de vue qu'en Wallonie, 63% des dirigeants des très petites entreprises ont plus de 45 ans et 16% plus de 55 ans. Ils opposent souvent une forte résistance culturelle face au progrès de l'informatique par manque d'informations et de connaissances sur ce sujet. Les TTC les effraient : peur du mauvais achat, peur de ne pas rentabiliser l'investissement ou même de ne pas savoir employer l'appareil.

    Dans ce sens, les dirigeants des TPE et PME recherchent des prestataires capables de leur offrir une solution sur mesure, évolutive et à des coûts abordables mais surtout, à leur portée, avec des explications adéquates et adaptées à leur propre situation. Le système des TIC manque peut-être de lisibilité, le discours serait trop technique, chose qui pourrait refroidir les preneurs de décisions.

    Le financement de ces nouvelles technologies peut également freiner quelques intéressés. La Région wallonne propose une prime à la consultance pour les entreprises désireuses de développer une approche des TIC mais les montants accordés seraient peu élevés et les demandes resteraient marginales.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette enquête ?

    Peut-il affirmer que les montants accordés aux entreprises en ce qui concerne les TIC sont peu élevés et les demandes resteraient faibles ?

    Des pistes sont-elles envisagées afin de continuer à promouvoir l'utilisation des TIC dans les entreprises wallonnes ?

    Que compte faire Monsieur le Ministre afin de résorber l’écart avec la Flandre ?
  • Réponse du 05/10/2007
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les chiffres cités ne sont évidemment pas inconnus et les résultats de cette étude se répètent d’année en année.

    On observe en effet dans les dossiers primes à l’investissement qui sont introduits auprès de la DGEE et, particulièrement, dans le cadre des très petites entreprises que très peu de moyens sont consacrés aux investissements informatiques A l’inverse, de manière assez régulière, les entreprises au-delà de 10 personnes investissent assez régulièrement soit dans le renouvellement, soit dans la mise à jour de leurs équipements informatiques.

    Il ne faut pas donc se borner à faire des études mais plutôt encourager au passage vers les technologies nouvelles et comme cela a été récemment fait dans le dispositif E-Business. Dans ce cas précis, le dispositif c’est considérablement assoupli pour permettre très précisément aux très petites entreprises d’accéder plus aisément à ce dispositif d’aides.

    Cela ne suffira probablement pas et c’est pourquoi, un projet de promotion des TIC à l’attention des TPE a été proposé lors du Gouvernement wallon du 3 mai 2007. A l’instar d’autres projets phare qui sont actuellement en cours comme les Pôles de compétitivité, une initiative similaire, à savoir sur le modèle de coopération et de partenariat entre entreprises va être lancée. Il s’agira de faire en sorte que les fournisseurs de TIC au sens large, se rapprochent des demandeurs TPE et de leurs besoins de base, en les mettant face à face et en utilisant les relais locaux proches qu’ils soient privés ou publics. Il faut en effet s’adapter à ce public qui ne dispose pas des moyens humains en suffisance pour se permettre de prospecter l’offre TIC disponible. C’est donc en renversant volontairement cette méthode classique et en mettant face à face les petits entrepreneurs et l’ensemble de l’offre disponible dans leur région que les TPE feront le passage vers les TIC.

    Dès lors, ce projet associera tant les opérateurs privés que les structures publiques qui offriront pour les premiers la capacité de présenter des solutions adaptées aux problèmes des TPE et pour les seconds la mise à disposition des moyens de communication nécessaires et suffisants au bon déroulement de ce projet ainsi que la mise à disposition des relais locaux d’animations économiques. Les deux agences que sont l’AWT et l’ASE participeront à ces actions dans ce sens. Ce type d’action n’est en effet pas nouveau, il suffit de voir l’exemple de nos voisins français qui sont déjà largement plus avancés en la matière.