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La régulation des populations de sangliers en Région wallonne.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 5 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 21/09/2007
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Ce n’est un secret pour personne, c’est une évidence : il y a trop de sangliers en Région wallonne.

    Depuis que Monsieur le Ministre est en charge de l’agriculture, il a déjà pris plusieurs mesures visant à réguler les populations de sangliers, comme l'extension de la période de chasse en battue dans les champs de maïs ou de tournesols (du 1er août au 31 décembre); et l'élargissement de la période de chasse à l'approche et à l'affût (tout au long de l'année).

    On peut disserter sur les causes de cette augmentation de la population : excès de nourriture (naturelle ou nourrissage), réchauffement climatique… Mais en plus de cette présence massive en forêt, le fait est qu’on retrouve des sangliers dans des endroits où il ne devrait pas être : dans des zones urbaines ou périurbaines !

    Ce phénomène dépasse le territoire wallon, on a retrouvé par exemple des sangliers dans la banlieue de Berlin.

    Je désirais partager quelques remarques avec Monsieur le Ministre.

    Tout d’abord, au niveau des chasseurs. Je crois qu’ils ne sont pas tout à fait innocents dans ce phénomène : iIs nourrissent sans doute trop le gibier au bois. Néanmoins, ils restent les mieux placés pour réguler la population de sangliers. Or, force est de constater, et je sais bien que ça dépend du Gouvernement fédéral, qu’ils ne sont pas aidés par les nouvelles normes imposées par l’AFSCA en matière d’abattage et de vidage des sangliers.

    J’ai déjà dit que Monsieur le Ministre avait pris une série de mesures qui augmentaient significativement le nombre de jours de chasses au sanglier. Néanmoins, serait-il envisageable de revoir l’arrêté quinquennal et d’ouvrir, par exemple, la chasse au bois jusqu’au 31 janvier comme c’est le cas en France ?

    Enfin, au niveau du nourrissage, quelles mesures Monsieur le Ministre compte-t-il prendre pour stopper certaines dérives ? Compte-t-il interdire le nourrissage ?
  • Réponse du 28/09/2007
    • de LUTGEN Benoît

    La population de sangliers a effectivement augmenté fortement ces dernières années : 21.000 sangliers avant naissance pour un prélèvement en 2005-2006 de 19.983 animaux (soit 95% de l'accroissement estimé). Le chiffre de 400.000 sangliers en Région wallonne qui a été avancé dans la presse est complètement farfelu.

    Ce niveau élevé des densités est causé par une combinaison de multiples facteurs :

    - la restriction des périodes d’ouverture imposée par mon prédécesseur ;
    - la douceur des derniers hivers ;
    - la fréquence élevée des glandées et faînées ces dernières années ;
    - l’augmentation des surfaces de culture de maïs ;
    - la chasse sélective et des consignes de tir visant à épargner les laies ;
    - le nourrissage dissuasif du sanglier parfois détourné de l’objectif persuasif.


    Je confirme à l'honorable Membre que l’étude de l’UCL sur la gestion des grands ongulés sauvages en Région wallonne porte essentiellement depuis 2006 sur le nourrissage dissuasif du sanglier. La subvention 2007 porte sur un montant de 73.500 euros.

    Une des premières conclusions de l’étude est que le nourrissage dissuasif du sanglier, quand il y a des glandées et des faînées abondantes (octobre, novembre et décembre), ne présente aucun intérêt car le sanglier va se nourrir principalement de ces fruits forestiers, et que manifestement ce nourrissage profite alors aux autres espèces d’ongulés, principalement à l’espèce cerf, ce qui est préjudiciable à la forêt.

    Dès mon entrée en fonction, j'ai pris différentes mesures visant à élargir la période de chasse. S'il est vrai que cette mesure apporte un plus, elle n'est cependant pas suffisante.

    Il faut aussi être particulièrement attentif aux cas particuliers. Il est vrai qu'il existe dans certains endroits de réels problèmes entre chasseurs et agriculteurs mais dans ce cas, seuls les tribunaux sont à même de régler le problème.

    Au-delà des différentes mesures qui ont déjà été prises, je rappelle qu'il est toujours possible de procéder à des battues administratives. Mais avant d'en venir à cette solution, attendons l'ouverture de la période de la chasse.

    Je tiens aussi à attirer l'attention de l'honorable Membre sur le rôle de régulation que doivent jouer les conseils cynégétiques. Il en est de leur responsabilité. Aussi, il n'est pas acceptable que ces derniers prennent des mesures qui vont à l'encontre de ce que la Région a décidé. Je leur ai donc écrit pour qu'ils me justifient ces mesures de restriction.