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Conséquences de la fièvre catarrhale en Région wallonne.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 8 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 21/09/2007
    • de SENESAEL Daniel
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    La fièvre catarrhale, plus communément appelée maladie de la langue bleue, a refait son apparition en Belgique durant le mois de juillet dernier. C’était dans le village d’Oelegem, en Flandre. Il semble qu’aujourd’hui, on dénombre environ 2044 cas de fièvre catarrhale.

    La fièvre catarrhale affecte principalement les ovins et les bovins. Elle sévit chez nous depuis près d’un an maintenant. Depuis l’automne 2006, la Belgique est placée sous le régime dit « Z 20 », ce qui implique certaines restrictions à l’exportation.

    Au-delà des conséquences sanitaires et de la façon dont se transmet le virus, ces restrictions des importations provoquent des pertes économiques. Or, il est utile de rappeler que la viande ou le lait produit un animal malade ne présente aucun danger pour le consommateur.

    Hélas, les moyens de lutte contre la maladie de la langue bleue ne sont que préventifs. La Belgique dans son ensemble est concernée par le développement de cette maladie.

    Dès lors, Monsieur le Ministre, je me permets de vous poser les questions suivantes.

    1. Quelles sont les consignes sanitaires et les mesures qui sont prises afin d’enrailler le développement de la fièvre catarrhale ?

    2. Une étude a-t-elle été réalisée sur les conséquences économiques de la fièvre catarrhale, et ce, pour la Région wallonne ? Le boerenbond a évalué le coût à 4.138.000 euros pour les éleveurs d’ovins flamands. Qu’est-il chez nous ?

    3. Quelles sont les informations qui sont fournies aux agriculteurs ?

    4. A-t-on prévu une indemnité pour les éleveurs qui ont subi ou subiraient la maladie ?

    5. Quel va être le rôle de l’Union européenne. En effet, il semble que l’homologue flamand de Monsieur le Ministre, Kris Peeters, envisage de présenter un dossier à l’Europe concernant un plan de vaccination et une intervention dans les coûts. Qu’en est-il au niveau wallon ? Monsieur le Ministre est-il enclin à entamer des démarches similaires ?
  • Réponse du 11/10/2007
    • de LUTGEN Benoît

    Tout d'abord, je rappellerai à l'honorable Membre que la loi concernant la dernière phase de la régionalisation de l’agriculture menée par la majorité « arc-en-ciel » en 2002 a explicitement réservé la compétence de la santé animale au niveau fédéral. C’est donc le Ministre fédéral de la Santé publique qui en reste le gestionnaire (actuellement, Didier Donfut). Toutes les mesures prophylactiques et de prévention sont de son ressort et j'invite l'honorable Membre à le questionner.

    Toutefois, nous subissons directement les conséquences économiques consécutives aux modalités de gestion de cette crise.

    La Direction de l’analyse économique agricole de la DGA cherche actuellement à déterminer les impacts économiques de la fièvre catarrhale ovine.

    Au 12 septembre, le nombre de foyers déclarés en Belgique s’élève à 2.485, dont 502 en Wallonie. Les pertes sont dues, d’une part, à la mortalité des animaux (6 % des moutons et 1 % des bovins) et, d’autre part, à la morbidité de la maladie, c’est-à-dire la fraction des animaux malades (12 % des moutons et 5 % des bovins). Ceux-ci, sans mourir pour autant, voient leur performance de production réduite parfois de façon drastique. S’ajoute à ces pertes, l’effet des perturbations des circuits commerciaux, des équilibres de marchés et des fluctuations des prix.

    De manière tout à fait provisoire et faute de données qu’on ne peut ni préciser, ni vérifier actuellement, le manque à gagner qu’auraient pu subir les producteurs wallons devraient avoisiner 557.000 euros de pertes directes (mortalité et morbidité). A côté de ces pertes directes, il faut ajouter des coûts de frais vétérinaires et des pertes de productivités (risque de stérilité, production laitière et croissance en baisse…).

    Lors d’une réunion avec les administrations régionales, l’AFSCA a convenu qu’elle apporterait son aide en fournissant toutes les données chiffrées pour pouvoir fixer avec plus de précision l’importance des pertes encourues.

    Un vaccin est en préparation et son coût est estimé à 0,5 euro par dose. Sa disponibilité dépendra beaucoup de l’évolution de la maladie en fin de saison, des conditions hivernales et de l’étendue géographique de celle-ci. Selon des experts, elle pourrait s’étendre sur l’entièreté de l’Allemagne, toucher la Pologne et la Tchéquie, atteindre l’Angleterre. Il n’y a pas de données pour le Sud. Des experts néerlandais estiment qu’il y a trois fois plus de culicoïdes (le type d’insecte vecteur de la maladie) cette année.

    Il est trop tôt pour connaître quelle sera la charge financière de ce vaccin. En effet, le coût dépendra de la stratégie retenue. Selon un responsable de l’AFSCA, si le vaccin semble utile pour les ovins, il n’est pas sûr qu’il le soit pour les bovins, sachant que les animaux acquièrent une immunisation naturelle au fil du temps et que la durée de vie des bovins est plus longue que celle des ovins. Faudra-t-il procéder à des rappels de vaccin ?

    Pour répondre plus précisément à ces questions, j’ai chargé la DGA de lancer un appel d’offre auprès du monde scientifique pour déterminer le coût-bénéfice d’une campagne de vaccination. Cette étude sera menée dans les plus brefs délais pour permettre au Gouvernement wallon de décider d’un éventuel soutien économique.

    Pour ce qui est des intentions de la Commission, l'honorable Membre sait certainement déjà que la France vient de saisir la Commission sur le sujet : aide, campagne de vaccination, soutien au marché en faveur du secteur. Je me joindrai à la France, en accord avec mon Collègue flamand, pour appuyer cette demande lors du prochain Conseil des Ministres qui aura lieu ce 26 septembre à Bruxelles.

    Au niveau de la Région wallonne, l’arrêté du 24 mai 2007 relatif aux aides à l’agriculture (AIDA) permet d’accorder des facilités de crédit aux exploitations agricoles qui connaissent des difficultés de trésorerie, notamment à la suite de cette crise.

    J’ai rencontré les responsables de la filière ovine et nous avons décidé de mettre en place un groupe de travail pour définir la stratégie la plus efficace pour protéger et maintenir un troupeau ovin performant. Cette stratégie conditionnera les modalités d’aide éventuelle.