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APE jeunes.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 10 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 25/09/2007
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    En printemps, la Région wallonne a lancé l’opération « APE jeunes ». L’objectif est d’embaucher les moins de 25 ans sans emploi ou munis d’un diplôme secondaire supérieur. Ils sont au nombre de +/- 50.000 pour toute la Wallonie. 60 % d’entre eux n’ont pas terminé le cycle secondaire et doivent dès lors être considérés comme très peu qualifiés, risquant de rester longtemps au chômage si on n’adopte pas une mesure de discrimination positive.

    18,2 millions d'euros ont été mobilisés à cette fin pour 2007. Ceci devrait suffire pour permettre 2.300 primes à 8.000 euros auxquelles l’employeur a droit pendant 2 ans, voire 3 si le jeune habite une poche de chômage (+/- 50 communes avec un taux de chômage dépassant de 10 % la moyenne régionale).

    Cumulées avec les incitants fédéraux à l’embauche, le patron pourra bénéficier d’une réelle réduction de la charge salariale.

    Le Forem a été chargé d’accompagner tous les jeunes de moins de 25 ans qui quittent l’enseignement secondaire sans avoir obtenu un diplôme. De quelles sections viennent-ils (professionnelles, techniques, générales) ?

    L’objectif est de les aider plus systématiquement à trouver leur premier emploi, question d’enrayer la spirale qui les tire vers le bas. Dès qu’ils s’inscrivent, ils se verront proposer un « contrat crédit insertion ».

    L’objectif est louable et mérite que nous nous penchions sur les résultats engrangés depuis lors.

    En plus, depuis la mise en place, nous avons eu la fin de l’année scolaire avec de nouveaux inscrits au Forem.

    Monsieur le Ministre peut-il nous faire le bilan intermédiaire de la mesure « APE jeunes » ? Ainsi que de la politique d’accompagnement des jeunes nouvellement inscrit au Forem ?

    Quelles sont les communes particulièrement frappées par le chômage des jeunes comparées aux communes frappées par la pénurie de certains métiers ? Dans quelle mesure le Forem envisage-t-il d’insérer les jeunes par une formation professionnelle ciblée prometteuse d’emploi ?

    Quel sera le résultat espéré en termes de pérennité d’emploi ? Comment peut-on éviter que la mesure touche des jeunes qu’on retrouvera à chaque nouvelle mesure d’aide à l’embauche puisque le patron, à peine qu’il ne bénéficie plus des avantages, se sépare d’eux pour embaucher d’autres ? Ne faut-il pas non plus un accompagnement de plus près de ceux qui bénéficient de la mesure afin d’éviter l’effet d’embauches successives tant dans le chef du jeune que dans le chef du patron ?
  • Réponse du 24/10/2007
    • de MARCOURT Jean-Claude

    En ce qui concerne l’« APE jeunes », suite à la modification du décret du 25 avril 2002 réalisée en vue de favoriser l’engagement de jeunes demandeurs d’emploi peu qualifiés, le nouveau dispositif, entré en vigueur fin mars 2007, a fait l’objet d’une communication dans le cadre de la campagne « Job Tonic » lancée en juin dernier par le Forem.

    Un certain nombre de PME et TPE ont alors introduit un dossier dans le cadre de l’« APE Jeunes ». Après une phase nécessaire d’instruction des dossiers par l’administration - laquelle s’est réalisée en moins de soixante jours calendrier -, les premières décisions d’octroi d’aides « APE Jeunes » ont été notifiées aux employeurs dès la fin du mois d’août.

    Il est encore trop tôt pour évaluer le nombre de jeunes demandeurs d’emploi engagés en vertu de cette mesure, compte tenu que le décret du 25 avril 2002 prévoit une période de six mois laissée aux employeurs bénéficiaires de subsides APE pour procéder à l’engagement du travailleur qui leur convient.

    Quant aux jeunes de moins de 25 ans que l’Office est chargé d’accompagner, ils émanent bien entendu de toutes les sections et catégories de l’enseignement. Toutefois, si l’on analyse la réserve de main-d’œuvre, sur base des données arrêtées au 30 juin 2007, on constate que, sur l’ensemble du groupe constitué par les demandeurs d’emploi âgés de moins de 25 ans, soit 48.008 individus, 51,6 % n’ont pas obtenu le CESS (Certificat d’étude secondaire supérieure). Parmi eux, 8,3 % sont issus de l’enseignement technique, 19,8 % du professionnel et 2,8 % du général, le reste étant issu du primaire et de l’apprentissage.

    Concernant le dispositif « Jobtonic », dont vous demandez un premier bilan, il faut peut-être rappeler, préalablement, que celui-ci a été lancé par le Forem le 1er juillet dernier et que l’objectif visé est d’assurer un accompagnement adapté aux jeunes, notamment à leur niveau de qualification, en visant à les mettre directement sur le marché de l’emploi et, par conséquent, en leur évitant de s’enliser dans un chômage de longue durée.

    La mise en place de Jobtonic a, dès lors, nécessité le développement de nouveaux outils à destination des jeunes, des entreprises et de ses propres conseillers et l’organisation des modalités de contact avec ce public, ce qui passe notamment par un call center. En outre, des expériences pilotes ont été mises en place au niveau local. Il en est ainsi des actions menées dans le cadre des conventions de partenariat signées avec les villes de Tournai et de Mouscron.

    Dans le cadre de Jobtonic, les jeunes dans un premier temps les moins qualifiés sont contactés, dès leur inscription, pour un entretien de bilan individuel avec un conseiller « jeunes ». Ensuite, suivent 6 rencontres (tous les 15 jours) destinées, notamment, à la recherche et la présentation d’offres d’emploi. Chaque jeune dispose, en outre, d’un plan d’action adapté et remis à jour lors de chaque contact avec son conseiller.

    Quant au bilan du dispositif dans son ensemble, selon le Forem, d’un point de vue qualitatif, il ressort notamment que Jobtonic est généralement bien perçu par les jeunes.

    Quant aux résultats quantitatifs, ceux-ci devraient me parvenir, sous une forme stabilisée, dans les prochains jours. Toutefois, les premiers éléments d’évaluation montrent qu’en ce qui concerne plus spécifiquement les 2.953 jeunes ne disposant pas du CESS, soit les plus prioritaires, qui se sont inscrits, 46% ont été inscrits à des entretiens de bilan. Quant au taux de présence, on peut déjà constater que celui-ci augmente au fur et à mesure que les personnes avancent dans le dispositif. Ainsi, on passe d’un taux de présentéisme de 59 % pour les « entretiens de bilan » à plus de 64 % pour les modules « initiation aux techniques de recherche d’emploi » et à 71 % pour les « tables de suivi ». Enfin, il faut souligner que 482 contrats crédit insertion ont été signés durant cette période par des demandeurs d’emploi issus de ce public.

    Concernant l’analyse croisée entre les communes qui comptent le plus de demandeurs d’emploi et celles qui connaissent des pénuries, celle-ci n’est pas possible sur base des données actuellement récoltées par le Forem. Toutefois, il est intéressant à ce propos de consulter les dernières études publiées par l’Office sur son site Internet. En particulier, les rapports « Détection des métiers / fonctions critiques en 2005/2006 » et « Agences de placement : offre et demande d'emploi, difficultés de recrutement ». Quant aux communes comptant le chômage des jeunes le plus important, ces données sont reprises en annexe.

    En ce qui concerne la formation des demandeurs d’emploi, Jobtonic n’a pas pour objectif, comme c’est notamment le cas du dispositif de lutte contre les pénuries lancé dans le cadre du Plan Marshall, d’augmenter le nombre de formations délivrées par le Forem. Cependant, sur base du bilan effectué par les personnes et de l’évolution de leur parcours, il est clair qu’il s’agit pour les conseillers du Forem, outre le fait de mettre ces personnes en relation avec le marché de l’emploi, notamment en leur présentant des offres, de les orienter, le cas échéant, vers des formations préqualifiantes ou qualifiantes et vers le Dispositif intégré d’insertion socioprofessionnelle (DIISP).

    Quant à la question relative à la pérennité de l’emploi et à l’accompagnement des personnes et des entreprises, il est évident que tous les dispositifs développés dans le cadre du soutien aux jeunes dans l’insertion dans l’emploi, que ce soit le PFI Jeune, le DIISP Jeune ou encore Jobtonic, ont été étudiés afin que les personnes soient suivies au plus près. Ainsi, à titre d’exemple, dans le cadre du DIISP, le suivi est assuré pendant une période pouvant aller jusqu’à 2 ans.

    De même, il s’agit d’éviter autant que faire se peut les effets de substitution et d’aubaine, notamment parce qu’il appartient au Forem de vérifier l’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi. En outre, dès 2008, des enquêtes seront menées par le Forem pour mieux percevoir les impacts des dispositifs publics d'accompagnement. Quant à l’IWEPS, notamment en lien avec le Contrat de gestion du Forem, il a également été chargé par le Gouvernement wallon de l'évaluation de certains dispositifs.

    Enfin, il a été demandé au Forem de mettre en place, notamment concernant les jeunes, des indicateurs permettant de détecter et de décrire, non seulement l'insertion à l'emploi, mais également la durée de cette dernière. Ainsi, il sera bientôt possible de suivre les insertions tous les 6 mois, en ce compris l’évaluation de la durée de mise au travail. A noter également que, le taux d'insertion des jeunes peu qualifiés étant moins bon que celui des qualifiés, il a été prévu, dans le cadre de Jobtonic, sur base d'une analyse menée sur une cohorte de jeunes inscrits pour la première fois en 2006, de distinguer les modes d'accompagnement par catégories de jeunes.