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Importation de viande d'origine brésilienne.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 17 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 25/09/2007
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    La présente question relaye une inquiétude exprimée dans « plein champ », journal des agriculteurs wallons (édition septembre 2007).

    Après la visite des installations de contrôle par le Commissaire européen Kyprianou, il est clair que la bureaucratie européenne reconnaît l’efficacité des contrôles opérés par l’AFSCA à Anvers. Les contrôles au moment de l’importation sont une chose, celles des méthodes de productions dans les pays exportateurs en est une autre. C’est le résultat d’un rapport fourni par des producteurs irlandais et écossais concernant les conditions d’élevage bovin en Brésil.

    Ce rapport a donné lieu à une controverse entre les Eurodéputés et les représentants de la Commission. Les Eurodéputés souhaitent approfondir la discussion et n’excluent pas l’embargo contre les importations de viande bovine d’origine brésilienne. D’autres réclament déjà l’interdiction immédiate et totale des importations.

    Leur raison : le rapport aurait mis à la lumière du jour de graves problèmes concernant la traçabilité et le contrôle ainsi que des risques pour la santé du consommateur. Ils sont confortés dans leur attitude par le fait que d’autres pays tels que les Etats Unis, l’Australie et le Japon ont déjà adopté des embargos pour des raisons de prévention, tandis que l’U.E. n’a encore rien fait à ce niveau.

    De l’autre côté, la Commission et l’Office vétérinaire de l’U.E. remettent en question le sérieux du rapport. Ils invoquent que de nombreux contrôles sur place n’ont pas permis de tirer les mêmes conclusions alarmistes justifiant de couper les importations.

    Confronté à ce dilemme, le Président de la commission parlementaire compétente a demandé d’auditionner les Commissaires Fischer-Boel (Agriculture) et Kyprianou (Sécurité alimentaire) en direct.

    Il me semble que cette discussion doit nous intéresser en tant que Région wallonne.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance dudit rapport qui a déclenché la controverse ? Quelles en sont ses conclusions ? Que faut-il recommander au consommateur belge ? Faut-il que les Etats membres prennent eux aussi position dans ce débat - éventuellement pour en discuter lors d’une prochaine rencontre européenne des différents Ministres de l’Agriculture ? Ou devons-nous faire confiance à la Commission ?
  • Réponse du 18/10/2007
    • de LUTGEN Benoît

    Je rappelle une fois de plus que cette matière relève des compétences fédérales. Le Ministre de la Santé publique est le seul compétent, que ce soit pour le contrôle des douanes belges ou pour celui de l’AFSCA. J'invite l'honorable Membre à l’interroger.

    Concernant les recommandations aux consommateurs belges, je ne saurais trop rappeler que la production wallonne répond à des exigences de qualité sanitaire avec de nombreux contrôles de traçabilité (identification par le système Sanitel), de respect de bien-être des animaux et de l’usage de produits interdits (hormones, antibiotiques, substances médicamenteuse).

    Ces contrôles sévères sont menés par l’AFSCA selon un plan conçu et réalisé en fonction d’une analyse de risques et d’indices de fraude mis à jour par des contrôles croisés le long de la chaîne de production (depuis le vétérinaire, l’éleveur et l’engraisseur jusqu’au commerce de détail en passant par les abattoirs et les entreprises de transformation.

    De plus, les agriculteurs respectent aussi des normes environnementales et sociales L’application par la DGA de la conditionnalité est une garantie supplémentaire du respect de ces normes. En effet, les aides publiques payées aux producteurs sont conditionnées par le respect de ces règles.

    Enfin, de nombreux producteurs wallons répondent aux cahiers des charges proposés soit par les grandes chaînes de distribution, soit à l’initiative de quelques producteurs associés à des entreprises agroalimentaires, en vue d’une production labellisée. L’étiquetage facultatif qui en résulte fait l’objet d’un contrôle d’organismes de certification agréés sous la responsabilité et le contrôle de la DGA.

    Un conseil donc pour les consommateurs : bien lire les étiquettes et acheter en confiance de la viande de Wallonie.

    Par ailleurs, je trouve inadmissible que les services fédéraux et les autorités européennes permettent l’entrée de denrées alimentaires, de viande en l’occurrence, venant de pays qui ne peuvent garantir ces normes.

    Le problème vient de ce que la fièvre aphteuse est présente dans plusieurs Etats du Brésil et que ce pays connaît des difficultés sérieuses pour organiser une traçabilité totalement fiable. Les autorités sanitaires européennes bloquent les viandes anglaises, mais acceptent l’importation des viandes brésiliennes atteintes de la même maladie. Il y a là un paradoxe que je ne peux comprendre.

    Certes, il n’y a aucun danger pour la santé humaine, mais un risque certain pour la santé de notre cheptel.

    Dans ce domaine, nous sommes confrontés à une véritable guerre économique. Devons-nous baisser les armes ? Je demande aux autorités fédérales et aux experts belges dans les enceintes européennes de se montrer rigoureux.