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Espèces menacées.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 19 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 26/09/2007
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme


    En 2000, environ 33 % des espèces étaient menacées. Cinq ans plus tard, ce sont 41 % des espèces de la faune et flore wallonnes qui sont en danger. 71 % de reptiles, 66 % de papillons, 55 % des poissons, 45 % des plantes, … Le Professeur P. Lebrun dit que, je cite, : « la biodiversité wallonne est aux soins intensifs ou aux soins palliatifs. ». On ne peut pas lancer un cri d’alarme plus clair.

    Les principaux motifs de cette tendance : l’urbanisation débridée, l’agriculture, les espèces exotiques envahissantes, le dérèglement climatique et l'élimination de zones humides.

    Face à ces constats, le dossier Natura 2000, destiné à protéger les habitats naturels et les espèces, devrait avancer à plus grands pas.

    Le Professeur propose de réserver 5 % du territoire aux réserves naturelles (nous en sommes à 0,6 % actuellement), 15 % aux zones Natura 2000 (nous sommes à 13 %) et 100 % en situation de nature admise.

    N’est-il pas grand temps de lancer un débat sur la problématique de la biodiversité wallonne ? Débat qui poursuit l’objectif de sensibiliser l’opinion publique et de la préparer à accepter des mesures nécessaires à la sauvegarde de notre patrimoine naturel ? Débat qui sera suivi de mesures aptes à sauvegarder ce qui peut encore l’être.
  • Réponse du 09/10/2007
    • de LUTGEN Benoît

    Je m’étonne de la première question de l'honorable Membre, puisqu’un large débat a été organisé, au début de cette année 2007, au sein de la Commission de l'Environnement, des Ressources naturelles, du Tourisme, de la Ruralité et de la Politique agricole. De très nombreuses auditions ont été réalisées à ce sujet.

    Comme l'honorable Membre, je suis convaincu que l’opinion publique doit être sensibilisée. Des moyens budgétaires sont mis chaque année à disposition des associations pour un montant qui dépasse les neuf millions d’euros.

    Personnellement, j’ai soutenu la publication d’une brochure « grand public » appelée : « Vivez avec la Nature - Actions et pistes concrètes pour préserver la biodiversité ».

    En ce qui concerne les surfaces protégées, la réaction de l'honorable Mermbre appelle quelques réflexions.

    Il serait peut-être utile de rappeler que la Région wallonne est un territoire qui, compte tenu de ses caractéristiques géographiques, est valorisé pratiquement dans sa totalité. Cette situation s'accommode mal de la comparaison avec d’autres pays où il existe des territoires, par exemple des montagnes ou des grandes étendues d'eau, qui permettent la mise en réserve de grandes superficies sans résistance, ni inconvénients pour des citoyens.

    En qui concerne Natura 2000, la Commission européenne a indiqué que les 13 % désignés sous Natura 2000 sont estimés adéquats pour remplir nos obligations.

    Je tiens à préciser que, dès qu’une opportunité ou une nécessité se présente, des terrains sont achetés pour en faire des réserves naturelles. L’achat se fait soit par la Région, soit par les associations avec le soutien financier de la Région. Je ne reste pas inactif puisque depuis 2004, j'ai fait placer 620 hectares de terrain sous statut de réserve naturelle. Le programme Life de Saint-Hubert, qui vient de se terminer, a mis en œuvre la restauration de plus de 600 hectares de tourbières. Ces zones seront très bientôt classées en Réserve naturelle domaniale.

    La mise sous statut de zones en forêt est étudiée. En forêt domaniale, ce sera bientôt le cas avec l’obligation d’appliquer la circulaire biodiversité. En forêt communale, un effort particulier doit être effectué par les communes en ce sens.

    Comme je l’ai déjà annoncé, je travaille simultanément sur trois projets qui, inévitablement, seront des avancées marquantes pour la préservation de la biodiversité :

    - le Code forestier, tout d’abord, qui intégrera la préservation de la biodiversité dans la gestion forestière ;
    - la mise en œuvre de Natura 2000 ;
    - et, pour terminer, le « Plan nature » qui consistera en une vingtaine d’actions concrètes et pragmatiques pour remplir les engagements de la Région wallonne en vue d’enrayer l’érosion de la biodiversité.