/

Les résultats de l'évaluation du plan d'accompagnement des jeunes dans la recherche d'un emploi.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 22 (2007-2008) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 05/10/2007
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine


    En mars dernier, j'avais demandé à Monsieur le Ministre de réagir sur une enquête de l’OCDE et sur ses conseils pour réduire le chômage des jeunes. Il avait, entre autres, souligné le pessimisme exagéré des statistiques rendues par l’OCDE, données qui dataient de 2005. Preuve à l’appui, il évoquait les statistiques de paiement de l’ONEm, pour la Région wallonne, entre décembre 2005 et décembre 2006. Celles-ci montraient en effet une diminution d’un peu plus de 3000 bénéficiaires d’allocations d’attente ou de transition, soit principalement des jeunes.

    Monsieur le Ministre annonçait également pour juillet dernier, une évaluation du plan d’accompagnement, évaluation qui devait montrer les effets réels du dispositif sur l’évolution de ces chiffres.

    Monsieur le Ministre peut-il me donner les résultats de cette évaluation ? Le plan d’accompagnement a-t-il permis une nette diminution du nombre de jeunes bénéficiaires d’allocation d’attente ou de transition ?

    Permettre aux jeunes, à la sortie de leurs études, d’intégrer le plus rapidement possible le marché de l’emploi doit être une priorité absolue. Dès lors, pour ce faire, Monsieur le Ministre avait déclaré privilégier des dispositifs de mise à l’emploi la plus rapide possible, mais aussi des mesures spécifiques d’emploi formatif, alliant formation et expérience de travail. Il citait, à titre d’exemples :

    - le PFI dont la durée pourrait être étendue pour les jeunes moins qualifiés ;
    - le DIISP Intérim, un parcours alternant formation qualifiante et expérience de travail par l’intérim ;
    - l’APE marchand Jeunes2;
    - ou encore le jobcoaching dans les quartiers en difficulté

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de résultats pertinents sur les effets de ces mesures ? Le premier semestre 2007 révèle-t-il un bilan positif ? Quels objectifs s'est-il fixés d’ici la fin de la législature pour faire entrer un maximum de jeunes sur le marché du travail ?
  • Réponse du 29/10/2007
    • de MARCOURT Jean-Claude


    Au mois de mars dernier, le Ministre fédéral de l'Emploi et du Travail, Peter Vanvelthoven, lors de la conférence de presse organisée à l'occasion de la publication du rapport de l'OCDE sur l'emploi des jeunes, soulignait le pessimisme exagéré des statistiques livrées par l'OCDE. A l'époque, en Région wallonne, on enregistrait une diminution de 3.263 bénéficiaires d'allocations d'attente ou de transition, autrement dit, principalement de jeunes, entre décembre 2005 et décembre 2006, selon les statistiques de paiement de l'ONEm (1). Au 31 juillet dernier, les mêmes statistiques indiquent que le mouvement à la baisse enregistré à l'époque poursuit son cours et que l'écart se creuse. En effet, entre juillet 2006 et juillet 2007, c'est une diminution de 5.467 bénéficiaires que la Région wallonne a enregistrée.

    L'évaluation de l'accord de coopération relatif au suivi des chômeurs, à charge du Fédéral, montrera quels effets réels le dispositif a eu sur l'évolution de ces chiffres. Toutefois, alors qu'elle était initialement prévue pour fin juillet, elle a été retardée et ne devrait pas être disponible avant février 2008.

    Les données qui précèdent ne sont évidemment pas totalement rassurantes et la situation des jeunes reste très préoccupante sur le marché du travail wallon.

    C'est pourquoi ces derniers mois des dispositifs qui visent leur mise à l'emploi la plus rapide possible ont été privilégiés. Tous les dispositifs évoqués en mars ont bel et bien fait l'objet de développements et une série de décisions importantes ont été prises lors du Gouvernement thématique du 26 avril, consacré à l'emploi, l'éducation et la formation.

    Pour adapter le Plan formation insertion (PFI) et en étendre la durée pour les jeunes les moins qualifiés, le Gouvernement wallon a décidé une modification de l'arrêté du Gouvernement wallon d'exécution du décret du 18 juillet 1997. Ce nouvel arrêté est passé en deuxième lecture au Gouvernement wallon du 30 août dernier. Outre un suivi particulier accordé par le Forem aux jeunes entrant dans ce dispositif, le texte prévoit que la durée du PFI peut être portée à un maximum de 52 semaines (au lieu de 26) pour les jeunes de moins de 25 ans non détenteurs du CESS. Cette disposition n'est pas automatique: en effet, un bilan est effectué au terme de la 26ème semaine avant de décider de l'opportunité de prolonger.

    En ce qui concerne le Dispositif intégré d'insertion socioprofessionnelle, il est bien maintenant « sur les rails », l'arrêté du Gouvernement wallon DIISP a été revu en 2006-2007 afin d'intégrer les jeunes dans les publics prioritaires et les contrats « crédit insertion» sont désormais quotidiennement signés. Quant au DIISP Intérim, il n'est pas encore mis en place. Le Forem a pour mission de déterminer un modèle efficace. A cette fin, il a, avec le secteur de l'intérim, les concertations nécessaires.

    Mais, pour les jeunes, le Gouvernement wallon du 26 avril a décidé d'aller plus loin en mettant en œuvre Job Tonie. Cette mesure concerne les jeunes non détenteurs du CESS, soit quelque 8.300 personnes en 2007. Job Tonic part du principe fondamental de confronter les jeunes avec le marché de l'emploi dès leur première inscription comme demandeur d'emploi et d'éviter l'enlisement dans le stage d'attente :

    - dès la semaine qui suit son inscription, le jeune est convoqué au Forem pour réaliser un bilan personnel et proposer la signature d'un contrat DIISP Jeunes. A cette occasion, le jeune se voit attribuer un référent unique au Forem (" Conseiller Jeunes "), lequel l'informe de la palette de services qu'offrent le Forem et ses partenaires ainsi que de ses obligations en matière de disponibilité et de législation chômage;

    - la semaine suivante, il participe à un module collectif (max. 15 jeunes) qui lui permet de rédiger son CV et une lettre de motivation type, s'initier aux techniques de recherche d'emploi de base et, si besoin, s'entraîner à la présentation auprès d'un employeur;

    - pendant les 12 semaines qui suivent, il participe à des tables de l'emploi, par groupe de 10, au rythme d'une table tous les 15 jours (6 tables maximum).

    Job Tonic a débuté au 1er juillet 2007. Il est prévu un bilan, à échéances régulières (trimestrielles). Les chiffres du Forem quant au premier bilan doivent parvenir d'ici peu.

    Le décret APE a lui aussi été revu afin d'intégrer l'APE marehand Jeunes (2). En raison du temps que prend la modification des textes légaux et réglementaires ainsi que des délais d'instruction des dossiers, d'une part, et des délais de recrutement par les employeurs, d'autre part, (l'employeur dispose en effet de 6 mois à dater de la décision d'octroi pour embaucher le jeune), les premières décisions d'octroi de points APE viennent d'être signées.

    Par ailleurs, afin d'amplifier le recours à ce dispositif et les mises à l'emploi effectives, un plan marketing incluant toutes voies et moyens de faire connaître et promouvoir l'APE marchand et sa déclinaison Jeunes vis-à-vis des entreprises potentiellement bénéficiaires va être élaboré. Ce plan marketing inclura, notamment, un recours accru aux CRH (Conseillers en Ressources humaines) du Forem pour prospecter les entreprises et y valoriser l'APE.

    Concernant le dispositif en faveur des jeunes dans les quartiers en difficulté, les conventions ont été signées entre les différents acteurs (la Région wallonne, le Forem, les Missions régionales, les Communes et TRACE!). Les actions ont démarré dans chaque quartier identifié et les premiers contrats de travail ont été signés. L'objectif est d'insérer 20 jeunes dans l'emploi d'ici fin 2007 dans chaque quartier. Une évaluation intermédiaire est prévue en fin d'année. L'évaluation finale est programmée pour la fin du premier semestre 2008.

    _____________________________
    (1) En raison de la rupture statistique de janvier 2006 concernant l'inscription des demandeurs d'emploi par le Forem déjà évoquée dans cette Commission, il est préférable de s'appuyer sur les évolutions des paiements publiés par l'ONEm.
    (2) Dans le cadre de l'APE, octroi de 3 points (+/- 8.000 euros) pour l'engagement de jeunes de moins de 25 ans, quelle que soit leur durée d'inoccupation, détenteurs au maximum d'un certificat de l'enseignement secondaire supérieur, pendant 2 ans (3 ans pour les communes où le taux de chômage est supérieur de 10 % à la moyenne régionale).