/

Bilan catastrophique des récoltes pour l'année 2007.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 45 (2007-2008) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/10/2007
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme


    Les conditions météorologiques pour l'année 2007 ne seront pas sans conséquences sur les récoltes prévues. L'hiver trop doux et sans gel n'a pu empêcher le développement de certaines maladies ou encore stopper le développement de la végétation. Le mois d'avril estival a, quant à lui, limité la croissance des cultures. Enfin, les pluies de juillet et d'août ont achevé ce travail de sape. Les pommes de terre, le froment, la chicorée, le colza, l'escourgeon, le foin, ... autant de récoltes catastrophiques, voire anéanties, pour l'année 2007.

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà pu établir l'impact qu'auront ces conditions climatiques sur le rendement des récoltes de l'année 2007? En conformité avec les règlements européens en vigueur, quelles sont les aides qui pourront être apportées par la Région wallonne aux agriculteurs en difficulté ?
  • Réponse du 13/11/2007
    • de LUTGEN Benoît

    Les années culturales s’imbriquent les unes dans les autres et des cultures sont déjà semées pour être récoltées l’année prochaine alors que d’autres ne sont pas encore entièrement récoltées. Ce qui signifie que les conditions climatiques d’aujourd’hui peuvent avoir des effets conséquents sur les récoltes de 2008.

    L’aperçu que je vous présente sera le plus complet possible sur base d’une enquête réalisée par les services extérieurs de la DGA ; il reste sujet à évolution. Pour compléter l'information de l'honorable Membre, je l'invite à relire ma réponse à la question écrite n° 245 de Monsieur le Député Delannois du 24 juillet 2007.

    A ce jour, en ce qui concerne la récolte 2007 des céréales, les rendements ont été inférieurs de 5 à 20% à la normale selon les cas. A côté du niveau satisfaisant, en moyenne, de certains critères qualitatifs (protéines, Zélény, Hagberg), la récolte 2007 de froment a été caractérisée par la faiblesse des poids spécifiques qui a mené au déclassement de certains lots en froment fourrager.

    Par ailleurs, des craintes relatives aux mycotoxines se confirment puisque divers lots de froment panifiable destinés à la consommation humaine ne peuvent être livrés pour cette destination du fait de leur teneur en DON (déoxynivalénol) qui est supérieure aux limites maximales fixées par le règlement CE 1881/2006.

    Pour la récolte 2008, les emblavements en céréales sont en hausse du fait des augmentations de prix enregistrées au cours des derniers mois. En effet, une hausse de prix de près de 90% a été notée pour le blé et l’orge entre septembre 2006 et septembre 2007.

    En ce qui concerne les betteraves sucrières, les rendements en racines prévus s’annoncent prometteurs avec une augmentation généralisée des rendements comparativement à la moyenne des cinq dernières années mais aussi par rapport aux deux dernières années. A la fin octobre, le rendement moyen pour l’ensemble de la raffinerie Tirlemontoise serait de 67,8 tonnes à 17,22% de sucre, soit un rendement et un pourcentage de sucre supérieurs aux moyennes des dix dernières années. Les conditions relativement sèches de septembre et d’octobre ont permis de garder des pourcentages de tare faibles. Ces valeurs ne peuvent en aucune manière être extrapolées aux valeurs finales de la récolte 2007 qui se prolongera jusqu’à la fin décembre.

    Pour les chicorées, les rendements sont très variables d’une parcelle à l’autre puisque l’on enregistre des rendements allant de 30 à 60 tonnes par hectare. Les taux d’inuline sont voisins de 17%. Sachant que les contrats sont conclus pour des richesses de 16%, le pourcentage enregistré donne lieu à des bonifications. Pour mémoire, je rappellerai que la culture de la chicorée n’est généralement considérée comme rentable que si le rendement est voisin de cinquante tonnes. Pour la prochaine campagne, les contrats couvrant la totalité de la superficie pouvant être emblavée ont déjà été signés. Le prix passerait de 46 euros la tonne à 16% d’inuline et 20% de tare à 58 euros.

    Tout comme en betteraves sucrières, les rendements des pommes de terre prévus pour cette année 2007 sont supérieurs aux rendements moyens calculés sur les cinq dernières années. L’augmentation devrait être en moyenne de l’ordre de 6%. Les rendements prévus sont également supérieurs à ceux des deux dernières années.

    Les arrachages se terminent sur l’ensemble du territoire et se sont déroulés dans de bonnes conditions. Le taux élevé de matière sèche des tubercules, accroissant leur sensibilité aux coups et, de ce fait, aux pourritures bactériennes, a rendu la récolte un peu plus délicate.

    Dans l’ensemble, les rendements sont corrects : de l’ordre de 55 tonnes par hectare pour la variété Bintje.

    La production brute de pommes de terre de conservation serait en hausse de 14% comparativement à l’année 2006 et de 11% comparée à la moyenne 2004 - 2006. Comparativement aux dernières années, on note une proportion plus importante de calibres élevés (> 50 mm). La qualité des tubercules est généralement bonne, bien que variable d’une parcelle à l’autre. La tare est inférieure à 10% sauf dans les parcelles humides où elle dépasse 20%. Le risque de pourritures humides est plus élevé que la normale. Une attention particulière devra être portée aux conditions de stockage.

    Pour le maïs fourrager, il semble que les rendements seront globalement similaires à la moyenne calculée sur les cinq dernières années, avec néanmoins une très légère diminution de l’ordre de 2% dans les régions sablonneuses et sablo-limoneuses ainsi que dans la région « Ardenne ». Comparativement aux deux dernières années, les rendements devraient être nettement supérieurs à ceux de 2006 mais en deçà de ceux observés en 2005.

    La récolte du maïs destiné à l’ensilage sous forme de plante entière se termine dans les régions les plus tardives et les rendements sont corrects. Les conditions météorologiques particulières rencontrées en début de végétation ont parfois entraîné, dans les parcelles semées plus tardivement, des différences de levées au sein de celles-ci, ce qui a compliqué le choix de la date de récolte. Certaines parcelles ont en effet été récoltées trop tôt alors que les taux de matière sèche n’avaient pas encore atteint l’optimum recherché. Des écoulements de jus sont notés aux abords des silos contenant du maïs récolté trop hâtivement.

    Au vu du bilan actuel des récoltes et de l’état de la situation, il ne paraît pas nécessaire de prendre des mesures généralisées. Par ailleurs, les cas individuels d’exploitation en difficulté font toujours l’objet d’examen particulier par l’administration.