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Réseau navigable du port de Liège.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 45 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 26/10/2007
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    Le Port de Liège est au coeur du réseau navigable le plus dense au monde. Il est dès lors important de suivre attentivement l’évolution de son trafic fluvial. D’autant qu’à l’heure actuelle, la volonté de développer une plate-forme multimodale est à l’ordre du jour et contribuera à développer davantage encore les atouts ce port.

    Monsieur le Ministre pourrait-il me fournir un aperçu des évolutions du trafic au port de Liège pour les cinq dernières années et le premier trimestre 2007 ? Quelle est la part du trafic de plaisance et du trafic de transport ? L’un et l’autre sont-ils en constante augmentation ?

    Quels sont les différents facteurs explicatifs qui peuvent être avancés pour justifier ces résultats ?

    Suite à l’avis rendu par le Conseil d’Etat, le développement du Trilogiport est-il remis en question ?
  • Réponse du 11/02/2008
    • de DAERDEN Michel

    Je communique à l’honorable Membre les informations suivantes.

    1. Evolution du trafic au Port autonome de Liège durant les cinq dernières années
    __________________________________________________________________________
    Trafic par 2002 2003 2004 2005 2006
    __________________________________________________________________________
    Bateaux 14.342.437 14.170.820 15.190.067 14.229.743 14.413.738
    Wagons 2.169.909 2.006.640 2.045.193 1.799.093 1.782.167
    Camions 4.089.743 3.996.649 4.355.244 4.025.365 3.864.020

    TOTAL 20.602.089 20.174.109 21.590.504 20.054.201 20.059.925
    __________________________________________________________________________


    2. Analyse de la voie d’eau année par année

    a) En réalisant un trafic de 14.342.437 tonnes, le Port autonome de Liège enregistre, en 2002, une nouvelle augmentation de 866.841 tonnes, ce qui constitue un nouveau record absolu pour la voie d’eau.

    On notera que cette progression (+ 6,43 %) est principalement induite par l’intensification des importations de matières premières pour l’industrie sidérurgique, ainsi que par l’expédition accrue des produits carriers extraits de nos sols.

    Cette augmentation de la productivité sidérurgique se ressent également dans le mode ferroviaire (+ 4,17 %).

    Ces trafics sidérurgiques en hausse se retrouvent également sur la route ; la principale augmentation de ce mode provient toutefois d’une société liégeoise productrice de revêtements routiers qui a vu ses activités dopées par l’obtention d’un important contrat dans le cadre des travaux de mise à trois bandes de l’autoroute de Wallonie.

    b) En 2003, dans un contexte économique difficile, le Port autonome de Liège réalise sa seconde meilleure performance absolue.

    On notera que le léger repli de la voie d’eau (- 1,19 %) est principalement induit par la diminution des importations de matières premières sidérurgiques, dont il faut le souligner, les cycles d’approvisionnement et de stockage dépendent fortement des prix du marché.

    Ce ralentissement de l’activité sidérurgique se répercute également sur les tonnages ferroviaires (- 163.269 tonnes, soit – 7,5 %) et routiers (- 93.094 tonnes, soit – 2,3 %).

    c) En 2004, la voie d’eau établit un nouveau record absolu à 15.190.067 tonnes (+ 1.019.247 tonnes, soit + 7,2 %).

    Les marchés des combustibles solides et de produits carriers ont été les principaux catalyseurs de ces excellents résultats.

    N’oublions pas, cependant, le développement des marchandises générales principalement généré par le terminal à conteneurs de Renory (de 42.486 tonnes en 2003 à 93.084 tonnes en 2004) qui offre depuis le mois d’avril pas moins de 4 départs (et retours) hebdomadaires vers Anvers. Rotterdam est une destination proposée mais à la demande du client uniquement.

    La route (+ 358.595 tonnes, soit + 8,97 %) n’est pas en reste et établit sa seconde meilleure performance après l’année record 2000.

    Le rail enfin, après un premier semestre modeste, redresse la tête pour clôturer l’année en hausse de 1,92 %, soit 2.045.193 tonnes.

    d) L’année 2005 fut caractérisée par deux périodes distinctes :

    - un premier semestre encourageant d’abord, avec 7.399.267 tonnes transportées par voie d’eau, soit seulement 8.517 tonnes de moins (- 0,1 %) que durant la même période 2004 ;
    - le second semestre fut caractérisé par une diminution conséquente de certains tonnages, consécutive au début du démantèlement de la sidérurgie à chaud, et plus précisément à la fermeture du haut fourneau de Seraing.

    Le résultat final voie d’eau (14.229.743 tonnes), bien qu’en net recul par rapport à l’année record 2004 (- 960.324 tonnes) avoisine les chiffres des années 2002 et 2003.

    e) Bien soutenues par une croissance économique intéressante, les activités du Port autonome de Liège se sont, contre toute attente, redéployées en 2006.

    Une augmentation de 183.995 tonnes voie d’eau est en effet constatée fixant les compteurs de l’exercice à 14.413.738 tonnes.

    Les causes de cet excellent résultat sont multiples :

    - malgré l’arrêt de l’activité du haut fourneau de Seraing en mai 2005, Arcelor a continué d’importer en 2006 d’importantes quantités de matières premières pour le dernier haut fourneau d’Ougrée : les minerais n’ont donc diminué que de 155.220 tonnes (- 6 %), et les combustibles solides que de 151.645 tonnes (- 8 %);

    - le Port a également profité de l’approvisionnement en coïls de la sidérurgie à froid en provenance d’Arcelor Dunkerque notamment par la manutention portuaire à Renory (Société industrielle de Renory) et par regain d’activité à Semeries (Segal).

    Notons, enfin, l’excellente tenue des produits carriers et forestiers (grumes).

    f) Durant le premier semestre 2007, 7.713.429 tonnes ont été manutentionnées par la voie d’eau dans nos ports, soit 560.263 tonnes (+ 7,8 %) de plus qu’à la même période en 2006.

    Le Port autonome de Liège profite incontestablement de la haute conjoncture dans le domaine de la production d’acier.

    Le haut fourneau d’Ougrée tourne en effet à plein rendement et les approvisionnements en minerais et en charbons sont en augmentation.

    L’éventuelle réouverture du haut fourneau de Seraing pourrait encore accentuer cette tendance.

    Notons encore l’importance croissante du port d’Hermalle-sous-Huy, maintenant équipé de quatre appontements. Tout porte à croire que le million et demi de tonnes de produits carriers y sera manutentionné cette année encore.

    3. Evolution du trafic de plaisance

    L’activité de base du Port autonome de Liège consiste en l’équipement et la mise en concession de terrains portuaires industriels.

    La Région wallonne lui a cependant également confié la gestion du port des yachts de Liège en 2003. Un nouveau système de gestion opérationnel depuis 2006 nous permet d’obtenir les données suivantes :

    Malgré une météo 2007 détestable et une nouvelle hausse du prix des carburants, le port des yachts de Liège a connu, contrairement à certains autres ports de plaisance mosans, une fréquentation en hausse.

    En effet, le nombre de nuitées de la période du 15 mai au 15 septembre est passé de 2.092 en 2006 à 2.635 en 2007, ce qui constitue une augmentation de 26 %.

    La durée moyenne de l’escale à Liège passe ainsi de 1,4 nuit à 1,9 nuit, ce qui a porté la fréquentation du port des yachts pendant certaines périodes à un taux frisant la saturation.

    Cela s’est ressenti au niveau du nombre de bateaux autorisés à rentrer dans le port ; ce nombre passe en effet de 1.447 en 2006 à 1.395 en 2007, soit une diminution de 52 unités.

    79 % de ces navires avaient une longueur inférieure à 12 mètres, mais le port des yachts a également accueilli 33 unités de plus de 18 mètres.

    La clientèle néerlandaise constitue toujours la toute grosse majorité (66 %) des hôtes, suivie par les belges (12 %) et les allemands (11 %).

    Notons enfin, durant cette même période, l’accueil de 52 yachts anglais, 39 scandinaves, 12 américains, 9 australiens, 2 canadiens et 1 néo-zélandais, ce qui confirme le rayonnement international du port des yachts de la Ville de Liège.

    4. Stratégie du Port autonome de Liège

    Historiquement, le Port autonome de Liège a toujours été tourné vers la manutention de marchandises en vrac (importation de charbons et minerais pour la sidérurgie, hydrocarbures et exportation de produits carriers et matériaux de construction).

    Le Port autonome de Liège a d’ailleurs l’intention de continuer à soutenir et développer ces activités : citons notamment le projet innovateur de Biowanze (700.000 tonnes supplémentaires prévues) ainsi que l’équipement des nouvelles plates-formes de Hermalle-sous-Huy (+ 200.000 tonnes), Visé et Loën.

    Ces quais vraquiers contribuent en effet fortement à la mobilité en région liégeoise, ce qui contribue à lui garantir une attractivité bien nécessaire et réclamée par les investisseurs belges et étrangers.

    Rappelons qu’une barge de 1.350 tonnes soulage la route d’une septantaine de camions.

    Par ailleurs, pour le Port autonome de Liège, les notions de valeur ajoutée et postes de travail sont aujourd’hui de plus en plus importantes. Ce sont ces éléments qui doivent aujourd’hui primer dans les tractations.

    La mondialisation de l’économie révolutionne également la logistique. L’émergence du conteneur maritime bouleverse le monde des transports.

    Il est primordial aujourd’hui de pouvoir s’insérer au sein des chaînes logistiques internationales sous peine de se retrouver au bord de la route à regarder passer les camions étrangers.

    C’est pourquoi, il est essentiel de développer la nouvelle plate-forme trimodale « Liège Trilogiport » dédiée à la logistique internationale et qui a précisément pour but d’ancrer ces flux multimodaux internationaux en terre wallonne.

    Un Groupement d’intérêt économique regroupant le Port autonome de Liège, la S.P.I.+ et le Port d’Anvers vient d’ailleurs d’être créé à cet effet.

    Le développement de Trilogiport n’est absolument pas remis en question suite à l’avis rendu par le Conseil d’Etat. Celui-ci est en effet intervenu à la suite d’une requête lui déposée par la S.A. Electrabel consécutivement à un différend opposant cette dernière à la Région wallonne concernant l’acquisition des terrains par la Région.

    Mon administration a été chargée de prendre les contacts nécessaires en vue du règlement le plus rapide de ce problème.