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Nouveau cas de rage en Belgique.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 60 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 30/10/2007
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Récemment, la presse faisait état de la résurrection de la rage en Belgique. Selon l'AFSCA, il n'y aurait actuellement aucun risque pour la Santé publique.

    Monsieur le Ministre partage-t-il cette analyse? Envisage-t-il, ainsi que son administration, de procéder éventuellement à une campagne de vaccination dans les forêts ? Suite à cet événement, a-t-il donné instruction à son administration en vue d'accroître la vigilance face au problème ?
  • Réponse du 13/11/2007
    • de LUTGEN Benoît

    Il est confirmé que le cas de rage constaté à Beersel (Flandre) concerne un chiot importé illégalement du Maroc.

    On ne peut pas parler de résurgence de la rage en Belgique dans la mesure où cela sous-entendrait une circulation virale de la maladie. Conformément au Code Sanitaire des Animaux Terrestres de l’Office International des Epizooties (O.I.E.), la distinction doit être clairement faite entre un cas importé et un cas autochtone.

    Jusqu’en 1999, la rage vulpine a circulé sur la partie Sud du territoire belge. Le réservoir en était le renard. Occasionnellement, d’autres espèces ont été infectées à la suite de contacts, griffures ou morsures de renards. Ces autres espèces ont parfois été infectantes pour l’un ou l’autre congénère, voire pour l’homme, mais jamais un cycle d’infection n’a été entretenu par ces autres espèces au départ de la rage vulpine.

    La vaccination systématique, par largages d’appâts, durant une bonne dizaine d’années, a finalement permis l’éradication du cycle vulpin. Cet objectif étant atteint, aucune contamination n’a dû être déplorée depuis lors chez les autres espèces.

    Pour tout cas notifié (la rage est à notification obligatoire), une enquête est menée et vise à déterminer les hommes et/ou animaux suspectés d’avoir été contaminés. Les hommes se trouvant dans une telle situation sont efficacement vaccinés « curativement », selon le protocole de l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.), pour autant que ce traitement soit administré avant l’apparition des symptômes (ce qu’a pratiquement toujours permis l’enquête épidémiologique). Dans les cas de contamination grave (griffure, morsure), ce protocole impose de compléter la primo-vaccination par une injection de gammaglobulines (sérothérapie).

    Chez les animaux domestiques auparavant vaccinés et suspects de contamination, un test sérologique vise à déterminer le taux d’anticorps présents. En cas de résultat favorable, l’animal peut être revacciné. Pour les animaux non vaccinés, soit ils sont euthanasiés par précaution, soit ils sont placés sous surveillance durant six mois.

    Dans l’état actuel des données de l’enquête approfondie de l’AFSCA et relative au cas de Beersel, tous les contacts humains identifiés (plus de trente) ont entamé le traitement protocolaire, en sorte qu’ils ne courent plus aucun risque de rage.

    Quant aux animaux domestiques suspects de contamination (une petite vingtaine), les mesures légales sont appliquées sous l’autorité synergique des différentes compétences.

    Aucun contact avec des animaux sauvages n’est relevé par l’enquête. A ce sujet, il faut considérer que le virus en cause est probablement de type canin (situation endémique dans certaines régions d’Afrique – cycle canin) et non vulpin. Même si on devait considérer le risque de contact avec la faune sauvage, la probabilité d’un rétablissement de cycle rabique est pratiquement nulle.

    Les dispositions du Code Sanitaire de l’O.I.E. confirment cette analyse, puisqu’elles prévoient un délai de deux ans après le dernier cas autochtone pour déclarer un pays officiellement indemne de rage, alors qu’il n’est que de six mois (maximum d’incubation) pour un cas importé qui ne soit pas resté maintenu en quarantaine.

    On comprend, dès lors, que réamorcer une campagne de vaccination en forêt serait disproportionnée en regard de la situation actuelle.

    La sensibilisation doit surtout porter sur les éléments susceptibles de recenser tous les contacts potentiels au départ du cas constaté et sur la vigilance clinique des animaux dans l’éventualité où un animal de contact non dépisté déclarerait la maladie. Une note de l’AFSCA aux vétérinaires a été envoyée à cette fin. Des mesures locales seront maintenues durant six mois.