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Intérêt économique d'utiliser l'eau de pluie en entreprises.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 50 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 14/11/2007
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    Que ce soit au sein des entreprises ou pour les habitations privées, nous consommons tous de l’eau. Appelée également, et à juste titre, « or bleu », l’eau est une source précieuse, indispensable, mais aussi coûteuse. Toutefois, à côté de l’eau courante, nous avons à notre disposition, une source d’eau gratuite et inépuisable: l’eau de pluie.

    D’après la Fédération de l’industrie technologique, Agoria, seuls 10 % de la consommation d’eau des entreprises technologiques flamandes proviennent de l’eau de pluie. Un résultat que l’on peut qualifier d’insuffisant, d’autant que ce secteur a un besoin énorme d’eau, notamment pour refroidir, pour nettoyer ou encore pour les sanitaires, etc.

    Il est clair que remplacer l’utilisation de l’eau courante par l’eau de pluie représente un intérêt économique certain.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance du nombre d’entreprises wallonnes de l’industrie technologique, mais aussi tous secteurs confondus, qui utilisent l’eau de pluie pour certaines de leurs applications ? Et dispose-t-il des économies réalisées ?

    L’adaptation des infrastructures visant à passer des eaux courantes ou souterraines à l’eau de pluie représente vraisemblablement un coût élevé. Existe-t-il des aides régionales pour encourager la mise en place d’un tel système ?

    Les entreprises, indépendants ou PME ont-ils déjà été sensibilisés à ce type d’usage ? En effet, l’économie réalisée ne pourrait-elle pas être affectée à d’autres postes ; je pense notamment à l’engagement de personnel supplémentaire ?
  • Réponse du 24/12/2007
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Dans l’optique du développement durable, une attention particulière doit être portée vers l’utilisation rationnelle des ressources naturelles. L’eau fait partie des ressources qui sont largement à disposition de la Wallonie et constitue un élément de richesse incontestable.

    La disposition d’une quantité suffisante d’eau pour l’industrie est un facteur d’attractivité pour la Région, que ce soit pour les besoins de refroidissement, les besoins de chauffage ou les besoins de processus.

    L’industrie wallonne est consommatrice de 2.250 millions de m³ d’eau par an. Cette quantité semble de prime abord considérable. Elle doit être classifiée et analysée si l’on entend mener une action en vue de faire des économies, de réduire la consommation globale ou de réorienter la provenance de l’eau consommée.

    Ce classement selon l’origine et selon les utilisations ne peut être détaillé dans le cadre d’une réponse à une question parlementaire. Il relève de la documentation spécifique des opérateurs, fournisseurs, producteurs et distributeurs, ainsi que des industriels eux-mêmes.

    86 % de cette quantité sont utilisés pour le refroidissement, opération menée au premier chef dans les centrales électriques (à raison de 72%).

    Pour le reste, soit 315 millions m³, il faut distinguer l’usage dans les processus industriels et les utilisations annexes.

    L’utilisation d’eau dans les processus nécessite des quantités et qualités régulières et garanties, par exemple dans l’agro-alimentaire et la chimie qui utilisent l’eau de distribution (25 millions de m³). Dans ce cas, l’eau de pluie ne convient pas et ne peut se substituer à l’eau de distribution.

    C’est également le cas pour l’industrie de l’eau minérale (5.5 millions m³) qui utilise des captages en zone protégée.

    Pour l’industrie qui n’a pas besoin d’eau de distribution, l’eau provient de captages en surface ou souterrains, ce qui permet de ne pas être tributaire des précipitations qui restent aléatoires et insuffisantes (en moyenne 800 litres par m² par an avec d’importants écarts selon les années).

    Dans certains zonings et entreprises de distribution, des citernes sont utilisées comme réserves en cas d’incendie ; elles sont donc remplies une fois et ne peuvent servir à d’autres usages.

    Les quelques cas d’utilisation d’eau de pluie se limitent à l’usage sanitaire.

    L’attention de l'honorable Membre a été attirée par la lecture de la brochure « Milieu en energie in de technologische industrie », éditée par Agoria Vlaanderen, dans le cadre d’un examen global de l’état de l’environnement en Flandre.

    Cette enquête est menée en Wallonie également par la fédération de l’industrie technologique. Les résultats en seront publiés.

    Ce secteur technologique est responsable de 6% de la consommation totale industrielle flamande, proportion qui à première vue doit être légèrement supérieure en Wallonie.

    Globalement, on enregistre une diminution de la part de la consommation industrielle depuis 10 ans, sous le double effet de la moindre part de l’industrie lourde et de l’amélioration générale des processus.

    Pour l’industrie technologique, la répartition des consommations 2006 est la suivante :

    - 20% d’eau de distribution;
    - 26% d’eau de surface;
    - 9% d’eau de pluie;
    - 40% d’eaux souterraines;
    - 5% d’eaux récupérées.

    La mise en place d’une politique de substitution n’est donc pas évidente au vu des répartitions des sources et des usages des différentes eaux industrielles. La sensibilisation des opérateurs doit aller dans le sens d’une limitation des usages impropres et des gaspillages.

    Mais le recours à l’eau de pluie n’est pas adapté aux usages industriels qui entraînent les plus fortes consommations.

    Il n’y a pas d’aides régionales spécifiques pour la mise en place d’équipements visant à l’utilisation d’eau de pluie à l’échelle industrielle. Bien entendu, en cas d’investissement global soutenu par l’aide habituelle à l’investissement, les adaptations sont prises en compte dès lors qu’il s’agit d’investissements.