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Prolifération des sangliers.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 77 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 14/11/2007
    • de BORSUS Willy
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme


    Il y a plus d’un an, j'interrogeais Monsieur le Ministre sur la problématique de la prolifération des sangliers.

    Monsieur le Ministre m'avait répondu alors que certaines mesures avaient été prises pour tenter de limiter cette prolifération. Ainsi, Il avait précisé que le nouvel arrêté quinquennal, rendait l’affût possible toute l’année et que les battues pouvaient commencer le 1er août.

    Or, aujourd’hui, nous constatons toujours une abondance de sangliers ainsi que leur apparition dans des endroits où ils n’étaient pas présents auparavant. Par ailleurs, l’hiver doux que nous avons connu et l’abondance de nourriture favorisent encore leur développement. Comme Monsieur le Ministre le sait, cette prolifération cause des dommages à l’agriculture, à la biodiversité, etc.

    Les chasseurs semblent pouvoir apporter deux types de solutions pour enrayer ce phénomène :

    - un allongement de la période de chasse jusqu’au 31 janvier et l’autorisation de la chasse en temps de neige;
    - l’organisation d’une chasse obligatoire sur tout territoire de chasse dès le début du mois d’octobre. Une telle mesure empêcherait notamment les animaux de se regrouper sur des territoires non chassés ou chassés en fin de période d’ouverture.

    Quelle est l'analyse que fait Monsieur le Ministre de ces mesures ? Compte-t-il allonger la période d’ouverture de la chasse aux sangliers ? Le cas échéant, quelles nouvelles mesures compte-t-il prendre pour résoudre ce problème de prolifération ?

    Par ailleurs, Monsieur le Ministre avait sollicité une étude de l’UCL sur la problématique du nourrissage. Puis-je dès lors lui demander quels sont les résultats de cette étude ?
  • Réponse du 22/11/2007
    • de LUTGEN Benoît

    La population de sangliers a effectivement fortement augmenté ces dernières années : 21.000 sangliers avant naissance pour un prélèvement en 2005-2006 de 19.983 animaux (soit 95% de l'accroissement estimé).

    Je rappelle que ce niveau élevé des densités est causé par une combinaison de multiples facteurs, présents à l’échelon wallon mais aussi européen : restriction des périodes d’ouverture imposée par mon prédécesseur, douceur des derniers hivers, fréquence élevée des glandées et faînées ces dernières années, augmentation des surfaces de culture de maïs, pratiques de chasse sélective et consignes de tir visant à épargner les femelles, nourrissage dissuasif détourné.

    J'ai élargi les périodes de chasse au sanglier, afin d’augmenter les possibilités de prélèvement et de résoudre localement des problèmes de dégâts. Pour la saison 2002-2003, le prélèvement atteignait 76% du nombre de sangliers recensés avant naissance. Pour la saison 2005-2006, un pourcentage de 95% a été atteint.

    Toutefois, il existe des Conseils cynégétiques et des responsables de territoires de chasse qui imposent toujours des restrictions de chasse au sanglier. C’est inadmissible. Je le dis : les choses ne vont pas rester en l'état.

    J’invite les chasseurs, mais également les agriculteurs, à utiliser tous les moyens réglementaires existants afin de réguler les populations de sangliers, au bénéfice des agriculteurs, de la sécurité des personnes et de la biodiversité.

    Je vous confirme que l’étude de l’UCL sur la gestion des grands ongulés sauvages en Région wallonne porte essentiellement depuis 2006 sur le nourrissage dissuasif du sanglier. La subvention 2007 porte sur un montant de 73.500 euros.

    Comme tout projet qui s’intéresse au « vivant », ce projet de recherches s’inscrit nécessairement dans la durée. Il faudra sans doute encore attendre plusieurs années pour obtenir des conclusions solides et définitives.

    Néanmoins, une des premières conclusions de l’étude est que le nourrissage dissuasif du sanglier, quand il y a des glandées et des faînées abondantes (octobre, novembre et décembre), est tout à fait inutile car le sanglier va se nourrir principalement de ces fruits forestiers. Manifestement ce nourrissage profite alors aux autres espèces d’ongulés, principalement au cerf, ce qui est préjudiciable à la forêt.