Lutte contre la maladie d'Alzheimer - Priorité politique.
- Session : 2007-2008
- Année : 2007
- N° : 59 (2007-2008) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 03/12/2007
- de BERTOUILLE Chantal
- à MAGNETTE Paul, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances
Très souvent, l'on proclame que lutter contre la maladie d'Alzheimer est une urgence démocratique. Il est vrai que la maladie d'Alzheimer sollicite désormais une mobilisation sociale qui ne saurait se limiter aux dispositifs institutionnels de suivi et de soutien. Elle en appelle à une culture de la solidarité, dans un contexte de vulnérabilité qui affecte la personne malade et ses proches trop souvent stigmatisés par les connotations liées aux représentations de la démence.
Les termes précités sont ceux d'Emmanuel Hirsch, de l'Université de Paris. Ce qu'il déclare vaut également en ce qui concerne la Région wallonne en Belgique.
Il convient donc de mener une véritable politique d'information, la prévention étant de la compétence de la Communauté française, afin d'améliorer les relations des personnes en bonne santé avec les personnes atteintes, qu'il s'agisse d'un membre de la famille ou de toute autre personne.
Je le répète, il s'agit d'une urgence démocratique liée aussi au problème du vieillissement de la population.
Monsieur le Ministre peut-il réagir à ce qui précède et comment la Région wallonne pourra-t-elle répondre à cette urgence ?
Réponse du 27/12/2007
- de MAGNETTE Paul
Je partage l'avis de l'honorable membre quant au fait que le nombre de patients touchés par cette maladie encore incurable va s'accroître d'avantage en raison du vieillissement de notre population.
Aussi, la lutte contre la maladie d'Alzheimer doit faire l'objet d'une approche globale et multidisciplinaire afin d'être la plus efficace possible.
Cela nécessite également l'intervention des différents niveaux de pouvoirs. A ce titre, je souhaite rappeler à l'honorable membre que je partage l'idée qu'il est nécessaire de mener une politique ambitieuse de sensibilisation et de prévention. Cette compétence relève, comme l'honorable membre le souligne, de la Communauté française. En ce qui concerne la dispense des soins, cette compétence, quant à elle, relève de l'Autorité fédérale.
En tant que Ministre de la Santé en Région wallonne et, outre des subventions ponctuelles allouées dans le cadre de Colloques, je soutiens activement diverses initiatives qui oeuvrent quotidiennement dans la lutte contre cette maladie.
Votre question est donc pour moi l'occasion de mettre en avant, non seulement des initiatives intéressantes que nous subventionnons, mais surtout, elle me permet de valoriser le travail acharné de certaines associations.
En effet, la Ligue Alzheimer, composée de familles et de professionnels concernés par (a maladie, permet l'accompagnement, en Région wallonne, des familles et des patients, notamment, pour préserver ('autonomie de ces derniers.
Cette association permet également d'informer les familles et le grand public sur la maladie mais aussi d'écouter les professionnels qui prennent en charge ces patients.
Je subventionne encore l' ASBL Baluchon Alzheimer Belgique pour son activité en Région wallonne. Cette ASBL fournit un service de qualité aux familles qui ont choisi de garder à domicile, temporairement ou à long terme, un proche souffrant de la maladie d'Alzheimer. L'intervenant remplace l'aidant proche pendant une courte durée (de quelques jours à 14 jours), pour permettre à ce dernier de prendre du répit, de se ressourcer, de se reposer, de se soigner selon les cas. Cet accompagnement permet notamment à l'intervenant qui bénéficie d'une expertise dans le cadre de la maladie d'Alzheimer, d'augmenter les capacités résiduelles des patients pris en charge.
Par ailleurs, je tiens à rappeler à l'honorable membre, qu'il existe, en Région wallonne, un panel de structures prenant en charge les personnes atteintes d'Alzheimer, à savoir: les Centres de coordination en ce qui concerne la prise en charge à domicile, les services hospitaliers psychogériatriques, les maisons de repos, les maisons de repos et de soins, les maisons de repos avec unité spécifique pour l'accueil des personnes âgées désorientées, les hébergements de court séjour en maison de repos et les centres d'accueil de jour.
Outre ces éléments, je poursuis la réflexion afin d'anticiper les besoins futurs et de dégager des solutions pour répondre aux besoins des personnes atteintes par cette maladie et de leur famille. Aussi, dès la constitution d'un nouveau Gouvernement fédéral, je compte remettre ce point à l'ordre du jour de la Conférence Interministérielle compétente.