Les personnes infrascolarisées sur le marché de l'emploi.
Session : 2007-2008
Année : 2007
N° : 72 (2007-2008) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 11/12/2007
de CASSART-MAILLEUX Caroline
à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine
Constat a été fait que les personnes infrascolarisées s’inséraient difficilement sur le marché de l’emploi. Cette réalité serait d’autant plus vraie pour les femmes. Le taux d’emploi avoisine les 20 % entre 18 et 64 ans. Chez les hommes, il oscille entre 45 et 53 %, un taux certes plus élevé, mais qui reste malgré tout, assez faible.
D’autres chiffres encore parlent d’eux-mêmes :
- en Wallonie, parmi les personnes sans diplôme, 34 % ont un emploi, 14 % en cherche un et 52 % sont inactives ; - quant aux personnes ne disposant que d’un diplôme de primaire, elles sont 38 % en Région wallonne à avoir un travail,13 % cherchent un emploi et 49 % sont inactives.
Monsieur le Ministre dispose-t-il des mêmes données ? Quels sont les dispositifs mis en place pour aider l’insertion professionnelle de ces personnes qui n’ont pas suivi de scolarité ou qui disposent uniquement d’un diplôme de primaire ?
Comment Monsieur le Ministre explique-t-il le taux relativement élevé de personnes inactives ?
Réponse du 20/12/2007
de MARCOURT Jean-Claude
Les chiffres cités sont issus de l'état des lieux 2007 de l'alphabétisation en Communauté française, mais il faut souligner que cet état des lieux se base sur l'enquête socio-économique générale effectuée en 2001.
Les chiffres les plus récents (IWEPS, fin juin 2005) ne sont pas déclinables par niveaux d'études, mais ils montrent une évolution, légère certes, mais positive. Ainsi, tous niveaux d'études confondus, le taux d'emploi wallon était de 55,9 % (taux féminin : 48,3 %, taux masculin 63,S %). L'évolution de ce taux entre 2003 et 2005 est de + 0,5 %, cette croissance est portée uniquement par les femmes (+ 1,9 %) alors que le taux masculin diminue (- 0,6 %).
Les enquêtes sur les forces de travail recueillies à partir de panels de personnes interrogées, confirment cette évolution positive en Région wallonne du taux d'emploi des femmes entre 2001 et 2005. Selon l'EFT, le taux d'emploi global (tout niveaux d'études confondus) est passé de 55,4 % en 2001 à 56,7 % au premier semestre 2007. Cette hausse est, ici aussi, portée uniquement par les femmes dont le taux est passé de 45,8 % à 48,7 % (chez les hommes il est passé de 64,9 % à 64,6 %).
En ce qui concerne plus particulièrement l'insertion des peu qualifiés, c'est au travers du dispositif intégré d'insertion socioprofessionnelle (DIISP) que le Gouvernement wallon a demandé au Forem et aux principaux opérateurs de l'insertion socioprofessionnelle d'agir en ce domaine. Ainsi, pour rappel, ce dispositif, piloté par le Forem, se présente comme un ensemble de services spécifiques, complémentaires et coordonnés, destinés à Favoriser l'insertion socioprofessionnelle des bénéficiaires.
II repose, entre autres, sur l'échange d'informations et sur la collaboration active du Forem et des opérateurs de pré-qualification, de formation et d'insertion, chargés, à l'issue du bilan personnel et professionnel préliminaire débouchant sur une contractualisation (contrat crédit insertion) et sur la mise en place d'un programme d'actions individualisé, de soutenir les bénéficiaires tout au long d'un parcours visant leur insertion et pouvant durer deux années au maximum. Les 418 premiers contrats ont été signés en 2006 (à partir de septembre). Et, en 2007, ce ne sont pas moins de 2.663 contrats qui ont été signés à la date du 31 octobre dont une grande majorité par des peu qualifiés et plus de la moitié par des femmes.
En outre, même s'il s'agit pour le Gouvernement wallon et pour le Forem de continuer à aider l'ensemble des demandeurs d'emploi à (ré)intégrer le marché du travail, il a été demandé au Forem de porter une attention particulière aux demandeurs d'emploi peu qualifiés de moins de 25 ans. Ainsi, le DIISP a été aménagé afin que ce public se voie systématiquement proposer un contrat crédit insertion au moment de son inscription à l'Office et le PFI a été revu afin que, toujours concernant ce public, la durée de la formation en entreprise puisse être allongée, passant d'un maximum de 26 semaines à un maximum de 52 semaines, une mesure qui entrera en application le 1er janvier 2008.
En outre, toujours concernant les jeunes, «Job Tonic» a été lancé le 1er juillet dernier par le Forem, en réponse à la demande formulée par le Gouvernement wallon le 26 avril 2007. Pour rappel, le principal objectif de ce dispositif est d'assurer un accompagnement adapté aux jeunes DE de moins de 25 ans, notamment à leur niveau de qualification, en visant à les mettre directement, c'est-à-dire dès leur première inscription comme demandeur d'emploi, sur le marché de l'emploi et, par conséquent, en leur évitant de s'enliser dans le - mal nommé - stage d'attente.
Quant à la procédure mise en place, les jeunes - dans un premier temps les non détenteurs du CESS - sont contactés, dès leur inscription, pour un entretien de bilan individuel avec un conseiller «jeunes ». Ensuite, suivent six rencontres (tous les 15 jours) destinées, notamment, à la recherche et la présentation d'offres d'emploi. Chaque jeune dispose, en outre, d'un plan d'action adapté et remis à jour lors de chaque contact avec son conseiller.
Enfin, des actions ont également vu le jour en matière de lutte contre les discriminations et de gestion de la diversité des ressources humaines et il a été décidé d'articuler la politique du Gouvernement wallon autour de deux axes principaux. D'une part, à travers une politique de sanction des discriminations sur le marché du travail via le décret de 2004 transposant trois directives européennes en ce domaine et, d'autre part, à travers des mesures incitatives visant à encourager et à valoriser les initiatives des entreprises et organisations en matière de gestion de la diversité des ressources humaines.
Dans ce cadre, ce ne sont pas moins de cinq mesures incitatives, soit concernant les publics prioritaires constitués des femmes, des personnes issues de l'immigration, des personnes souffrant d'un handicap et des travailleurs âgés, qui ont été proposées. Ces mesures vont des « aides à la gestion de la diversité des ressources humaines» à la participation au lancement d'un label fédéral «égalité et diversité», en passant par la remise d'un prix «diversité» récompensant les initiatives les plus significatives en la matière.
Ainsi, à ce jour, une vingtaine de Chartes « diversité» ont été signées par des entreprises et des organisations, trente-six entreprises et organisations ont présenté une initiative de gestion de la diversité de leurs ressources humaines dans le cadre du « Prix diversité 2007 » et six consultants « diversité» ont été agréés par la Région wallonne.
Quant à la simplification du paysage de l'insertion socioprofessionnelle, il faudra y réfléchir dans les prochains moins, notamment au regard de l'évaluation du DIISP dont la synthèse est attendue pour la fin janvier 2008, mais, à tout le moins, il semble nécessaire aujourd'hui que les différents acteurs respectent le cadre réglementaire établi, leur confiant à chacun des missions spécifiques et différenciées et s'engagent plus avant dans la dynamique du parcours d'insertion instaurée par le DIISP.