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Expérience de "nez" à Mouscron.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 145 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 17/12/2007
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    S'inspirant d'une expérience menée en Flandre, l'ASBL « Eco-Vie » de Mouscron vient de désigner 25 « nez » chargés de traquer les odeurs émanant des zonings industriels de l'entité mouscronnoise.

    Ces « nez » seront chargés de relayer les odeurs qu'ils auront perçues à toute heure du jour et de la nuit (A quelle distance semble se situer l'odeur ? Est-elle forte ou légère ? De quel type d'odeur s'agit-il ? etc. ).

    Toutes ces données seront ensuite retranscrites dans un registre servant à établir des statistiques sur les odeurs perçues par les riverains autour des zonings de Mouscron.

    Il est vrai qu'au-delà des normes imposées par la Région wallonne, il existe également un aspect subjectif propre à chaque individu et qui n'est pas toujours mesurable et quantifiable. Cette expérience pilote menée à Mouscron pourrait dès lors être particulièrement intéressante.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance de l'expérience des « nez » menée à Mouscron?

    Les services de Monsieur le Ministre ont-ils pu prendre des contacts avec les responsables de l'ASBL « Eco-vie» ?

    Selon Monsieur le Ministre, est-il envisageable d'étendre ce type d'expérience à d'autres zones industrielles en Région wallonne, et ce, en vue de permettre de quantifier et d'objectiver la perception des riverains face à certaines nuisances ?
  • Réponse du 08/01/2008
    • de LUTGEN Benoît

    La DGRNE a été informée, début décembre, de la mise en place d’un comité de « nez » destiné à observer les nuisances olfactives autour du zoning principal de Mouscron. Elle a reçu le premier rapport d’observation, qui se rapporte au mois de septembre 2007.

    Sur base du rapport transmis, les riverains ont relevé de nombreuses observations d’odeurs. Les relevés des riverains sont compatibles les constats de la DGRNE.

    Cette période a été marquée par des problèmes olfactifs chez Seva, Vandeputte, Lanolines Stella et Roger&Roger, tels que constatés par la DPE.

    Il demeure cependant difficile d’utiliser pleinement les résultats des observations de l’ASBL Eco-Vie, car la DGRNE ne dispose pas des données essentielles, à savoir l’emplacement des observateurs ainsi que les conditions météorologiques du moment.

    Il est essentiel de pouvoir comparer les conclusions de plusieurs rapports avec les constats de terrain de la DGRNE. En effet, il est important, dans ce genre d’étude, de veiller à éviter d’orienter trop le jugement des observateurs sur la problématique des odeurs. Il faut ainsi tenter de limiter au maximum l’aspect émotionnel qui tend généralement à aggraver les observations. Le choix des observateurs est donc primordial dans ce genre de démarche.

    Par ailleurs, il est nécessaire que ces « nez » soient correctement formés à la distinction des différents types d’odeurs. Cet élément est essentiel pour la reconnaissance des sources. En effet, on remarque souvent que chaque personne utilise un vocabulaire propre dans la reconnaissance des odeurs, vocabulaire souvent lié à l’expérience antérieure. De ce fait, une odeur précise peut être désignée sous différentes appellations par plusieurs observateurs. Ceci complique davantage l’interprétation des résultats.

    Le Certech (Centre de ressources technologiques en chimie) dispose déjà d’une équipe de nez, formée scientifiquement à la reconnaissance des odeurs. Ces personnes sont capables, lors de leurs observations, d’identifier de manière précise les composants d’une odeur particulière. Elles utilisent toutes le même vocabulaire.

    En conséquence, l’initiative d’Eco-Vie pourrait être un bon indicateur de la fréquence de la perception d’odeurs autour d’une zone industrielle. Il est cependant trop tôt pour évaluer la démarche mise en œuvre. Cela pourrait plutôt constituer une veille permettant d’alerter les autorités en cas de problème olfactif important. Ces constats restent informels et ne peuvent en aucun cas servir de base pour un constat d’infraction. Pour ce faire, la DGRNE rappelle qu’il est indispensable de faire réaliser ces constats par un organisme agréé.