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Réseau de recyclage d'objets Freecycle.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 152 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 03/01/2008
    • de SENESAEL Daniel
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Chacun d’entre nous possède chez lui des objets dont il ne se sert plus. Souvent, ces objets terminent leur histoire dans une caisse d’encombrants, ou sont étalés dans les brocantes. Mais, pour ceux qui n’ont pas le temps de consacrer une journée à la vente, ou qui ne désirent pas jeter des objets auxquels ils sont sentimentalement attachés, il existe d’autres solutions. Car ces objets inutiles à nos yeux peuvent pourtant être bien utiles à d’autres personnes.

    Le réseau Freecycle a développé une autre manière de recycler ces objets inusités. Le but avoué est de faire profiter les autres, juste pour le plaisir, tout en entretenant des contacts entre le donateur et le nouveau propriétaire de l’objet. Une réelle philosophie entoure donc ce mouvement, qui ne doit pas être compris comme une façon de se débarrasser d’encombrants, ou être pris pour une grande brocante gratuite.

    Le réseau Freecycle a vu le jour à Tuscon en 2003, et s’appuie sur le principe des trois R : réduire, réutiliser, recycler. Depuis sa mise en place, ce sont près de 300 tonnes d’objets qui ont ainsi été échangés.

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà entendu parler de ce mouvement qui allie écologie et solidarité ?

    Ne pourrait-on pas s’en inspirer pour mener une politique de recyclage d’objets similaire en Région wallonne ?

    Pourrait-on imaginer de créer une relation entre la Région wallonne et ce réseau pour l’alimenter en objets encombrants, au lieu de les jeter dans nos décharges ?
  • Réponse du 14/01/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Le réseau d’échange par Internet Freecycle repose par essence sur le volontariat, le bénévolat, et ne repose pas sur une initiative publique. Cependant, je ne puis qu’être favorable aux initiatives permettant de rencontrer des objectifs particulièrement importants pour la Région : lutter contre le gaspillage, favoriser la prévention et la réutilisation, limiter les décharges sauvages.

    A cet égard, la Région encourage la réutilisation et le réseau de seconde main depuis de nombreuses années. Ainsi, par l'aide financière accordée depuis 2001 à l'ASBL Ressources, qui regroupe et fédère les entreprises d'économie sociale actives dans la récupération et le recyclage, la réutilisation de toute une série de biens est stimulée. La formation et la mise au travail de personnes parfois moins qualifiées sont donc également soutenues dans ce secteur particulier. Par ailleurs, il est devenu de tradition maintenant que, dans ce cadre, un week-end du réemploi soit organisé actuellement et permette au grand public de découvrir et d’apprécier les produits de réemploi et les associations ou entreprises qui les proposent.

    Depuis 2006, mes services ont également soutenu et accompagné Ressources dans la conclusion d'un accord de collaboration avec l'asbl Recupel, afin d'améliorer l'accès des entreprises d'économie sociale au gisement des déchets d’équipements électriques et électroniques collectés par Recupel, et afin d’assurer une rémunération correcte du travail effectué par ces entreprises. Ce cadre sera conforté au travers de la nouvelle convention environnementale entre la Région et le secteur, actuellement en cours de négociation.

    Sur le plan réglementaire, trois initiatives devraient contribuer à promouvoir davantage la réutilisation.

    1. D’une part, le projet d'arrêté du Gouvernement wallon relatif à l'octroi de subventions aux pouvoirs subordonnés en matière de prévention et de collecte sélective des déchets encourage de deux manières la réutilisation des déchets :

    - par l’imposition qui sera faite aux communes ou associations de communes subsidiées de prendre les dispositions nécessaires pour favoriser la réutilisation de déchets, et, le cas échéant, par les associations et sociétés à finalité sociale;
    - par le soutien financier aux actions de prévention par le biais de la réutilisation.

    2. Par ailleurs, conformément au décret approuvé par le Parlement wallon le 22 mars 2007, un agrément sera proposé aux associations sans but lucratif et aux sociétés à finalité sociale actives dans le secteur de la réutilisation, permettant à celles-ci de revendiquer un taux de TVA réduit pour leur services, et à la Région de soutenir la professionnalisation et le développement du secteur de la réutilisation.

    3. Enfin, un cadre juridique approprié, c’est-à-dire une convention imposée par la Région, permettra aux opérateurs de collecte de textiles et aux communes de collaborer davantage pour la collecte, la réutilisation et le recyclage des textiles.

    D'autres initiatives favorables à la réutilisation existent en Région wallonne. C'est ainsi que, chaque année, des associations ainsi que les intercommunales de gestion des déchets organisent des collectes spécifiques de certains produits, comme les jouets, par exemple, redistribués dans des homes, centres de réfugiés, écoles de devoirs, CPAS, etc., qui en font bénéficier les enfants défavorisés.

    De même, une collecte de vélos a eu lieu, pour la première fois en 2007, dans les parcs à conteneurs de la Région wallonne. Par le biais d'associations telles que Pro Vélo ou Intégrasport, une partie des vélos récupérés sert à des activités de réinsertion sociale autour de la réparation du vélo, permettant notamment à des jeunes de se former au métier de réparateur. La collecte permet également de soutenir la promotion de l'usage du vélo dans les grandes villes par la location de vélos aux étudiants. Grâce à la collaboration avec le Beau Vélo de RAVeL du Bout du Monde, plusieurs centaines de vélos ont également été emmenés en République Démocratique du Congo, dans le cadre de projets de réparation menés sur place par des associations locales.

    En plus de garantir un bénéfice certain sur le plan social et de la solidarité, toutes ces actions et ces initiatives permettent à certains objets encombrants d'être extraits de la filière des déchets. Ils sont également l'occasion de rappeler à la population les principes de la prévention des déchets et du réemploi.