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Pierres asiatiques.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 81 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 08/01/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    La pierre asiatique est 30 à 50 % moins chère que la pierre bleue d’origine belge. Mais elle est aussi de moins bonne qualité – la composition minérale étant différente d’une pierre à l’autre. Elle résiste moins bien aux influences atmosphériques, notamment aux pluies acides. En tout cas, elle envahit le marché belge et son transport vers la Belgique pollue l’atmosphère par des quantités importantes de CO2.

    La production de pierre bleue belge crée de l’emploi direct et indirect. ¾ sont utilisés en Belgique et le dernier quart est exporté essentiellement vers la France et les Pays Bas. Vu la concurrence asiatique, la production belge ralentit depuis des années. Les travailleurs se retrouvent pour une partie au chômage technique.

    La Fédération PGPB lance une action auprès des décideurs et du monde professionnel afin de les conscientiser des différents aspects du problème. Ils demandent concrètement des exigences qualitatives en matière des commandes publiques – protégeant ainsi le marché belge.

    La présente question n’est pas sans intérêt puisqu’elle risquera d’entraîner les autorités dans un dilemme : le choix entre une pierre qui ne résiste pas aux conditions climatiques européennes ou une relation commerciale tendue avec les pays vers lesquels nous exportons nos produits (et qui sont des marchés en pleine expansion). Monsieur le Ministre a-t-il été contacté par PCPB ? Quelle sera son attitude face aux questions posées ?
  • Réponse du 02/06/2008
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les producteurs de pierres et marbres wallons doivent en effet faire face à une concurrence internationale de plus en plus accrue, provenant plus spécifiquement des pays d'Asie tels que la Chine, le Vietnam et l'Inde. De 30% à 50% moins chère que la pierre wallonne, mais apparemment de moindre qualité, la pierre asiatique inonde depuis plusieurs années les marchés européens, dont la Belgique. Cette tendance se confirme par la croissance de ces pays dans le total des importations de pierres et marbres en Belgique. Alors qu'elles ne représentaient que 10% en 1996, leur part dans les importations belges de pierres et marbres est de 50% en 2007.

    Cette concurrence progressive de la pierre asiatique sur notre marché domestique peut bien évidemment entraîner des conséquences négatives sur le niveau d'activités des producteurs wallons.

    Mon Cabinet examine actuellement avec l'association Pierre et Marbres de Wallonie les réponses possibles à apporter à cette situation.

    Aussi, s'il importe de sensibiliser, dans le respect des règles européennes et nationales en vigueur en termes de concurrence et de marchés publics, l'ensemble des pouvoirs publics et des entreprises privées à cette situation, il faut également consolider et augmenter l'emploi chez les producteurs wallons de pierres et marbres en encourageant leur présence et leur visibilité sur les marchés étrangers.

    Dans ce contexte, le soutien de l'AWEx en matière de développement des exportations du secteur de la pierre et du marbre se déploie de trois façons :

    - l'organisation de collectivités wallonnes à l'étranger dans le cadre de grands salons internationaux dans le domaine de la construction (Batimat à Paris, Construmat à Barcelone, Bouwbeurs à Utrecht, Interbuild à Birmingham, Big 5 Show à Dubaï, Budma à Poznan et Mosbuild à Moscou) ou spécifiquement consacré au segment pierres et marbres, tel que Marmomacc à Vérone. Au total en 2007, 77 entreprises wallonnes ont participé à ces salons avec le soutien de l'Agence.;

    - l'organisation d'actions plus ponctuelles telles que des journées de contacts sectorielles permettant aux producteurs wallons de rencontrer des acheteurs et prospects étrangers en Belgique ou à l'étranger. Ainsi, il est prévu en 2008 une invitation d'acheteurs néerlandais dans le cadre du salon Technipierre à Liège en avril.;

    - l'organisation, avec des partenaires, d'évènements de grande envergure combinant la mise en valeur des aspects commerciaux et culturels de la pierre et du marbre wallon. L'illustration parfaite de ce type d'opération économico-culturelle est l'action menée à Versailles et à Paris en décembre 2007 conjointement par l'AWEx, le CCRI et la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles de la Région wallonne. Cette opération s'est déroulée en deux temps avec, la première journée, un colloque historique à Versailles mettant en avant des personnalités wallonnes (ingénieurs, artistes, historiens, conservateurs) et la contribution wallonne à l'édification du château de Versailles; 85% des marbres du château proviennent en effet de carrières wallonnes, notamment les célèbres marbres rouge et noir. La seconde journée a mis en relation des producteurs, façonneurs et distributeurs wallons de roche ornementale avec des donneurs d'ordres français; une douzaine de carrières wallonnes ont ainsi pu accroître leur visibilité sur le marché français, lequel représente le premier débouché à l'étranger pour les pierres et marbres wallons (40 % des exportations).

    Pour les firmes wallonnes de ce secteur qui désirent prospecter individuellement les marchés étrangers, le soutien de l'AWEx est également possible via une série d'incitants financiers à l'exportation et la mise à disposition d'un réseau de plus de 105 représentants commerciaux à travers le monde. Ces mesures permettent aux producteurs wallons de pierres et marbres de faire la promotion de la qualité de leurs produits sur les marchés étrangers où ils font face à une concurrence internationale de plus en plus forte. A titre d'exemple, les exportations wallonnes de pierres et marbres sur le marché français, notre premier client, ont augmenté en moyenne de plus de 10% en 2006 et 2007.