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Retard de calendrier dans le dossier Biowanze.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 88 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 18/01/2008
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    En 2006 débutait un vaste projet économiquement porteur pour toute une région : il s’agit de la construction de l’usine Biowanze. En juin dernier, mauvaise nouvelle : l’usine ne sera pas prête dans les délais, soit en automne dernier. On annonce alors l’ouverture pour le second semestre de cette année et même plutôt vers la fin de l’année.

    J'ai interrogé Monsieur le Ministre sur le sujet en septembre dernier et je reviens à nouveau vers lui car il me tient à cœur tant il est attendu par l’arrondissement de Huy-Waremme.

    Je rappelle que la Région a aidé Südzucker à mettre en place ce projet et que, dès lors, il est du ressort de Monsieur le Ministre de faire avancer ce dossier. Dans cette optique, a-t-il récemment des contacts avec le groupe allemand ? Lui a-t-il donné de nouvelles échéances liées au déroulement des travaux ?

    Monsieur le Ministre peut-il me donner des nouvelles du chantier ? Où en est-on aujourd’hui dans le planning ? Au niveau de l’emploi, de nouvelles embauches sont-elles prévues ? Quel est le nombre actuel d’engagements ?
  • Réponse du 12/02/2008
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’état d’avancement du chantier de Biowanze est une préoccupation exprimée régulièrement au Parlement wallon. En septembre dernier, à une question similaire posée oralement, la réponse apportée stipulait qu’ « une construction industrielle de l’ampleur de celle de l’usine Biowanze relève d’abord du groupe industriel qui engage ses fonds, ses équipes et sa responsabilité. Interrogé sur l’évolution d’un chantier privé, je ne puis ni en fait ni en droit me substituer à l’opérateur ».

    Les termes de cette réponse restent valables, puisque la responsabilité du chantier, de son rythme et de sa finalisation relèvent totalement de la société Biowanze S.A.. Le dossier a bien été soutenu par la Région, dans sa préparation comme dans son encadrement réglementaire, mais sans prise de participation dans les structures de décision.

    La progression du dossier des biocarburants a été fortement ralentie au niveau fédéral, où l’on a mis du temps pour prendre les dispositions fiscales nécessaires, et au niveau européen où le processus d’attribution du marché de quotas a été longuement examiné avant d’être approuvé.

    On se souviendra que la période de mise au point politique et réglementaire a été longue, avec l’adoption d’une loi et d’arrêtés qui devaient recueillir l’assentiment européen. Les pourcentages d’incorporation des biocarburants dans les carburants classiques, les quantités de production défiscalisée (quotas à répartir) et le dispositif des appels d’offres ont pris un certain retard, sans que les dates de mise en marché des produits ne soient adaptées.

    Ces questions de calendrier sont équivalentes, voire plus cruciales, pour toutes les usines de biocarburant qui ont reçu un agrément en Belgique (deux en bioéthanol et quatre en biodiesel). En fait, seule l’unité Neochim à Feluy produit les quantités voulues.

    En réponse à la question relative à l’aide apportée par la Région à Sudzucker, il convient de préciser que :

    - le syndicat d’étude des biocarburants a assuré la préparation de l’ensemble du dossier et l’a suivi à chaque étape, jusqu’à la décision d’investir ;
    - une aide économique normale est accordée dans le cadre de l’aide à l’expansion ;
    - l’usine est complétée d’une cogénération qui entre pleinement dans le mécanisme des certificats verts.

    Equipement

    Le chantier progresse de manière permanente. Au regard de l’ampleur des installations prévues, et de la complexité de l’usine, cette constatation est rassurante. L’unité de bioéthanol est complétée d’une unité de produits alimentaires, ainsi que d’une unité de « cogénération de qualité électricité – chaleur ». Ces spécificités sont autant d’innovations pour lesquelles une référence opérationnelle n’existe nulle part ailleurs. Le degré d’innovation technologique est élevé.

    La chaudière à biomasse, un des éléments clés du projet, est maintenant sur le site. On distingue également la présence des silos à grain, des colonnes de l’unité de bioéthanol, des bureaux du staff chantier et même du staff de direction de Biowanze S.A. La partie électromécanique est engagée.

    De l’avis de très nombreux observateurs techniciens, l’ampleur et la complexité des travaux connaissent peu d’équivalents en ce moment dans la Région et dans le pays.

    Recrutement

    Le recrutement prévu pour Biowanze dépasse nettement les cent personnes. Récemment, une importante rencontre relative à l’emploi a été organisée, et ce fut l’occasion pour les responsables de l’entreprise de présenter les caractéristiques des emplois de Biowanze devant de très nombreux candidats réunis par le Forem et la Maison de l’Emploi.

    Les embauches se déroulent sur plusieurs cycles de manière à couvrir les besoins au fur et à mesure de l’évolution du chantier. Tous les profils ne peuvent être engagés dans l’immédiat, certains postes s’ouvrant réellement au démarrage effectif de l’usine.

    Le processus de recrutement est engagé assez tôt pour permettre la mise en place d’un vaste programme de formation des nouveaux engagés en fonction des profils et des besoins. L’ensemble du processus suit son cours de manière normale, par étapes, et est encadré par les services du Forem.

    Tout récemment, 25 personnes ont signé un contrat de travail, ce qui doit porter à près de 50 le nombre de postes permanents acquis à ce jour.

    Dans la foulée, ce ne sont pas moins de 22.000 heures de formation qui sont prévues dans le cadre de ces recrutements. L’effort est considérable.


    Cet « état des lieux » du projet Biowanze montre qu’il est économiquement porteur. Les progressions de ce chantier complexe sont clairement identifiables, en continu, mais la Région ne peut s’immiscer dans un quelconque contrôle de planning.

    A l’analyse de ce que cette question parlementaire présente comme des retards, il faut constater que les calendriers établis dans des lois et des arrêtés sont sans doute des incitations à aller vite. Mais ce ne sont pas des calendriers industriels qui, eux, sont l’œuvre des responsables techniques, commerciaux et financiers de terrain. Ceux-ci gardent bien entendu toute la confiance de la Région. Il n’est donc pas adéquat de participer à une exploitation des « mauvaises nouvelles » collées à un « grand projet ».